« Découvertes 2004 » – François d’Aubert met à l’honneur la recherche publique française

La Recherche publique française est dynamique et fertile en découvertes. Pour faire progresser la connaissance, il faut souvent du temps. Certains sont parvenus à des résultats en 2004. Ce sont ces chercheurs et ces laboratoires auxquels François d’Aubert, ministre délégué à la Recherche, a souhaité rendre hommage, le mercredi 15 décembre 2004, à l’occasion de la rencontre « Découvertes 2004 ».

65 publications ont été, pour cette occasion, recensées par les organismes de recherche. Elles couvrent l’ensemble des domaines de la recherche publique : la recherche biomédicale et les sciences de la vie, les sciences de l’homme et de la société, les sciences de l’Univers et de la Terre, la biodiversité, la physique, la chimie, les sciences et technologies de l’information et de la communication…

Un certain nombre de ces travaux de recherche concerne la botanique ou des domaines connexes.

Recherche biomédicale, Sciences de la Vie :

Identification de deux gènes de légumineuse contrôlant des symbioses d intérêt agronomique
Des chercheurs d’une unité mixte INRA-CNRS, en collaboration avec des chercheurs des Etats-Unis, de Hongrie et des Pays-Bas, viennent d’isoler et de séquencer deux gènes de la légumineuse-modèle Medicago truncatula impliqués dans les symbioses entre bactéries ou champignons et légumineuses, leur permettant de fixer l’azote de l’air et d’absorber le phosphore du sol. Les protéines codées par ces gènes, DMI1 et DMI3, interviennent dans la signalisation intracellulaire déclenchée par des signaux moléculaires, secrétés par les symbiotes.
Jean Dénarié (UMR 2594) tél. : 05 61 28 50 50 denarie@toulouse.inra.fr
Science dans son édition en ligne Science Express jeudi 12 février 2004


Sciences de l’Homme et de la Société

Une découverte sur l’ancêtre des plantes à graines
Le plus ancien représentant des plantes à graines, Runcaria, est un fossile de 385 millions d’années retrouvé dans les collections de l’Institut Royal de Belgique (Bruxelles) par une équipe franco-belge comprenant 4 chercheurs de l’Université de Liège et la française Brigitte Meyer-Berthaud, chargée de recherche CNRS et appartenant à l’unité « botAnique et bioinforMatique de l’Architecture des Plantes » (Amap) de Montpellier. Cette Unité Mixte de Recherche associe cinq organismes de recherche, le CIRAD, le CNRS, l’INRA, l’IRD et l’Université Montpellier 2 dans une démarche où recherche appliquée et recherche fondamentale se complètent pour mieux comprendre l’origine, la structure et la diversité des plantes et des paysages. Runcaria précède de 20 millions d’années les plus anciens ovules végétaux connus à ce jour. Cette découverte souligne l’ancienneté d’une innovation qui permettra aux plantes de conquérir avec succès l’ensemble des milieux terrestres y compris les plus arides. Cet ancêtre de graine est pourvu d’un dispositif de capture du pollen démontrant l’importance de cette fonction dans la mise en place d’un syndrome reproducteur partagé par plus de 250.000 espèces de plantes à l’heure actuelle.
Brigitte Meyer-Berthaud (UMR T51, Amap) 04 67 61 75 25, meyer-berthaud@cirad.fr Science, novembre 2004


Sciences de l’Univers et de la Terre, Biodiversité

Le premier génome d’un arbre séquencé
Un consortium international vient de rendre publique la première séquence complète du génome d’un arbre : un peuplier (Populus trichocarpa). Cette essence déjà connue pour sa grande valeur économique et son intérêt environnemental accède ainsi au statut d’arbremodèle pour des dizaines de laboratoires. 200 scientifiques du monde entier ont participé à ce séquençage. Quatre unités de recherche de l’INRA y ont contribué : Nancy, Orléans, Bordeaux et une unité de recherche INRA associée à l’université de Gand en Belgique. Le peuplier a été choisi en raison de son génome relativement compact, presque 50 fois plus petit que le génome du pin, ce qui en fait l’arbre-modèle idéal. Il comporte 19 paires de chromosomes soit quatre fois plus que le génome de la première plante séquencée il y a 4 ans : l’arabette. L’inventaire des 40 000 gènes du peuplier permettra, une avancée spectaculaire des connaissances sur les arbres, qui aideront à améliorer les propriétés sylvicoles d’autres espèces d’arbres et contribueront à une gestion plus durable des milieux forestiers.
Pierre Rouzé (Laboratoire associé INRA -Université de Gand, Belgique), Pierre.Rouze@psb.ugent.be
Francis Martin (INRA Nancy), 03 83 39 40 80, fmartin@nancy.inra.fr
Gilles Pilate (INRA Orléans), pilate@orleans.inra.fr ou Catherine Bastien catherine.bastien@orleans.inra.fr ou Philippe Label label@orleans.inra.fr tél : 02 38 41 78 29
Christophe Plomion (INRA Bordeaux), plomion@pierroton.inra.fr Présenté à Lyon au 3° Congrès européen de génomique végétale, le 22 septembre 2004

