« World Flora », le catalogue des plantes du monde

SAINT LOUIS, Missouri (AP) - Quatre des plus grandes institutions botaniques du monde ont annoncé lundi leur intention de répertorier toutes les plantes de la planète et de permettre la consultation sur Internet d'ici 2020 d'un catalogue d'au moins 400.000 espèces.

SAINT LOUIS, Missouri (AP) – Quatre des plus grandes institutions botaniques du monde ont annoncé lundi leur intention de répertorier toutes les plantes de la planète et de permettre la consultation sur Internet d’ici 2020 d’un catalogue d’au moins 400.000 espèces.

L’initiative « World Flora » a été présentée à Saint Louis par les Jardins botaniques du Missouri, les Jardins botaniques de New York, les Jardins botaniques royaux d’Edimbourg et les Jardins botaniques royaux de Kew. Les responsables font valoir l’intérêt du projet pour la protection de la biodiversité.

« Nous devons impérativement créer cette ressource qui nous aidera à montrer la valeur de toutes les espèces végétales pour l’humanité et assurer efficacement leur survie », a déclaré Gregory Long, qui dirige les Jardins botaniques de New York.

Il y a encore quelques années, les experts de la flore ignoraient le nombre d’espèces existantes. Les jardins botaniques du Missouri et les Jardins botaniques royaux de Kew ont développé une banque de données en ligne, la « Plant List », qui comprend environ 400.000 espèces. Les experts estiment que quelque 40.000 espèces restent encore à découvrir.

La prochaine étape du développement du catalogue consiste notamment à ajouter des images et informations scientifiques détaillées pour chaque espèce. Les quatre institutions devront pour ce faire trouver des financements de sources diverses, a précisé Karen Hill, porte-parole des Jardins botaniques du Missouri.

La Convention des Nations unies sur la diversité biologique a adopté en 2002 un programme mondial de protection destiné à mettre fin à la réduction continue de la biodiversité. Les responsables participant au projet World Flora estiment qu’au moins 100.000 espèces végétales sont menacées de disparaître dans le monde. La mise au point du catalogue consultable sur Internet est l’un des grands axes de la Convention, ont-ils souligné.

Les nouvelles espèces seront ajoutées à la base de données à mesure de leur découverte. Des scientifiques d’au moins 25 autres institutions devraient participer à ces travaux. « Nous voulons tous que cela aboutisse et la communauté internationale toute entière en bénéficiera », a déclaré Peter Wyse Jackson, président des Jardins botaniques du Missouri. AP

The Plant List sur Internet : http://www.theplantlist.org/

Source : Le Nouvel Observateur, 23/04/2012

3 commentaires

  1. Attention ! The Plant List est une compilation automatisées de 4 grandes bases de données internationales incomplètes et se recouvrant partiellement, aboutissant à une méga-base mondiale, mais imparfaite (des erreurs parfois grossières apparaissent au cours du processus d’agrégation). Il est prévu une révision attentive (via l’oeil et le cerveau humain) des taxons de chaque famille, par le projet WCSP (World Checklist of Selected Plant families), mais cela avance lentement. Les familles déjà traitées par le WCSP le sont généralement plutôt bien (avec toute la relativité des sciences de la taxonomie) mais à ce jour + des 2/3 des familles ne le sont pas encore, et de ce fait beaucoup de noms sont considérés « unresolved » (non résolus) alors qu’un simple botaniste un peu compétent peut résoudre la synonymie dans son coin. Très prometteur donc… mais pour une référence solide prière d’attendre quelques années !

  2. L’initiative répond à l’objectif louable de rendre disponible facilement l’information sur les plantes au niveau mondial. Reste à la financer. Mais il y a un autre enjeu. De par le monde, il existe bien d’autres institutions et bien d’autres spécialistes individuels, qui ne se retrouveront pas dans ce projet. Comment s’organiser de façon collaborative et respectueuse de tous les partenaires, voilà une question non résolue. Comment organiser la validation et la mise à jour des données, voilà qui n’est pas clair non plus.

    En un mot, il faudrait qu’émerge un Tela Botanica mondial, ni plus ni moins !

    1. Un tela botanica mondial.. qui pourrait par exemple aussi s’appuyer sur Wikipiédia (prévu pour traduction possible en plus de 200 langues, dont le breton et le basque) et avec wikimedia commons comme base d’image, en lien avec Wikispecies. Wikibook peut servir à éditer des guides et ouvrages pédagogiques et wikiversité peut être une base pour des cours de botanique appliquée à ce projet. Tela botanica pourrait animer la partie francophone d’un tel projet.

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