Thése : Etude théorique et expérimentale de l’évolution des aires de répartition des espèces dans un contexte de changements globaux.

Mariane ALLEAUME-BENHARIRA soutiendra à l’Université Montpellier II, le jeudi 15 décembre 10h30, sa thèse intitulée : Etude théorique et expérimentale de l’évolution des aires de répartition des espèces dans un contexte de changements globaux (salle SC001 de Polytech (ex-ISIM, Bat 31 de l’UM2).

Résumé

La variabilité environnementale au sein de l’aire de répartition des espèces soumet les populations à une sélection naturelle spatialement hétérogène. L’étude des mécanismes permettant l’évolution de la niche écologique par adaptation en limite d’aire est fondamentale en biogéographie. Nous avons voulu comprendre de manière théorique, comment la dérive génétique peut modifier les effets de l’interaction migration-sélection sur les patrons géographiques d’adaptation locale, puis de manière empirique, quels processus permettent l’adéquation entre phénotypes et environnement chez une espèce envahissante (Senecio inaequidens, originaire d’Afrique du Sud) au sein d’une aire climatiquement très contrastée en Europe.
Le modèle théorique montre que si les populations marginales sont petites et le gradient environnemental faible, un faible taux de migration au sein de l’aire est optimal car il contrecarre l’effet de la dérive tout en autorisant l’adaptation locale en marge d’aire.

La comparaison de populations natives et envahissantes de S. inaequidens en conditions communes montre que la variabilité entre les populations au sein d’une même région géographique est très forte, particulièrement celle d’origine. S. inaequidens montre une grande tolérance aux conditions de température (forte germination de 5 à 30°C, température seuil de croissance de 10°C, résistance des feuilles à 7°C) pouvant expliquer la précocité et la durée remarquables de sa floraison. Toutefois, les populations qui rencontrent des climats plus froids semblent prolonger leur croissance végétative et retarder leur floraison. L’espèce semble plus sensible au stress hydrique qui provoque une forte mortalité et de plus faibles vigueurs végétative et reproductive, avec une singularité pour les populations d’Europe du Nord qui peuvent augmenter plus fortement leur fertilité en réponse à une plus grande disponibilité en eau. L’évolution de la plasticité au cours de l’invasion pourrait être l’expression d’une adaptation locale.

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