Le printemps est-il en retard cette année ?

Vous êtes déjà plusieurs à nous avoir alertés sur le site de l'Observatoire Des Saisons, sur le fait que les espèces que vous observez sont en retard dans leur développement par rapport aux années précédentes. Voici deux exemples fournis par les membres de notre réseau.

Vous êtes déjà plusieurs à nous avoir alertés sur le site de l’Observatoire Des Saisons, sur le fait que les espèces que vous observez sont en retard dans leur développement par rapport aux années précédentes. Voici deux exemples fournis par les membres de notre réseau.

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– Monsieur Kristan Martinez a publié un article sur le site l’ODS (http://www.obs-saisons). Il compare, photographies à l’appuie, que son cerisier avait déjà fleurit le 5 avril 2012 (environ 20% à 30%) tandis que cette année, à la même date, il a seulement commencé à bourgeonner.

– François Lebourgeois (enseignant-chercheur en écologie forestière à Nancy) à également constaté un retard dans la végétation cette année. Il réalisé des observations depuis 2006, dans la région de Nancy, sur le forthysias. Voici ce qu’il a constaté : « J’ai réalisé des observations sur le forsythia depuis 2006 le long de la piste cyclable que j’emprunte tous les jours entre Seichamps et Nancy. Ces observations confirment que nous avons bien un printemps « tardif » avec la date de floraison la plus tardive enregistrées depuis 2006 (cf. figure 1). Vous remarquerez aussi les grandes variations entre les années avec la possibilité de plus d’un mois d’écart entre les années. J’ai rapidement fait une relation entre le régime thermique du début d’année (données issues de la station météo de Nancy située à moins de 1 km) et ces dates de floraison. Les températures de janvier expliquent le mieux les dates d’apparition des premières fleurs. Toutes les années à floraison « précoce » ont été caractérisées par une température moyenne de janvier supérieure à 3°C ».

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Figure 1 : Diagramme établi à partir les dates de floraison du forsythia de 2006 à 2013.


Que se passe-t-il cette année ?

Afin de répondre à cette question nous avons interrogé Serge Planton (responsable de l’Unité de recherche climatique au Centre de recherches de Météo-France).

L’hiver 2012-2013 a été plus froid que la moyenne de 0.3° sur l’ensemble de la saison. Le début de notre printemps est lui aussi plus frais que la normale. De ce fait la végétation qui fleurit ou fait ses nouvelles feuilles en tout début de printemps est cette année en retard de 15j actuellement, en moyenne par rapport aux années précédentes. Pourquoi cet hiver est-il plus froid que d’habitude ? Selon Serge Planton « on pourrait le mettre sur le compte de la variabilité climatique naturelle même si certains chercheurs y ont vu un effet de la fonte de la banquise (leurs résultats ne sont pas suffisamment convaincants pour faire une attribution; ils ne démontrent qu’une possibilité d’explication) ».


Cet hiver plus froid remet-il en cause le réchauffement climatique ?

Non, ces phénomènes ne sont pas incompatibles avec le réchauffement global à l’échelle de la planète. « Dans les observations récentes, on a des périodes d’une dizaine d’années sans réchauffement même au cours des 40 dernières années » explique Serge Planton. Ceci est visible sur le graphique ci-dessous, la tendance globale augmente alors que sur des périodes de quelques années la température peut diminuer.

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Figure 2 : extraite de Easterling et Wehner, 2009. Température moyenne mondiale depuis 1975.

Nous sommes actuellement dans une période de stagnation du réchauffement. Cette stagnation n’est d’ailleurs pas incompatible avec ce que simulent les modèles dans certaines projections du climat futur, même avec un scénario fort d’émission des gaz à effet de serre comme le montre la figure ci-dessous.

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Figure 3 : extraite de Easterling et Wehner, 2009 Evolution de la température moyenne mondiale selon le scénario climatique A2 du GIEC.

