Taxonomie : près de la moitié des noms seraient des doublons

Près de la moitié des plantes à fleurs recensées seraient en réalité des doublons : la même plante ayant souvent été décrite plusieurs fois sous des noms différents.

Près de la moitié des plantes à fleurs recensées seraient en réalité des doublons : la même plante ayant souvent été décrite plusieurs fois sous des noms différents.

Un vaste programme de nettoyage de la taxonomie est en cours.

Actuellement un million de plantes à fleurs ont été recensées ; suite à ce programme ce chiffre pourrait diminuer de plus de la moitié et atteindre le nombre d’environ 400 000.

Ce projet de « nettoyage » de la taxonomie végétale auquel participe le Royal Botanic Gardens de Kew, le Missouri Botanical Garden et autres centres d’études botaniques, mobilise des botanistes du monde entier.

La nouvelle liste des espèces uniques en cours de développement compte 301 000 espèces, plus de 480 000 synonymes ont été dés à présent abandonnés. Cependant 230 000 autres noms sont toujours en cours d’évaluation.
« Nous espérons obtenir une liste centralisée et opérationnelle avant la fin de l’année » explique Alan Paton de Kew.

– Voir l’article source : « Half the world’s plant names weeded out » par Andy Coghlan, le 22 septembre 2010 sur www.newscientist.com
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Image d’illustration : Gary Mcinnes, bredmaker on SXC.hu

4 commentaires

  1. cela n’est pas étonnant…les financements sur la taxonomie sont trop faibles pour pouvoir faire des travaux conséquents sur de vastes étendues géographiques comme par exemple l’amazonie. il nous manque une vue d’ensemble et les herbiers ne suffisent pas à combler ce manque. pour faire des révisions il faut absolument
    voir la plantes in situ

  2. Cette annonce au parfum de sensationnel me laisse sceptique. Qu’il y ait certains regroupements à faire, sans doute, mais il y a danger à opérer des regroupements à tout va sur simples échantillons secs : la connaissance du terrain fait apparaître des informations qui n’apparaissent plus sur les exsiccata. Et il ne s’agit pas seulement d’écotypie mais bien de différences qui ne trompent pas ceux qui fréquentent ces plantes sur le terrain.

    Bien sûr cela conduit à revenir à ce qu’est réellement l’espèce, à ce qui sépare une espèce de l’autre, et des réflexions mériteraient sans doute de progresser sur la définition linnéenne et ce que l’on a appris depuis. Mais le regroupement forcené pose aussi la question de l’utilisation de la taxonomie lorsque l’on aborde des questions de biodiversité.

  3. Bonjour, toiletter la taxonomie végétale soit. Mais :

    1) en profiter pour la rendre plus digeste et fonctionnelle pour le profane. Finissons-en avec cet obscurantisme latiniste. Accorder enfin les noms d’espèce avec les noms de genre, choisir des termes plus simples quand c’est possible (même si on conserve la terminologie latine) et ne changeons pas égoïstement par intérêt carriériste des noms simples assimilés depuis des années. Par exemple les palmiers, ou Palmaceae sont devenus Palmae puis Arecaceae alors que c’est toujours la même famille ! Ce genre de changement inutile est à banir et les exemples pleuvent…

    2) Les révisions doivent se baser sur les herbiers bien sûr, la génétique évidemment, mais également sur les observations de terrain. Aucune de ces sources ne doit suplanter l’autre mais au contraire se compléter. Avec les progrès en génétique, on a tendance à favoriser ces techniques au détriment des autres. Le temps nous montrera notre tort, la génétique n’explique pas tout : un ami botaniste me disait récemment que l’Homme est génétiquement beaucoup plus proche du porc que du singe, imaginer le genre de classement qui en découlerait si on n’écoutait que les généticiens…

    3) Pendant ce temps, les écosystèmes se meurent et la biodiversité est en chute libre. Que font les botanistes contre ça ? En particulier les taxonomistes au fond de leur labo, de leur herbier et de leurs ordinateurs ? Aimer les plantes c’est les observer vivantes, dans leur milieu… Aimer les plantes c’est les cultiver. La culture, lorsqu’elle est possible est la façon la plus naturelle, sûre et simple de savoir si on a 1 ou 2 espèces ! Et qu’on ne me dise pas que ça coûte plus cher que les machines à séquençage d’ADN et autres…

    Voilà, vive la Terre et la Vie, sauvons ce qui peut encore être sauvé, ne perdons pas de temps en querelles de classement ou en comment avoir son nom par ci par là pour se croire important…

    1. Votre réaction est très pertinente et je l’approuve. Juste une remarque dans le 1er paragraphe : la botanique est utilisée de façon universelle, et il est nécessaire que tous s’y retrouvent. Les Chinois ou les Indiens utilisaient-ils ce nom de Palmae par exemple, était-ce bien clair et compréhensible pour eux ? Mais effectivement s’il s’agit seulement d’honorer un système d’appellation construit sur un nom de genre et de sacrifier pour cela un terme passé dans les habitudes, l’usage devrait aussi avoir force de loi.

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