L’Arum géant de La Réunion est sauvé

Quand l'Amorphophallus paeoniifolius revient sur les étals des marchés réunionnais.

Quand l’Amorphophallus paeoniifolius revient sur les étals des marchés réunionnais.
A La Réunion, de nombreuses plantes alimentaires qui ont nourri des générations de Réunionnais, sont aujourd’hui en voie de disparition: Ignames (Dioscorea bulbifera) Pois sabre (Canavalia ensiformis) Pipangail (Luffa acutangula) etc.
Parmi celles-ci, le Songe pâté réunionnais (Amorphophallus paeoniifolius) – notre arum géant local, était particulièrement menacé. Notre association en collaboration avec un restaurateur local, a monté de toute pièce une fantastique opération de marketing destinée à sauver cette plante de l’oubli. En décembre 2015 les journalistes sont arrivés un peu tard, la monstrueuse fleur était déjà fanée. En décembre 2016, nous avons procédé comme l’a fait le Jardin Botanique de Bâle pour son Amorphophallus titanum, l’envoi tous les jours à la presse locale d’une photo du bouton en train de s’épanouir. Résultat, cette superbe plante a eu les honneurs du journal télévisé de 20 heures. Depuis, de nombreux agriculteurs en ont planté et on commence à en retrouver sur les étals des marchés. Si vous passez à Ste Anne fin décembre, n’hésitez pas à visiter notre fleur fétiche qui a encore grandis. Elle trône majestueusement à l’entrée du restaurant « Les 5 Orangers ».
Pour ne pas rater le jour de la floraison, appelez notre cuisinier au 0692 51 89 18. Si vous le prévenez à l’avance, il pourra même vous faire goûter à ce délicieux légume.

François MAUGIS
Economiste
Conseil en aménagement du territoire
Ex animateur régional en qualité industrielle
Président de l’association Energie Environnement
Référent développement durable pour les projets territoriaux
(Ministère de l’écologie,du développement durable et de l’énergie)
Membre du Conseil économique, social et culturel du Parc national de la Réunion
Membre de la réserve citoyenne
(Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche)
Énergie Environnement, membre du Collectif Réunionnais pour l’Éducation Relative à l’Environnement
a obtenu du Ministère de l’Environnement le label « MERCI DIT LA PLANETE »
energie.environnement@wanadoo.fr – http://assee.free.fr

—————-
Image d’illustration : Amorphophallus paeoniifolius flower By J A ForbesOwn work, CC BY-SA 4.0, via wikimedia commons

2 commentaires

  1. il y a une variété/écotype plus comestible aux pétioles lisses et une forme sauvage avec des pétioles rugueux couverts de « pustules » qui porte un nom vernaculaire souvent différent de celle « domestiquée » dans la plupart des pays tropicaux asiatiques. On les trouve souvent présentes ensemble dans les mêmes milieux (de préférence assez ouverts pour A. paeonifolius), mais la forme sauvage serait plus riche en cristaux d’oxalate et donc moins facilement consommée sans préparation soit sous forme de farine (préparation typique des Aracées dans de nombreux pays y compris les pays tempérés) soit après traitement avec des bases facilement accessibles comme la cendre ou la chaux éteinte (konnyaku et shirataki au Japon).
    En Inde, Indonésie… la forme comestible est un légume voir une plante industrielle à production principale d’amidon ce qui la différencie des « konjacs à la mode » (sources d’abord de glucomannane, une fibre hémi-cellulosique moins calorique et non digérée par l’homme dans l’estomac).
    Certains commentent la couleur des tissus de stockage dans le tubercule : ceci semble varier selon les clones ou localisations et sert parfois un peu abusivement à classer les légumes de ce groupe de songes ou yams entre différentes « espèces » (surtout au champ ou lors de leur découpe et séchage). Ces pigments colorés ont potentiellement des intérêts médicinaux autres mais ne sont pas recherchés dans les farines occidentales car on s’attache encore souvent à avoir de médicaments « très blancs » et à un seul usage (ici une allégation comme coupe-faim).
    Il serait intéressant de savoir s’il existe des espèces différentes d’Amorphophallus à la Réunion qu’on consommait seulement après préparation spéciale (et non simplement découpé comme le légume « songe pâté » sélectionné pour être moins irritant), en des occasions particulières ou en usage externe comme cataplasme (historique d’associer certaines Aracées aux peaux des serpents et animaux venimeux et donc d’y recourir pour soigner les morsures de serpent…)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.