Les raisons de cette stagnation est en cours d’analyse comme nous l’explique Serge Planton « Dans différents centres de recherche plusieurs pistes sont explorées : volcanisme (répétition de « petites éruptions dans la période récente, variabilité de l’activité solaire, variabilité interne du système climatique avec transfert de chaleur entre l’océan superficiel et l’océan profond. Tout ce que je peux dire est que la question n’est pas tranchée, que les recherches se font maintenant et qu’une synthèse ne pourra être faite qu’après avoir analysé l’ensemble des causes possibles ». Il nous faudra donc faire preuve d’un peu de patience ! En résumé : Nous sommes sur un « plateau » au milieu d’une hausse globale des températures. Vous l’avez compris les échelles sont différentes : la stagnation actuelle se situe sur un pas de temps d’une dizaine d’années tandis que le réchauffement se situe sur une échelle plus grande (environ 50 ans).

Les plantes sont très réactives à ces changements de température, et cette année les floraisons de début de printemps sont donc retardées. Il est donc très important de poursuivre nos observations sur la phénologie des végétaux car ils sont d’excellents indicateurs des fluctuations de notre climat.

Pour aller plus loin dans ce sujet je vous invite à lire l’article du monde paru en mars : Nos hivers seront-ils plus froids dans un monde plus chaud ? http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/03/28/nos-hivers-seront-ils-p…

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Bonnes observations de printemps à tous !

L’équipe de l’Observatoire Des Saisons
www.obs-saisons.fr

3 commentaires

  1. Bonjour,
    moi j’aime bien le diagramme tout simple de François Lebourgeois, c’est clair c’est de l’observation et on comprend bien.
    Par contre vous rendez vous compte que pour essayer d’expliquer un phénomène aussi naturel, vous nous gratifiez d’un monstrueux graphique 3 qui est de la pure spéculation ? C’est grotesque, ce n’est pas de la science je suis désolé.
    Pour la petite histoire James Hansen ex Directeur du GISS(NASA) avait fait les mêmes prévisions apocalyptiques en 1998 pour convaincre le sénat Américain de la crise climatique imminente. Lorsqu’on replace le niveau de la température globale d’aujourd’hui (2012) sur ses courbes prévisionnelles d’alors on se retrouve hors des épures, même du scénario le plus optimiste consistant à un recul très important de la production de GES !
    Même le GIEC n’ose plus présenter ce genre de schéma ! J’ai particulièrement apprécié les zoom sur les périodes de stabilisation. C’est vraiment à mourir de rire. C’est Mme Soleil ?
    S’il vous plaît, les modèles sont et seront toujours des outils pour chercheurs et non des outils de prévision, surtout lorsque la science est loin d’être aboutie comme c’est le cas en climatologie

    1. Bonjour,

      Cet article a été écrit en collaboration avec Serge Planton, chercheur au Centre National de la Recherche Météorologique et membre du GIEC. La figure que vous tournez en ridicule a été publiée dans Geophysical Research Letters, une des plus éminentes revues dans le domaine. Que vous ne croyez pas les prévisions des modèles climatiques, ainsi que tout le travail fait par la communauté scientifique internationale en climatologie est une chose, mais nous trouvons vos propos injurieux envers cette communauté, qui se donne la peine qui plus est de faire de la vulgarisation scientifique, et nous en sommes profondément navrés.

      Cordialement

  2. Une de choses qui me ennuient dans le probleme de rechaufement climatique est l’exageration et le drame.
    S’il fait chaud, c’est a cause du rechauffement climatique, s’l fait froid, la meme chose. Toujours aussi on montre que la temperature est record (soit froid ou chaud) donc, a la fin, personne croit rien. Et cela est dommage car apres personne ne veut aider a reduire le gas CO2 de la planete.

    C’est possible qu’aujourd’hui le printemps est en retard quand il y a eu un petit age glaciaire il y a 500 ans?J’imagine que le printemps ete encore plus en retard qu’aujourd’hui.

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