Reconnaissance automatique des mousses, une application expérimentale…

Une équipe japonaise de l'Université de Kyoto a développé une application informatique pour l'identification automatique des mousses à partir de photographies.

Une équipe japonaise de l’Université de Kyoto a développé une application informatique pour l’identification automatique des mousses à partir de photographies.

Au cours des dernières années, les algorithmes d’apprentissage en profondeur à base de réseaux de neurones (deep learning) ont révolutionné la façon dont les machines reconnaissent les objets. Les algorithmes dépassent parfois les capacités humaines en identifiant les choses ordinaires telles que les tables, les chaises, les voitures et même les visages.

Leur utilisation en botanique est plus complexe, mais a fait de gros progrès ces dernières années, et un concours international est organisé tous les ans faisant se confronter les algorithmes développés par différentes équipes : LifeCLEF

L’application PlantNet MOBILE développée en France dans le cadre des projets Plant’Net puis Floris’Tic commence à donner de très bons résultats pour les phanérogames de diverses régions du monde pour les plantes disposant de caractéristiques originales (difficile par contre de discriminer toutes les astéracées jaunes ou les ombellifères !). Vous pouvez utiliser cette application gratuite sur votre Smartphone (iPhone, Androïd) et sur Internet. Voir le site http://floristic.org/productions/plantnet

Plus récemment c’est une équipe japonaise qui a développé une application pour identifier automatiquement les mousses. Les résultats semblent bon pour les trois genres testés avec des taux de reconnaissance de 99% sur les Polytrichum, 95%, sur les Trachycystis et 74% pour les Hypnum.

Pour plus de détail voir sur Internet l’article How Moss Helped Machine ou l’article original en diffusion libre ci-dessous (en langue anglaise)

Daniel Mathieu

3 commentaires

  1. Bonjour

    je réagis à la mise en ligne de l’information sur le réalisation d’un outil
    d’identification automatique des mousses par une équipe japonaise. Il
    faudrait mettre en regard les réactions des bryologues professionnels (cf
    Bryonet): cela ne peut remplacer les clés de détermination. L’expérience en
    fait enfonce une porte ouverte: si elle permet de reconnaître un
    Polytrichum d’un Hypnum, un enfant de 3 ans est capable de le faire, et
    cela ne nous avance à rien. Cet outil, par sa conception même est un
    gadget, dans la mesure où l’on sait que, avec une photo d’habitus de
    bryophyte, on ne peut que rarement arriver à déterminer une espèce. Il faut
    aussi observer des caractères microscopiques et leurs visualisation et
    analyse par un ordinateur demande un matériel très sophistiqué, disponible
    seulement dans des laboratoires spécialisés et dans ces structures, la
    mémoire personnelle des spécialistes est certainement aussi efficace pour
    déterminer les échantillons. Laisser croire que ce genre d’outil sera
    accessible au plus grand nombre pour déterminer des bryophytes me semble
    une mystification.

    1. Bonjour
      OK, effectivement reconnaitre un Polytric d’un Hypne …
      Et il y a des phrases hautement provocantes comme : « { {Although mosses are highly amorphous} } »
      Mais ne faut-il pas un début à tout?
      N’y a-t-il pas un « habitus » qui permet au bryologue expérimenté d’avancer sur le terrain pour bcp d’espèces un nom fiable à 90%? Ce « quelque chose » de si difficile à verbaliser dans les clés, peut-être les analyseurs d’images arriveront-ils à le capter ?
      avec mes respects cordiaux à tou(te)s

    2. Vous avez raison sur le problème de l’analyse d’image. Elle permet de caractériser des « formes » ou des « structures » qui sont évidente à notre oeil, mais parfois difficile à définir sous forme de clé. L’expérience de PlantNet est assez étonnant de ce point de vue. Faites le test…

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