Nouvelles espèces d’Euphorbes de Madagascar
Les Euphorbes de Madagascar, avec 170 espèces, participent de manière significative à la biodiversité des plantes de ce point chaud de la biodiversité mondiale. Elles constituent un enjeux important de la conservation de la biodiversité puisque plusieurs espèces sont inscrites à l’annexe 1 de la CITES (Convention de Washington) et toutes les espèces succulentes à l’annexe 2. Ces dernières années, lors d’un travail de recherche doctoral, plusieurs espèces nouvelles ont été découvertes. Une première publication portant sur la révision d’un groupe d’Euphorbe endémique de l’îles est traduite par la description de deux espèces nouvelles pour la science, Euphorbia randrianjohanyi Haevermans & Labat et Euphorbia rauhii Haevermans & Labat. Toutes deux sont endémiques du Sud Malgache, on les trouve dans les fourrés secs, E. randrianjohanyi au nord de Toliara et E. rauhii autour de Tôlañaro.
Thomas Haevermans, MNHN (USM 602) Syst. Bot., 2004, 29 (1) : 118-124

L’énigme, enfin résolue, de la résistance naturelle de l’orge à un champignon pathogène
La résistance naturelle aux insectes et aux maladies de certaines plantes cultivées est depuis longtemps l’objet de recherches scientifiques. Aujourd’hui, une équipe européenne à laquelle appartiennent Pietro Piffanelli et Angélique d’Hont, deux chercheurs du Cirad, vient de franchir un nouveau pas. Leurs résultats expliquent le mécanisme génétique de la résistance de l’orge à l’oïdium, un champignon pathogène des céréales.
pietro.piffanelli@cirad.fr; angelica.dhont@ciraf.fr, philippe.feldmann@cirad.fr
Nature, 19 août 2004

L’origine de la biodiversité en Nouvelle-Calédonie : point sensible, territoire gondwanien relicte, le territoire a un endémisme extrême récent
La Nouvelle-Calédonie est un point sensible de la biodiversité. Des taux extrêmes d’endémisme et de richesse spécifiques sont deux caractéristiques exceptionnelles de son peuplement animal et végétal. Il s’y trouve souvent autant d’espèces tropicales dans des groupes relictes datant du Gondwana que dans tout le continent Australien. De ce fait, les peuplements locaux ont souvent été considérés comme archaïques et anciens (80 millions d’années). Suite à plusieurs missions d’exploration biologique conduites par le Muséum et à une collaboration internationale en biologie moléculaire avec le CSIC de Barcelone et l’American Museum de New York, il a pu être démontré que les fortes richesse et endémisme spécifiques dans des groupes présumés anciens peuvent être en fait très récents. Une datation maximum de deux millions d’années a été obtenue pour un groupe d’Insectes grâce à deux critères croisés et convergents, moléculaire et paléogéographique. Cette datation remet en question le rôle de refuge des terrains ultramafiques Eocène en Nouvelle-Calédonie qui auraient servi de réservoir pour des espèces gondwaniennes adaptées aux sols métallifères. Elle permet aussi de proposer une explication à l’origine de la biodiversité dans un point sensible insulaire.
Philippe Grandcolas, MNHN (UMR 5202 CNRS -MNHN), pg@mnhn.fr, Tél. : 01 40 79 34 00
Cladistics, 2004


Si les travaux recensés ici ne représentent qu’une partie des avancées effectuées cette année, ils démontrent le dynamisme et la qualité de la communauté scientifique française.

Tous ne sont pas présents au ministère lors de la rencontre « Découvertes 200 ». Tous ne sont pas cités dans ce dossier. Mais c’est l’ensemble des chercheurs du secteur public français que le ministre a souhaité encourager et mettre en avant.

Le Ministre délégué à la Recherche s’est engagé à reproduire et à pérenniser cette démarche, souhaitant ainsi rendre plus lisibles les enjeux et les avancées de la communauté scientifique.

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