Le printemps s’installe !
Le printemps a commencé, il est temps de faire vos observations pour l’Observatoire Des Saisons.
L’air ambiant plus doux est annonceur d’une nouvelle saison : la végétation renaît, les pollinisateurs reprennent leur essor et les oiseaux migrateurs réapparaissent, c’est le printemps ! L’éveil printanier a déjà commencé pour certaines espèces tandis que d’autres attendent patiemment des températures encore plus douces.
Pourquoi le printemps tombe le 20 mars ?
Le printemps est une nouvelle fois arrivé un 20 mars cette année. Une date qui ne doit rien au hasard ! L’équinoxe de printemps correspond au moment où le soleil est à la verticale de l’équateur. Le jour et la nuit ont alors la même durée (12h/12h), d’où le terme équinoxe, venant du latin, voulant dire jour égal à la nuit. C’est à l’équinoxe que les variations de la durée du jour sont les plus fortes (jusque 15 min par jour au-delà du cercle polaire), mais la durée du jour commence à augmenter dès le solstice d’hiver (21 décembre). Usuellement, la date du printemps gravée dans notre imaginaire est le 21 mars. Pourtant depuis 10 ans, le renouveau de la nature tombe le 20 mars ! Explications. L’orbite de la Terre n’est pas parfaitement circulaire et son axe de rotation a tendance à s’incliner, ce qui fait qu’en fonction de sa position sur cette orbite, la Terre peut se trouver plus ou moins proche du soleil. De plus, le calendrier grégorien ne correspond pas exactement à la durée de rotation de la Terre autour du soleil. Le printemps ne peut donc pas tomber toujours le même jour. Il en résulte trois dates de printemps possibles : le 19, 20 ou 21 mars. En effet, en 2044, le printemps tombera le 19 mars. Le 21ème siècle fêtera le printemps principalement le 20 mars, jusqu’en 2102 où le 21 mars sera de nouveau la date d’équinoxe.
Le réveil du bourgeon
Durant tout l’hiver, les bourgeons sont demeurés en dormance, c’est-à-dire que leur croissance a été stoppée sous l’action d’un système complexe de régulation interne à la plante encore mal compris. Cette dormance est généralement levée après une période de froid prolongée. Lorsque la dormance est levée, les bourgeons deviennent quiescents c’est à dire qu’ils sont de nouveau aptes à croître si les conditions extérieures le leur permettent. Lorsque les conditions de températures sont favorables à la croissance cellulaire, les milliers de cellules enfermées dans les bourgeons se mettent à s’allonger. Ces derniers, parfois recouverts d’un duvet, gonflent et se percent de feuilles tendres ou de boutons floraux, c’est le débourrement et la floraison, marqueurs biologiques du printemps chez de nombreuses espèces. Les racines se réveillent également et reprennent leur rôle d’absorption de l’eau et des sels minéraux. La sève brute peut alors de nouveau circuler des racines aux feuilles et fleurs. Le débourrement n’a pas lieu au même moment selon les espèces. Certaines sont précoces et seuls quelques jours de températures positives suffisent à le déclencher (l’amandier Prunus dulcis). Tandis que d’autres requièrent des températures encore plus douces douces (le cerisier Prunus cerasus). Cette année, le printemps biologique est au bien rendez-vous contrairement à l’année dernière où de nombreuses espèces avaient débourré et fleuri en hiver, voire à l’automne précédent ! Les conditions de températures de cet hiver ont été suffisamment froides pour permettre de lever normalement la dormance des bourgeons chez toutes les espèces et l’arrivée des températures très douces a provoqué une explosion de débourrements et de floraisons.
La flore, mais pas que !
L’arrivée du printemps, c’est également le retour de la faune : les abeilles bourdonnent, les mésanges chantent et les passereaux nichent dans les prairies humides. Les amphibiens sont également en pleine activité : le crapaud commun et la grenouille verte se font plus bruyants !
Un printemps festif : l’ODS fête ses 10 ans !
C’est en 2007 qu’Isabelle Chuine, chercheur au CNRS, créa l’Observatoire Des Saisons, observatoire citoyen de la phénologie de la flore et la faune française. Depuis 10 ans, ce programme de sciences participatives est rythmé par les observations des membres de l’ODS, le travail des relais partenaires qui contribuent au développement du programme en territoire, le travail des chercheurs associés au programme, les formations des enseignants et des animateurs nature etc. L’Observatoire des Saisons participe pleinement à l’effort de recherche sur l’impact du changement climatique. Toutes les données récoltées depuis 10 ans ont permis aux chercheurs de constituer une base de données homogène afin de mieux comprendre et appréhender les anomalies phénologiques dues au changement climatique. Ceci n’aurait pas été possible sans l’implication d’observateurs et observatrices de la France entière, alors MERCI ! De multiples surprises et évènements sont à venir à l’occasion des 10 ans de l’ODS, alors restez à l’écoute !
A vos observations !
Soyez attentifs aux signes d’éveil de la nature et à la présence des oiseaux, des insectes et des amphibiens ! Vous pouvez d’ores et déjà partager vos observations de 2017 via l’ODS ! Suivez ce lien pour apprécier les premières observations 2017 sur une carte interactive.