La Planète Revisitée – Retour des expéditions Mozambique et Madagascar

Les scientifiques partis à la découverte de nouvelles espèces dans les forêts côtières du
Mozambique et les fonds sous-marins de Madagascar sont de retour après plus de 145 jours
d’opérations entre avril 2009 et juin 2010. Leur mission : inventorier la biodiversité négligée
de ces régions jusqu’à maintenant peu étudiées.

La Planète Revisitée, renouveau des grandes expéditions naturalistes
En 2009, le Muséum national d’Histoire naturelle et l’ONG Pro-Natura International, en partenariat avec l’Union
Internationale pour la Conservation de la Nature, lançaient « La Planète Revisitée », un grand programme
d’expéditions naturalistes sur 10 ans. L’objectif de ce projet sans précédent : effectuer un inventaire
massif de la biodiversité dans des zones géographiques jusqu’ici peu explorées, et accélérer la découverte
d’espèces nouvelles pour la science. Identifiés comme régions prioritaires pour la conservation de la nature,
le Mozambique et Madagascar ont accueilli la première étape de ce programme exceptionnel, articulée en
deux volets, terrestre et marin.

L’expédition terrestre
De novembre à décembre 2009, une équipe menée par Olivier Pascal (Pro-Natura International) a sillonné les
forêts sèches du Nord du Mozambique, dans la Province du Cabo Delgado. Organisée autour de 2 composantes,
« Végétation & Flore » et « Zoologie », la campagne d’exploration a permis d’échantillonner la faune (petits
vertébrés, petits mammifères, chauves-souris, oiseaux, amphibiens, insectes…) et la flore (espèces ligneuses)
de ces vestiges de forêts qui font partie des 10 écosystèmes les plus menacés sur le continent africain. Elle a
également permis, par l’exploration minutieuse de ces zones, d’en dresser l’état sanitaire afin d’établir des
mesures de conservation ultérieures.
Près de 6 semaines passées sur le terrain ont permis aux scientifiques de constater qu’il restait au Mozambique
moins de forêts intactes que prévu. La richesse des espèces qu’ils ont pu y trouver était en revanche conforme à
leurs attentes. Ils en ont rapporté de nombreux échantillons exceptionnels, notamment d’arbres et d’arbustes,
encore jamais signalés au Mozambique.

Les expéditions marines
Entre avril 2009 et juin 2010, 3 campagnes d’exploration marine ont été mises en œuvre dans la moitié sud
du Mozambique, ainsi qu’au nord-ouest de Madagascar et dans le Grand Sud malgache. Ces expéditions,
dirigées par le Professeur Philippe Bouchet (Muséum national d’Histoire naturelle), ont permis d’inventorier la
faune et la flore marines (poissons, algues, macrobenthos) et de décrire les grandes unités biogéographiques
et les peuplements de ces zones, très peu explorées du fait des difficiles conditions climatiques, en particulier
dans le Grand Sud malgache.

Ce grand inventaire a révélé une caractéristique surprenante pour les scientifiques : le sud-ouest de l’océan
Indien n’a rien de comparable, en termes de biodiversité, avec d’autres régions de la province biogéographique
indo-pacifique. En effet, les espèces échantillonnées, bien que moins nombreuses qu’en Nouvelle-Calédonie ou
aux Philippines par exemple, sont pour près de la moitié des espèces a priori inconnues. Les scientifiques sont
donc rentrés du terrain avec de belles présomptions de découvertes qui doivent désormais être confirmées.

Et maintenant ?
Après le retour des scientifiques de leurs missions au Mozambique et à Madagascar, il faut désormais traiter
et analyser les milliers de spécimens de faune et de flore collectés, et qui constituent une base de données
exceptionnelle, tant en quantité qu’en qualité.
Le travail d’identification des systématiciens peut donc commencer, et si la majorité de ces échantillons ne
révèleront leurs secrets que dans plusieurs années, certains ont déjà fait l’objet d’études approfondies et
ont pu être identifiés et décrits pour la science. Par exemple, le gastéropode Bolma mainbaza Alf (Maestrati
& Bouchet, 2010), dont la description vient de paraître dans le journal scientifique américain Nautilus, avait
été dragué lors de la première campagne au sud du Mozambique, sur un haut-fond au large de Maputo. De
nombreuses autres descriptions devraient suivre…

Les partenaires scientifiques de l’expédition :
Mozambique : L’Instituto de Investigacao Agraria de Moçambique (IIAM) ; The Royal Botanic Gardens, Kew ; Le Centre de Biologie et de Gestion des Populations de Montpellier.
Madagascar : L’Instituto Espanõl de Oceanografia ; L’Institut d’Halieutique et des sciences marines (IH.SM) de l’Université de Tuléar ; Wildlife Conservation Society (WCS)

En savoir plus :
– Voir le site www.laplaneterevisitee.org
– Voir le dossier de presse

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