Invasives : un Code de conduite belge est né et nous avons besoin de vous !

Le Code de conduite sur les plantes invasives : une nouvelle approche pour le secteur ornemental.

Le Code de conduite sur les plantes invasives : une nouvelle approche pour le secteur ornemental.

En Septembre 2011, un Code de conduite sur les plantes invasives a vu le jour en Belgique. Ce document est le fruit d’une concertation avec les principaux représentants du secteur ornemental pour définir quelques bonnes pratiques visant à réduire les introductions de ces espèces dans les parcs, les jardins, les espaces verts, les pépinières. Cet article propose de faire le point sur la philosophie générale du Code et de présenter quelques espèces sous la forme de fiches thématiques, avec des recommandations pour l’utilisateur. Pour le projet AlterIAS (ALTERnatives to Invasive Alien Species), l’année 2012 sera axée sur la communication et la promotion de ce Code…

Une démarche volontaire pour préserver la biodiversité
Les professionnels de l’horticulture et les particuliers amateurs de jardins sont les acteurs clés de cette approche. Il s’agit d’une démarche volontariste puisque chacun est libre d’y souscrire. A ce jour, 165 partenaires l’ont adopté (Ils sont visibles sur une carte disponible sur le site internet http://www.alterias.be). Plusieurs organisations (fédérations, associations, etc.), horticoles ou non, l’ont d’ores et déjà signé, ce qui témoigne de leur implication et de leur intérêt pour la préservation de la biodiversité.
Nous espérons que ce Code rencontrera une forte mobilisation des professionnels afin de démontrer qu’il est possible de mettre en place des mesures à l’échelle d’un pays selon un principe d’auto régulation. Le succès du Code permettra d’éviter la mise en place de nouvelles législations restrictives sur l’utilisation de ces plantes. Il nous faut donc un maximum de soutien de la part tant des professionnels que des amateurs de jardin.
Pour soutenir le Code : rien de plus simple.
>> Il suffit de s’inscrire en ligne, sur le site internet du projet AlterIAS, http://www.alterias.be , rubrique « Code de conduite » ou « Que pouvons-nous faire ? »

Le Code pour les professionnels repose sur cinq mesures faciles à appliquer :
1. Se tenir informé de la liste des plantes invasives en Belgique
2. Stopper la vente et/ou la plantation de certaines espèces invasives (annexe I)
3. Diffuser de l’information aux consommateurs et/ou aux citoyens
4. Privilégier l’utilisation des plantes alternatives non invasives
5. Participer à la détection précoce.

La deuxième mesure porte sur une liste d’espèces (annexe I du Code), appelée liste de consensus. Elle a été approuvée à l’unanimité par les représentants des principales fédérations et associations du secteur ornemental du pays.
La plupart sont des espèces largement répandues considérées comme dommageables pour la biodiversité, comme par exemple la renouée du Japon, la berce du Caucase, le cerisier tardif, l’hydrocotyle fausse-renoncule, etc. Cette liste figure à la table 1. Tous les cultivars et variétés de ces espèces sont également concernés. Elle contient 28 espèces, ce qui représente environ 50 % de l’ensemble des plantes invasives en Belgique.

Les autres plantes invasives sont regroupées dans une annexe II (table 1), qui comprend des espèces ayant un impact limité en Belgique ou bien des espèces qui peuvent devenir invasives uniquement dans certains milieux naturels bien particuliers. Ces espèces peuvent être utilisées sans risques moyennant quelques précautions – recommandations en matière de plantation ou d’entretien (pose de barrière anti-rhizome, taille ou coupe des fleurs avant fructification, etc.). Il convient surtout d’éviter de les planter à proximité des habitats où elles sont susceptibles de devenir envahissantes. Par exemple, le rosier rugueux est surtout invasif dans les dunes littorales. Il faut donc éviter de les planter le long de la côte.
Les listes complètes sont disponibles sur le site.

