# COP21 – Attention plantes grimpantes !

Vigie-flore est un programme de sciences participatives de Vigie-Nature. Ce projet compte sur la participation des botanistes volontaires pour réaliser le suivi de la flore au niveau national. Pour participer au suivi, inscrivez-vous ici !
L’article ci-dessous a été publié sur le blog de Vigie-Nature, vous pourrez le retrouver là.

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© Ben | Flickr

Avec le changement climatique, les plantes forestières françaises semblent avoir plus de facilités à remonter les pentes que de migrer en plaine. C’est le résultat de deux études datant de 2008 et 2011 qui méritent d’être à nouveau mises en avant au cœur de la COP21.

L’augmentation des températures

Tout d’abord, sachez que le changement climatique en France est caractérisé par une augmentation des températures moyennes annuelles beaucoup plus importantes que la moyenne mondiale. Entre 1987 et 2008, la hausse était de +1,05°C en France et de +0,35°C dans le monde. Vous trouverez ici les tendances mondiales et françaises des températures moyennes.

De longs inventaires

Dans l’article publié en 2011 dans la revue Nature, l’équipe de chercheurs français présentait leurs travaux réalisés sur des communautés de plantes forestières inventoriées pendant 44 ans, de 1965 à 2008 grâce à plusieurs organismes et regroupées dans trois bases de données Ecoplant, Sophy et IFN (Inventaire forestier national). Un rêve de longévité pour le programme Vigie-flore !

Brève explication de la méthode

Puis, avec des modèles mathématiques assez complexes, les chercheurs ont associé une température de référence pour les communautés de plantes vivant dans les plaines et à des altitudes situées entre 500 et 2600 mètres qu’ils ont comparé avec l’évolution des températures moyennes de ces régions en question.

En vingt ans, les plantes ne suivent plus

De 1965 à 1986, lorsque le changement climatique n’était pas apparent, les chercheurs n’ont pas noté de différences entre les températures référentes des communautés de plantes et celles des « vraies » températures. En revanche, sur la période courant de 1987 à 2008, les températures référentes des communautés de plantes ont montré un retard par rapport à la hausse des températures.

Les plantes « grimpent »

Et ce retard était trois fois plus important dans les plaines que dans les montagnes ! Comme s’il était plus facile pour les plantes forestières de « grimper » pour trouver les « bonnes » températures, que de migrer en plaine. Et en effet, en montagne, les plantes forestières semblent n’avoir que 1,1 km à parcourir pour trouver leur température idéale alors qu’en plaine, leurs graines doivent atteindre 35,6 km pour espérer rattraper des températures plus fraîches….

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© Jean-Claude Morand | Flickr

Un problème pour les espèces montagnardes

En étudiant plus spécifiquement les communautés de plantes d’altitude, les chercheurs ont aussi noté une diminution significative des espèces de montagnes dans les relevés au bénéfice des espèces cosmopolites. Un résultat intéressant qu’Emmanuelle Porcher, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle aimerait pouvoir un jour visualiser grâce aux suivis de Vigie-flore.

Suivis et inventaires

« La principale différence méthodologique de Vigie-flore avec les inventaires utilisés dans les deux articles est liée à l’échantillonnage » m’a-t-elle expliquée « Leurs relevés floristiques sont réalisés dans une partie de la végétation jugée « représentative » d’un habitat ou d’une association particulière entre végétaux (on appelle cela de la phytosociologie). Ils ne sont donc pas choisis au hasard, comme dans Vigie-flore où nous échantillonnons toutes les formations végétales, y compris celles que l’on trouve dans des milieux très modifiés par les activités humaines, comme les champs ou les villes »

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Vers Pralognan-la-Vanoise © Miguel Vicente Martínez J | Flickr

Vigie-flore en montagne

Ni une ni deux, j’ai demandé à Gabrielle Martin, notre spécialiste Vigie-flore, si elle connaissait le nombre de mailles collectées en montagne par les Vigie-floristes ! Au-dessus de 500 mètres, 78 mailles ont été inventoriées depuis 2009. Des Pyrénées, en passant par la Corse, l’Ariège, l’Alsace, la France des hauteurs est plutôt bien représentée. Cinq mailles sont situées à plus de 2000 mètres d’altitude dont une à Prolognan-La-Vanoise suivie depuis 6 ans ! Bravo au participant !

Allez pour réconforter tous les Vigie-floristes sur le bien-fondé de leur implication, j’ai aussi trouvé cet article publié en janvier 2015 expliquant que les suivis à long terme sont les plus adaptés pour étudier les effets du changement climatique !

Lisa Garnier

Lire l’article sur le Blog de Vigie-Nature.
Pour s’abonner au blog, cliquer sur lgarnier@mnhn.fr

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