Décès d’André Baudière

Le Professeur André Baudière s'est éteint le 16 juillet dernier. Il a été le digne et brillant héritier scientifique de Louis Emberger son Maître à Montpellier et de Henri Gaussen dont il fut l'un des successeurs à Toulouse.

Le Professeur André Baudière s’est éteint le 16 juillet dernier. Il a été le digne et brillant héritier scientifique de Louis Emberger son Maître à Montpellier et de Henri Gaussen dont il fut l’un des successeurs à Toulouse.

André Baudière a, malgré les difficultés conjoncturelles connues par les disciplines naturalistes, maintenu au plus haut niveau, avec compétence et passion, la botanique, la floristique, la phytosociologie, la phytogéographie et les sciences de l’environnement.Il était adoré par ses étudiants, subjugués par ses étincelants enseignements théoriques et de terrain. Il était apprécié et respecté par ses collègues et par les spécialistes qui ont travaillé avec lui.

André Baudière a rayonné dans les laboratoires français et européens (Pays-Bas, Suisse, Espagne) et dans de nombreuses structures d’étude, de gestion et de protection de l’environnement : CNRS, Sociétés botaniques de France et du Centre Ouest, Conservatoires botaniques nationaux des Pyrénées et de Midi-Pyrénées (administrateur de 1999 à 2007, membre du comité scientifique), et méditerranéen de Porquerolles (membre du comité scientifique), Conseil scientifique régional du patrimoine naturel de Midi-Pyrénées (ancien président), Parc national des Pyrénées (ancien administrateur, représentant le Conseil national de la protection de la nature, et membre du comité scientifique), Ministère chargé de l’environnement (Expert européen pour le domaine alpin dans la constitution du réseau Natura 2000 etc. De 1987 à 2004, il a assuré l’animation de la revue le Monde des Plantes, intermédiaire des botanistes. Avec l’organisation du colloque de la Cabanasse (66) en 1986, André Baudière a été l’initiateur des Colloques internationaux de botanique pyrénéo-cantabrique dont la 10ème édition a eu lieu en juillet dernier en Andorre.
L’oeuvre d’André Baudière, centrée sur les Pyrénées, et son empreinte, perdureront à travers ses nombreux élèves et disciples. Ceux qui l’ont connu n’oublieront pas sa bonhommie, son dévouement et son incomparable sourire souvent malicieux.

Marcel Delpoux, Joseph Canerot, Francis Duranthon, Thierry Gauquelin, Guy Jalut, Gérard Largier, Philippe Le Caro & Michel Sicard

Article diffusé sur le site du Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées, où vous retrouverez d’autres témoignages.

10 commentaires

  1. Je ne peux que confirmer ce qui est dit sur ses qualités humaines qui ont contribué, avec son approche de la botanique de terrain, à en faire un personnage très apprécié. Les stages de floristique et d’écologie dans les Pyrénées Orientales, basés à Banyuls ou à La Cabanasse restent parmi les meilleurs souvenirs de ma vie à la fois aux niveaux scientifique et humain, au point que je les ai multipliés au maximum en participant même à celui qu’il organisait pour la Landbouwhogeschoole de Wageningen (ND) avec le Pr De Witt. C’est le professeur qui m’a le plus marqué et je ne serais pas le même écologue sans son influence.
    C’est triste de savoir qu’une telle personne quitte notre monde, mais c’est beau qu’il laisse de tels souvenirs à tant de gens.

    Gilles Labatut, élève d’André Baudière au cours des années 70.

  2. J’ai déjà salué la mémoire d’André Baudières sur Tela botanica dès que j’ai appris son décès par C. Girod.

    Je pose une question, est-ce que cette grande personnalité de la botanique française a été décorée de la Légion d’honneur?

    Cordialement

    Francis Lagarde

    1. Bonjour, j’ai le privilège d’être le fils d’André, pour répondre à votre question, oui il était titulaire de la légion d’honneur au titre du ministère de l’écologie, mais il était discret à ce sujet.
      Claude BAUDIERE

    2. J’ai quitté le Ministère de l’Environnement le 15 octobre 1996 après quelques années comme chargé d’études de Haut-Niveau. La proposition avait été faite à la Direction de la Nature et des Paysages.

  3. Etudiant à Toulouse en 1989, c’est grâce à André Baudière que j’ai découvert la botanique, c’est aussi l’année de mon premier abonnement au Monde des Plantes dont il nous avait vanté les mérites. La « noble science » a changé ma vie et je lui dois beaucoup. Je garde des souvenirs de terrain inoubliables, des sardines au barbecue à Banyuls agrémentées de vins locaux, des anecdotes toutes passionnantes et une joie de vivre communicative.
    Merci Monsieur Baudière.

  4. Cette nouvelle me consterne.

    Sortis des cours de Monsieur BAUDIERE on n’avait jamais besoin de réviser car le message avait été livré dans une globalité et une clarté qui s’imprimait définitivement dans l’esprit de l’impétrant.

    J’ai très rarement reçu cette qualité d’enseignement. Pourtant, il m’a également appris à toujours garder du recul par rapport aux connaissance « en vigueur ».

    Et les stages de terrains (dont Banyuls constituait effectivement l’apogée) étaient consacrés non seulement à l’écologie et à la botanique mais également à toute matière ayant trait à la culture locale. Il avait en la matière une connaissance approfondie dont il ne se privait pas de nous faire profiter.

    Je me souviens avec émotion d’un grand professeur accessible et disponible.

  5. C’est avec beaucoup de peine que je viens d’apprendre le décès de cette figure des Allées Jules Guesdes. En effet sa passion et son humour ont rendu son enseignement inoubliable. Ayant eu la chance et l’avantage d’être l’une de ses étudiantes à la fin des années 70, c’est un peu plus de ma jeunesse qui s’en est allée…

  6. J’ai fait mon DEA sous la direction du professeur André Baudière, à l’ancienne faculté des sciences à Toulouse , allées Jules Guesdes, et j’ai eu aussi le bonheur de faire des sorties terrain mémorables avec lui dans les Pyrénées orientales et la vallée du Galbe plus particulièrement. Je garde un souvenir ému de ce grand Monsieur érudit et bon vivant, qui avait un côté juvénile malgré son âge. Un jour où nous, jeunes étudiants, avancions prudemment et descendions parfois sur les fesses quand des éboulis de montagne se présentaient, il nous a fait une démonstration mémorable de la bonne technique à adopter en se lançant dans une descente à grandes enjambées d’un grand éboulis (il avait la soixantaine et les cheveux blanc neige), nou sn’en revenions pas ! Soirée et nuit mémorable également chez lui à Espousouille (si mes souvenirs sont bons), où il nous avait préparé un vin chaud selon la tradition. Depuis, je suis définitivement imprégnée d’écologie et engagée … mais je crois avoir aussi hérité d’une certaine poétique de l’écologie telle qui nous l’a transmise à travers son regard à la fois acéré et émerveillé. Sophia

  7. C’est avec retard que j’apprends le décès d’André Baudière. J’ai été moi aussi élève d’Emberger (1968) et j’ai marché avec André dans les Pyrénées lors de classes de neige du certif de bota de la Fac de Montpellier à Font-Romeu.

    Je garde de lui un merveilleux souvenir.

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