Annexe I

Plantes terrestres
Ailante, faux-vernis du Japon (Ailanthus altissima)
Aster lancéolé (Aster lanceolatus)
Aster à feuilles de saule (Aster x salignus)
Baccharide (Baccharis halimifolia)
Bident feuillé (Bidens frondosa)
Souchet vigoureux (Cyperus eragrostis)
Fraisier des Indes (Duchesnea indica)
Renouée du Japon (Fallopia japonica)
Renouée de sacchaline (Fallopia sachalinensis)
Renouée hybride (Fallopia x bohemica)
Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)
Jacinthe d’Espagne (Hyacinthoides hispanica)
Balsamine de l’Hymalaya (Impatiens glandulifera)
Balsamine à petites fleurs (Impatiens parviflora)
Mimule tacheté (Mimulus guttatus)
Renouée à nombreux épis (Persicaria polystachya)
Cerisier tardif (Prunus serotina)
Séneçon sud-africain (Senecio inaequidens)
Solidage du Canada (Solidago canadensis)
Solidage glabre (Solidago gigantea)

Plantes aquatiques
Crassule des étangs (Crassula helmsii)
Elodée dense (Egeria densa)
Hydrocotyle fausse-renoncule (Hydrocotyle ranunculoides)
Elodée à feuilles alternes (Lagarosiphon major)
Jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora)
Jussie faux-pourpier (Ludwigia peploides)
Myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum)
Myriophylle hétérophylle (Myriophyllum heterophyllum)

Annexe II

Plantes terrestres
Erable négundo (Acer negundo)
Erable jaspé de gris (Acer rufinerve)
Amelanchier d’Amérique (Amelanchier lamarckii)
Aster de Virginie (Aster novi-belgii)
Buddleja (Buddleja davidii)
Cornouiller soyeux (Cornus sericea)
Cotonéaster horizontal (Cotoneaster horizontalis)
Olivier de Bohême (Elaeagnus angustifolia)
Frêne de Pennsylvanie (Fraxinus pennsylvanica)
Topinambour (Helianthus tuberosus)
Lupin vivace (Lupinus polyphyllus)
Lysichiton, faux-arum (Lysichiton americanus)
Mahonia faux-houx (Mahonia aquifolium)
Vigne vierge commune (Parthenocissus inserta)
Vigne vierge à 5 folioles (Parthenocissus quinquefolia)
Laurier cerise (Prunus laurocerasus)
Chêne rouge (Quercus rubra)
Rhododendron pontique (Rhododendron ponticum)
Sumac de Virginie (Rhus typhina)
Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia)
Rosier rugueux (Rosa rugosa)
Rudbeckia lacinié (Rudbeckia laciniata)
Spirée blanche (Spiraea alba)
Spirée de Douglas (Spiraea douglasii)
Spirée hybride (Spiraea x billardii)

Plantes aquatiques
Azolla fausse-fougère (Azolla filiculoides)
Elodée du Canada (Elodea canadensis)
Elodée à feuilles étroites (Elodea nuttallii)
Petite lentille d’eau (Lemna minuta)

4 commentaires

  1. Les plantes ont toujours été « invasives », transportées par les oiseaux à travers les continents, ou par les vents et océans. Le gros problème de la planète est la destruction de la biodiversité par la quasi-monoculture que les humains imposent à la planète entière. Si des plantes que nous importons s’adaptent parfaitement, alors tant mieux. Où est le problème? La surpopulation, de l’espèce invasive que nous sommes, est le seul problème de la planète. Réglons-le…

    1. Mais , c’est oublier que si le côté invasif est parfois relatif, mais par endroit incontestable et élimine une flore locale et surtout réduit la diversité et bousille un biotope harmonieux et varié pour en faire une quasi monoculture de plantes peu intéressantes, surtout que les espaces incultes sont très réduits et renferment parfois encore des espèces peu étudiées qui pourraient fournir des médocs !..ce sont les seuls espaces qui ont encore de la diversité et un refuge pour des insectes ou autres animaux ! Et l’espace inculte est pluriel parfois très différent d’une commune à l’autre suivant nature du sol, sec, humide, calcaire acide schisteux, riche ou pauvre ….
      Ces espaces sont donc les plus précieux et les seuls réservoirs de plantes indigènes, SANS la bêtise humaine !
      Ces plantes ne sont pas de nouvelles espèces apparues, mais sont bien présentes dans leurs pays d’origine et donc n’apportent RIEN !
      Ces forêts de renouée sont une horreur et plus on tarde pour s’y attaquer, plus le coût en sera insupportable !
      Même le BUDDLEIA est une hérésie !

  2. Des BUDDLEIA, toujours en vente, qui portant s’implantent très vite en certains endroits et très peu de communes agissent et vu que leurs moyens sont plutôt à la baisse, l’avenir est sombre …
    Les lépidoptères sont en régression , alors on attend quoi ????
    https://www.jardin-pratique.fr/2017/08/04/buddleia-quand-il-devient-un-piege-ecologique/
    Et même stériles, il participent à la disparition des lépidoptères et à la disparition de nos plantes indigènes !!!
    Et le réchauffement du climat amplifie encore ces problèmes !

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