Cambior, dossier de demande d’exploitation jugé non satisfaisant !

Annonce du MEDD

Le rapport des inspecteurs (Inspection générale de l’environnement et
Conseil général des Mines) relatif au dossier Cambior, qui a déposé
un dossier d’exploitation de mines d’or en Guyane, a été remis le 11
octobre à Mme Nelly Olin, Ministre de l’écologie et à M. François
Loos, Ministre délégué à l’industrie.
Créé le 11 octobre 2006
Actualisé le 12 octobre 2006
Ministre de l’Ecologie et du Développement
Durable Ministre de l’Outre Mer
Ministre délégué au Tourisme Ministre délégué À l’Industrie

Le rapport de la mission d’inspection diligentée par Mme Nelly Olin,
ministre de l’Ecologie et du Développement durable et M. François
Loos, ministre délégué à l’Industrie a été remis ce jour aux
ministres. Dans un souci de transparence, ce rapport est rendu public
dès aujourd’hui, en lien avec M. François Baroin, ministre de l’Outre-
Mer et M. Léon Bertrand, ministre délégué au Tourisme, originaire de
Guyane.

La mission a établi qu’il peut être répondu de façon satisfaisante
par des mesures techniques et réglementaires à la plupart des sujets
d’inquiétude exprimés pendant la procédure, sauf sur deux sujets où
quelques lacunes ont été relevées et qui justifient que le projet,
tel que présenté par l’entreprise, ne peut être autorisé :
– l’impact sur la faune et la flore ;
– les conditions de rejet dans le milieu naturel des effluents cyanurés.

La mission recommande par ailleurs de renforcer les mesures
compensatoires.

En conséquence, l’entreprise CAMBIOR, à qui les conclusions de la
mission d’inspection ont été présentées ce jour, a fait savoir
qu’elle se propose de retirer les demandes d’autorisation présentées
au titre du code minier et au titre du code de l’environnement et de
déposer de nouveaux dossiers, qui seraient alors soumis à une
nouvelle enquête publique.

Contacts presse :
– Cabinet de Nelly OLIN : Eva Quickert-Menzel, Tél : 01 42 19 11 68
– Cabinet de François BAROIN : Aurore Mouysset, Tél : 01 53 69 26 74
– Cabinet de Léon BERTRAND : Victoire de Luart-Marnier, Tél : 01 44 49
80 34
– Cabinet de François LOOS : Hélène Philip, Tél : 01 53 18 44 85

2 commentaires

  1. {{Le projet de mine d’or en Guyane rejeté en l’état par
    le gouvernement}}

    Le projet controversé de mine d’or à ciel ouvert du
    consortium canadien 
    Cambior au coeur de la forêt guyanaise a été rejeté en
    raison de son 
    impact sur l’environnement, a annoncé jeudi le
    ministère de l’Ecologie.

    Cette décision fait suite au rapport d’inspection de
    la mission 
    diligentée cet été par les ministres de l’Ecologie,
    Nelly Olin, et de 
    l’Industrie, François Loos, qui leur a été remis
    mercredi, selon le communiqué 
    du ministère.

    Les inspecteurs ont relevé des « lacunes » concernant
    l’impact du projet 
    de Camp Caïman sur la faune et la flore, notamment les
    « rejets dans le 
    milieu naturel des effluents cyanurés (…) qui
    justifient que le 
    projet, tel que présenté par l’entreprise, ne peut
    être autorisé ».

    La mission, qui note qu’hormis ces deux points, les
    mesures techniques 
    et réglementaires soumises dans le projet canadien
    répondent « à la 
    plupart des sujets d’inquiétude », recommande également
    de renforcer les 
    mesures compensatoires.

    Selon le communiqué, l’entreprise Cambior « a fait
    savoir qu’elle se 
    propose de retirer les demandes d’autorisation (…)
    et de déposer de 
    nouveaux dossiers, qui seraient alors soumis à une
    nouvelle enquête 
    publique ».

    Cambior avait déposé une demande d’exploitation d’une
    mine d’or à ciel 
    ouvert sur une concession de 30 km2, à 50 km au
    sud-est de Cayenne, 
    dans le parc naturel régional de Guyane et en bordure
    d’une réserve 
    naturelle où vit l’une des dernières colonies de
    caïmans noirs de Guyane et 
    une riche faune.

    Le groupe canadien espérait démarrer l’exploitation du
    site au second 
    semestre 2007 et prévoyait d’extraire pendant au moins
    sept ans 34 
    tonnes d’or, pour lesquelles il envisageait une
    consommation quotidienne de 
    2.254 mètres cube d’eau et d’1,6 tonne de cyanure.

    La décision des ministères, connue dans la nuit en
    Guyane, suscite le 
    soulagement des organisations environnementales, très
    hostiles au 
    projet.

    L’Union mondiale pour la Nature (UICN), qui s’était
    beaucoup mobilisée 
    pour le contrer, « salue la décision de la ministre de
    l’Ecologie et 
    espère qu’elle sera confirmée dans les faits, afin que
    la zone naturelle 
    exceptionnelle de Camp Caïman et des marais de Kaw
    soit définitivement 
    protégée ».

    Pour le leader des Verts de Guyane, « c’est une
    victoire contre les 
    fatalistes qui affirmaient que l’Etat allait passer en
    force ». « Cambior 
    doit revoir sa copie. L’Etat a entendu la mobilisation
    des citoyens », 
    s’est félicitée Brigitte Wyndgaarde, également chef
    coutumier arawak du 
    village de Balaté.

    1. Le projet Cambior est stoppé mais pour combien de temps? Sur place, les tranchées prospectives s’enfoncent déjà loin dans la forêt et les bases du camp d’orpaillage sont construites (Camps Caïman). La France a tout intérêt à laisser le Canada prélever un peu d’or dans une région, qui lui rapporte peu. En échange de quoi, le Canada lui renverra l’ascenseur sur la vente d’uranium (1/3 de la production mondiale). Comme la politique énergétique française est profondément nucléocratique, il me semble que c’est un sursis bien provisoire.

      En outre, au même moment , le Monde annonce « que les Guyanais venaient d’apprendre que François Loos, le ministre délégué à l’industrie, avait accordé le 1er août, contre l’avis des élus locaux, des administrations et du préfet, un permis de recherche de mines d’or à la société Rexma sur la commune de Saül… en « zone de protection forte » du schéma d’aménagement régional et en bordure d’une zone « coeur » du projet de parc national amazonien. » (voir article ci-dessous)

      Tant qu’on n’aura pas trouvé un moyen de valoriser économiquement les forêts tropicales sur pieds, il y aura toujours ce genre de problème. Actuellement, pour la Banque Mondiale et le FMI, les forêts tropicales doivent être intégrées au processus de développement comme tout autre ressource naturelle. Donc fini le temps des grandes forêts protégées, voilà l’air des « Working Forests » (cf. Francis Putz). Pour preuve, il aura fallu 14 ans pour créer un parc en Guyane dont le tracé « définitif » est nettement revu à la baisse. Gardons espoir tout de même.

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