Les bandes fleuries en viticulture : l’expérience du vignoble du beaujolais

Depuis 2004, dans le Beaujolais, différents essais ont été mis en place pour évaluer cette technique d’occupation de sol notamment dans le cadre de la restructuration du vignoble. Reprenons sommairement les intérêts des bandes fleuries.

Semer des plantes à fleurs sauvages ou cultivées sous forme de bandes dans le dispositif cultural ou aux abords de la culture peut répondre à différents objectifs : occupation du sol, biodiversité, embellissement du paysage etc.

LES BANDES FLEURIES ET L’OCCUPATION DU SOL

Elles permettent :
– l’implantation d’un couvert végétal à croissance rapide,
– l’occupation rapide de l’espace permettant de concurrencer des adventices indésirables (ex. : ambroisie) lorsqu’elles sont semées précocement,
– la lutte contre l’érosion par une amélioration de l’infiltration de l’eau dans le sol lorsque la densité de semis est suffisante (au moins 80 g de graines pour 100m_).
– la diminution des transferts des produits phytosanitaires.

LES BANDES FLEURIES ET LA BIODIVERSITÉ ANIMALE

La biodiversité est accrue par la présence de dicotylédones (plantes à fleurs).
Elles apportent gîte, abri et nourriture aux différents animaux (graines pour les oiseaux granivores, végétaux pour les phytophages et animaux pour les insectivores).
Elles attirent les auxiliaires par la présence d’une nourriture abondante (plante, pollen, nectar et insectes).
Elles attirent les insectes pollinisateurs (abeilles, bourdons, xylocopes etc.) et polliniphages.
Elles constituent une Zone Ecologique Réservoir (zone de compensation écologique) intéressante lorsque l’implantation est hors de la culture.

LES BANDES FLEURIES ET LE PAYSAGE

Elles permettent de communiquer vers le grand public et de donner une bonne image de la viticulture.

CHRONOLOGIE DES ESSAIS MIS EN PLACE PAR LA CHAMBRE D’AGRICULTURE DU RHÔNE

– 2004 : étude de la faisabilité de l’implantation de plantes à fleurs dans les vignes (Charnay) à partir des mélanges utilisés par les céréaliers en jachères floristiques.
– 2005 : nouveaux mélanges et nouvelles plantes (Charnay, sols sableux du Pérréon, Coteaux Lyonnais et Côte Rôtie), mise au point de mélanges adaptés à la viticulture, travail sur la densité et période de semis.
– 2006 : 10 sites avec les mélanges spécifiques viticoles de Clause Tézier (de Juliénas à St Germain), test de nouvelles espèces.
– 2007 : amélioration et évolution des mélanges pour se rapprocher des besoins des viticulteurs ET des chasseurs, collaboration à la rédaction d’une plaquette « Vigne et Biodiversité », test concernant les dates de semis (semis plus précoces), mise en place d’un essai pluriannuel sur l’impact des bandes fleuries sur les ravageurs en comparaison à un engazonnement classique (PEP Vin/Région Rhône Alpes).

Ces travaux ont été mis en place grâce à une collaboration avec les céréaliers, les techniciens de la Fédération Départementale des Chasseurs du Rhône mais également avec la Société Clause Tézier

Qui contacter : Caroline LE ROUX,
Chambre d’Agriculture du Rhône, Villefranche sur Saône
Tél : 04 74 02 22 35 / 06 77 69 72 57,
e-mail : caroline.le-roux@rhone.chambagri.fr

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En re-semis naturel, le mélange Vitifleurs annuel® (St Etienne des Oullières, 69) couvre le sol suffisamment au printemps (21 mai 2007).

2 commentaires

  1. Toute association multi stratifiées et multi spécifiques est à introduire dans toutes les cultures si on veut, à l’exemple des systèmes culturaux africains et autres,
    préserver la biodiversité,
    assurer une protection du sol contre l’érosion,
    favoriser l’infiltration,
    accroitre la séquestration du CO.

    1. Bonne idée.
      Un bémol : dans ces bandes, on trouve trop souvent des fleurs exotiques, genre cosmos du Mexique, phacélies, ou pavots de Californie (cf photo)

      Ce serait mieux de mettre des indigènes ou des messicoles européennes.

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