Liste rouge de la flore vasculaire du Limousin

Désirant mieux cibler, à l'avenir, les priorités d'action concernant la flore locale sur la base des connaissances actuelles, la DREAL Limousin a confié la réalisation de la Liste rouge de la flore vasculaire du Limousin au Conservatoire botanique national du Massif central (CBN Massif central).

Désirant mieux cibler, à l’avenir, les priorités d’action concernant la flore locale sur la base des connaissances actuelles, la DREAL Limousin a confié la réalisation de la Liste rouge de la flore vasculaire du Limousin au Conservatoire botanique national du Massif central (CBN Massif central).
Adoptant la démarche élaborée par la Fédération des conservatoires botaniques nationaux, validée par le Conseil national de protection de la nature (CNPN) et présentée pour avis aux différents Conseils scientifiques régionaux du patrimoine naturel (CSRPN), le CBN Massif central a effectué ce fastidieux travail d’évaluation pendant deux ans (2011 et 2012). Ainsi, sur la base d’environ 850 000 observations floristiques disponibles (dont une grande majorité postérieures à 1989) et d’un catalogue floristique régional argumenté indiquant notamment la rareté régionale et les critères d’indigénat, le Conservatoire botanique national du Massif central a entrepris cette cotation, entouré d’un groupe régional d’experts réunis au sein d’un Comité régional d’évaluation de la Liste rouge régionale, selon la méthode et les critères de l’UICN. Ces experts ont examiné, pour chaque plante, différents facteurs biologiques associés au risque d’extinction, comme la taille de la population de l’espèce, son taux de déclin, sa répartition géographique, sa régression, son degré de fragmentation, les menaces qui pèsent sur elles…

Ainsi, sur 1 496 taxons (1483 espèces et 13 sous-espèces et variétés) indigènes recensés en Limousin, 20 % (soit 302 taxons dont 293 espèces) se montrent menacés à différents degrés. Cette proportion s’élargit à 29 % (soit 438 taxons dont 427 espèces) si on ajoute les taxons quasi menacés. Parmi ces espèces menacées, on retiendra l’Anacamptide punaise, belle orchidée des prairies temporairement humides qui n’est observée que dans trois localités de la Corrèze et de la Haute-Vienne et qui a particulièrement souffert de l’intensification agricole ou de l’abandon des pratiques extensives.
L’Isoète à spores épineuses, petite plante aquatique, se rencontre encore en Limousin dans quelques ruisseaux montagnards du plateau de Millevaches et plus rarement dans les plans d’eau. Le maintien en Limousin de cette espèce est conditionné à une bonne qualité physico-chimique et une faible turbidité des eaux.
D’autres comme le Diphasiastre à trois épis semblent avoir totalement disparu du Limousin, reflétant l’évolution des milieux agro-pastoraux et des zones humides qui concentrent l’essentiel des enjeux de préservation de la flore régionale…

Si les trois quarts des taxons actuellement protégés sont bel et bien menacés (CR, EN, VU), quasi menacés (NT) ou disparus (RE), on peut s’inquiéter du sort de plus de 315 taxons menacés ou quasi menacés pointés par la Liste rouge régionale qui ne sont pas encore protégés règlementairement à ce jour, dont 34 sont en danger critique d’extinction régionale !

Ainsi, cette Liste rouge régionale, qui s’inscrit dans le cadre d’une politique régionale de conservation menée par les acteurs locaux, constitue à ce jour un inventaire complet du risque d’extinction des espèces en Limousin et des menaces auxquelles elles sont confrontées. Elle permet d’identifier les espèces ayant le besoin le plus urgent de mesures de conservation et fournit une base scientifique cohérente pour guider les politiques publiques à venir portant sur les espèces (réglementations, plans nationaux et régionaux d’action, conventions internationales…).

– Site internet du Conservatoire botanique national du Massif central : www.cbnmc.fr

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