Le nouvel Atlas de la flore Britanique et Irlandaise

Dans le dernier numéro du « Monde des plantes » (2006-n°489), Pierre DUPONT présente « le nouvel Atlas de la flore Britanique et Irlandaise », ouvrage qu’il qualifie de remarquable :

« En 1962, dans le numéro 337 du Monde des Plantes, je
saluais, sous le titre : « Une remarquable réalisation : l’Atlas
de la Flore Britannique »
, la parution de l’Atlas of the British
Flora qui venait de paraître. Quarante années plus tard, est
arrivé un ouvrage complètement rénové, le New Atlas of the
British & irish Flora
de C.D. PRESTON, D.A. PEARMAN et
T.D. DINES (910 p. Oxford University Press, 2002). Venant
d’en prendre connaissance, je ne puis que récidiver, car il
s’agit d’un travail admirable, bien proche de la perfection.

Alors que l’atlas de 2002 contenait 1 622 cartes de
répartition, on en compte 2 412 dans l’ouvrage proprement
dit, mais celui-ci est accompagné d’un CD-ROM, donnant
942 cartes supplémentaires de plantes introduites rares ou
accidentelles, soit un total de 3 354 cartes.

Le projet a été lancé en 1992 et le travail de terrain s’est
poursuivi jusqu’en 1999. L’inventaire a donc été mené en un
temps record, avec la participation de 1 600 botanistes qui
ont recueilli quelque neuf millions de données. Les mailles
du réseau, au nombre de 3 859, sont des carrés de 10 km de
côté. Les plantes spontanées (dont pas mal de sous-espèces
et d’hybrides) sont cartographiées en bleu : celles d’origine
étrangère le sont en rouge, y compris les archéophytes parmi
lesquelles se trouvent des espèces comme Sisymbrium
officinale, Geranium dissectum, Euphorbia helioscopia,
Lamium amplexicaule
. Les points rouges sont également
utilisés pour représenter les espèces autochtones au-delà de
leur aire de spontanéité (cela permet de bien saisir, en
particulier, l’extension de littorales comme Armeria
maritima, Cochlearia danica, Puccinellia distans
, résultant
du salage des routes en hiver).

Trois périodes sont considérées : 1987-1999, 1970-1986,
avant 1970 (cette catégorie comprenant, par conséquent,
tout ce qui n’a pas été retrouvé depuis l’Atlas de 1962), les
points correspondant aux périodes anciennes étant plus
pâles. Chaque carte est accompagnée d’un commentaire
signé (plus de 40 auteurs se les sont partagés) : caractéristiques de la distribution de l’espèce dans les îles
britanniques, milieux peuplés, limites altitudinales, etc.
L’élément floristique auquel appartient la plante est
systématiquement indiqué. Une représentation de la
distribution de ces éléments est du reste donnée dans des
cartes récapitulatives qui figurent dans l’introduction de
l’ouvrage.

On ne peut qu’admirer le degré de compétence acquis par de
nombreux collaborateurs ; cela a permis, par exemple, de donner des cartes distinctes pour Rumex crispus au sens
large et ses subsp. littoreus et uliginosus, de même que pour
Rorippa nasturtium-aquaticum, R. microphylla et leur
hybride R. x sterilis et divers autres taxons difficiles à
distinguer pour bien des botanistes français. Il est vrai que
l’existence d’une excellente Flore moderne (Clive STACE,
New Flora of thé British Isles, 2ème éd., 1997) facilite
largement les identifications.

Je concluais, en 1962 : « II est temps, en France, de nous
mettre au travail, car notre retard dans ce domaine,
explicable certes par la richesse de notre flore, est
maintenant manifeste. »
Qu’ajouter aujourd’hui ? Le retard
est tout aussi flagrant. Certes, divers Atlas régionaux ou
départementaux ont paru (Basse-Normandie, Limousin,
Cantal, Hautes-Alpes, Drôme, Essonne, Loire-Atlantique et
Vendée, Ile-et-Vilaine, etc.) et d’autres sont en projet. Mais
de vastes secteurs du territoire restent sous-prospectés. Il
conviendrait de faire le point sur ce qui paraît possible, au
niveau de chacune des régions. Et agir en sorte qu’un Allas
complet de la France puisse paraître, avant qu’un troisième
ne soit entrepris outre-Manche !

Pierre DUPONT

Le Monde des Plantes
Conservatoire Botanique National de Midi-Pyrénées
Vallon de Salut
BP 315
65203 Bagnères de Bigorre Cedex
tel 33 (0)5 62 95 85 34
fax 33 (0)5 62 95 03 48
e-mail : lemonde.desplantes@laposte.net

2 commentaires

  1. Dans la phrase : »Alors que l’atlas de 2002 contenait 1 622 cartes de répartition, on en compte 2 412 dans l’ouvrage proprement dit… » , ne convient-il pas de lire : « Alors que l’atlas de 1962 ne contenait que 1 622 cartes de répartition, on en compte 2 412 dans l’ouvrage de 2002… » ?

    1. Le 25 Août 2006 par Mikael Saout

      Je ne crois pas qu’il y ait une erreur car il est précisé que ce nouvel atlas est accompagné d’un CDROm proposant « 942 cartes supplémentaires… soit un total de 3352 cartes. »

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