Sauvons le Gourbet !

Vous connaissez le Gourbet ? Réhabilitons ce nom vernaculaire.

Vous connaissez le Gourbet ? Réhabilitons ce nom vernaculaire.
Le gourbet est une graminée utilisée depuis plusieurs siècles pour la fixation des dunes. Cette plante était employée par les Landais depuis le XIVe siècle, qui ne connaissaient que cette dénomination « gourbet » (si l’on respecte le Gascon et certains écrits anciens, ce serait plutôt « gurbet »). Mais, pardon, nous évoquons, pour les connaisseurs, Ammophila arenaria (L.) Link [1827], cette magnifique poacée des sables dunaires, dont les particularités en font un végétal approprié à la phytostabilitation de ces milieux difficiles.

On rappellera aussi que la gigantesque opération de fixation des dunes du littoral aquitain (mais aussi plus au nord) a contribué à l’essor de ce fabuleux outil végétal. Plus récemment, pour d’obscures raisons, son nom vernaculaire a disparu du langage, au profit de celui d’oyat, dont l’usage originel est beaucoup plus nordique. Du fait de l’antériorité du Sud-Ouest en matière de fixation des sables et d’emploi du gourbet, cet article constitue un réquisitoire pour l’adoption systématique du mot gourbet dans notre langage comme nom commun de la plante. Un juste retour aux sources.

L’article est paru dans le bulletin de la Société de Borda (implantée à Dax), aux pages 63 à 70 du bulletin n°517 de 2015. Il est placé intégralement dans le fichier pdf ci dessous.

Gilles Granereau

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Photo d’illustration :
« Ammophila arenaria M1 » by Jerzy Opioła – Own work. Licensed under CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons.

7 commentaires

  1. Bonjour
    Je ne suis pas sur que le gourbet fut utilisé en premier dans les landes. Si je me rappelle bien mes lectures et particulièrement la biographie de Carl Von Linneus (Linné) celui-ci aurait observé en visitant les grands systèmes dunaires du Nord du Danemark la résistance de cette plantes. Il a écrit un opuscule sur son utilisation pour la fixation des dunes qui a été diffusé partout en en Europe; C’est le préfet……j’ai oublié son nom, qui demandera aux services des forêts de l’époque de mettre au point une technique utilisant cette plantes pour fixer les dunes de Gascogne et là vous avez raison pour la première région a utiliser la technique. A l’époque le servi des forêts utilisait des branchages au sein duquel il plantait le « gourbets »
    je’écris cela de mémoire et il pourrait s’y glisser quelques imperfections
    Claude Figureau

    1. Bonjour,
      Merci pour votre témoignage.
      Comme indiqué dans l’article, nous avons connaissance de textes du XIVe siècle attestant de l’utilisation du gourbet pour la fixation des dunes dans la région de Bayonne (vraisemblablement entre Capbreton et Tarnos). L’usage concernait la stabilisation des sables pour le maintien de concessions de vignobles.
      Il y eut tout au long du XVIIIe siècle des essais menés en Gironde et dans les Landes (Du Ruat en 1713, Peyjehan, les frères Desbieys, etc.). Brémontier s’est appuyé sur ces travaux pour promouvoir l’implication de l’Etat, qui en 1801 crée la première Commission des dunes.
      La première fois qu’il fut formellement utilisé pour la fixation des dunes (selon des modalités bien définies dans un cahier des charges), c’est sous l’égide de Jean Sébastien Goury, qui par ailleurs fixa la dune littorale sous sa forme actuelle, et en ayant recours à des palissades de planches. Ses innovations lui valurent d’ailleurs les foudres de son supérieur, l’ingénieur Deschamps.
      Il est vrai que l’ancien nom vernaculaire botanique était « Roseau des sables », mais l’usage courant prévalait pour « Gourbet »
      Bien à vous

  2. Bonjour. Votre article est très intéressant mais il s’agit plutôt d’un terme régional. Pourquoi vouloir l’imposer à une échelle plus large ? La beauté d’une langue, c’est aussi sa diversité et ses nuances.
    S’agissant de la fixation des dunes, n’oublions pas qu’à l’heure actuelle, elle constitue parfois un problème en bloquant la dynamique naturelle des dunes bordières (par exemple pour la création de pannes dunaires, ou lettes, lèdes, comme vous préférez).
    Stéphane (qui vous écrit de Flandre Française 🙂

  3. De retour d’une excursion sur la côte landaise,et originaire des Landes, c’est avec grand plaisir que j’ai parcouru cet article. Désormais je n’appellerai plus cette plante « oyat » comme on me l’a toujours dit ! Petit à petit je relie avec mon département natal.
    Merci à M. Granereau et la Société Borda

    1. Le Gourbet est une graminée??!
      Précision:
      L’oyat (Ammophila arenaria) est une espèce de plantes vivaces.
      GOURBET (mot du dialecte arabe)veut dire TENTE.
      Je pense que la forme dont elle prend la plante OYAT en fixant le sable ressemble à une petite tente …gourbet pour les landais arabes!
      Alors pourquoi on cherche à sauver ce terme de Gourbet. L’Oyat on demande pardon!

    2. Vous avez tout à fait raison, le nom oyat est d’origine picarde, et il n’est pas question que cela change ! Je prêche pour l’utilisation ou la réhabilitation de noms régionaux … pour A. arenaria, il n’y en a que deux en France, oyat et gourbet, le second étant devenu obsolète…

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