Bilan 2010 du programme Vigie-flore
269 participants, 432 mailles étudiées, 1 392 espèces observées… le programme Vigie-flore rassemble de plus en plus d’observateurs depuis sa création en 2008. Retours sur les premiers résultats scientifiques pour 2010.
Vigie-flore est un programme de suivi des variations temporelles de l’abondance des espèces de plantes les plus communes en France. Ce programme de science citoyenne associe botanistes amateurs et chercheurs. Il est animé conjointement par le laboratoire « Conservation des Espèces, Restauration et Suivi des Populations » du Muséum national d’Histoire naturelle et le réseau Tela Botanica.
Bilan 2010 réalisé par le Muséum national d’Histoire naturelle.
Espèces observées
– 1392 espèces (appartenant à 564 genres et 143 familles) entre 2009 et 2010
– Les Astéracées (ex Composées) et les Apiacées (ex Ombellifères) sont les familles posant le plus de problèmes d’identification (espèces « douteuses » ou identification au genre ou à la
famille). Le tout représente 8% des taxons relevés.
– Espèces les plus communes (nombre d’observations en 2009 et 2010)
En 2009, les espèces les plus observées étaient le Plantain lancéolé, le Trèfle blanc et le Dactyle aggloméré.
Variation dans l’espace : répartition des nombres d’espèces
Les régions du sud de la France sont en moyenne plus riches en espèces
– Une vingtaine d’espèces par placette en Aquitaine ou Midi-Pyrénées contre moins de 10 en Normandie, Pays de la Loire, Bourgogne, Auvergne ou Franche Comté.
Nous nous intéressons aux origines de ces différences :
Effet des activités humaines, plus intensives au nord qu’au sud ?
Le nombre d’espèces est en effet lié au taux d’artificialisation des mailles : moins d’espèces en moyenne dans les mailles très urbaines ou très agricoles que dans les mailles où les milieux naturels sont prépondérants (~10 vs. ~15 espèces par placette).
Rôle de la composition des paysages ?
Le nombre d’espèces dépend aussi de la diversité des habitats dans le paysage, avec plus d’espèces par placette en moyenne dans les mailles où le paysage est le plus diversifié.
Nous essayons également de comprendre la signification et les conséquences de ces différences : un plus grand nombre d’espèces n’est pas toujours signe de communautés végétales en bonne santé !
Variations dans le temps : changements d’abondance d’une année sur l’autre
– Avec deux années de données, nous pouvons commencer à étudier les variations temporelles de l’abondance des espèces
– L’abondance des espèces pérennes (arbres notamment) change peu entre 2009 et 2010.
Bonne nouvelle : cela signifie que les placettes sont en général bien repositionnées !
– En revanche, l’abondance des espèces annuelles est très variable.
Une autre bonne nouvelle : nous pouvons détecter des changements dans le temps !
Sur deux années seulement, ces changements d’abondance sont bien sûr probablement dus à la phénologie des espèces. Il faudra encore plusieurs années de récolte des données pour savoir si ces espèces sont en expansion ou en raréfaction.
– Des travaux sont en cours pour déterminer combien d’années et combien de mailles seront nécessaires pour détecter ces variations d’abondance.
Pour des espèces fréquentes (observées dans au moins 100 mailles), cinq ans devraient suffire pour détecter des variations d’abondance de 5 à 10%.
Pour des espèces plus rares (présentes dans 40 mailles), il faudra de l’ordre de 10 ans de suivi pour détecter les changements.
– Lire le bilan 2010 complet, réalisé par l’équipe scientifique de Vigie-flore
Autres liens utiles :
– Exposé du bilan 2010 (diaporama), présenté à l’occasion de la journée des vigie-floristes en novembre dernier
– Bilan 2009
– Échangez avec les autres participants sur le forum Vigie-flore
– Consultez le protocole et participez !
1 commentaire
Merci pour votre synthèse.Il va m’aider à présenter Vigie-Flore au sein de mon association avant de faire nos sorties sur le terrain.