La domestication des plantes

Cet ouvrage est une référence sur les débuts de l'agriculture dans le Croissant fertile, d'où viennent nombre de plantes cultivées en Europe. La première édition en est parue en 1988 en anglais. C'est la quatrième édition de 2012 que nous offrons au lecteur francophone.

Les auteurs combinent brillamment les données archéobotaniques, botaniques et génétiques pour reconstituer l’origine des plantes cultivées. Ces disciplines sont les seules utilisables pour documenter une époque bien antérieure à l’invention de l’écriture et à l’émergence de l’iconographie. Ce livre est devenu une référence culte tant pour les archéologues que pour les généticiens. Il offre en effet ce que j’appellerai une synthèse de premier niveau, qui s’appuie de façon critique sur les publications scientifiques primaires. Comme on peut le voir dans la bibliographie, celles-ci sont très nombreuses, portent sur des points très précis, demandent à être analysées de façon critique et sont de plus largement inaccessibles au grand public.

Plus tard, avec les tablettes mésopotamiennes puis les illustrations et les hiéroglyphes égyptiens et les écrits bibliques, grecs et romains, on entre dans le domaine des historiens et des linguistes. Malheureusement, les synthèses sont anciennes ou lacunaires dans ces domaines. Les spécialistes ont donc du travail à faire. Cela est nécessaire pour que les historiens des plantes puissent écrire des synthèse de second niveau, qui intègrent les données historiques, linguistiques, ethnologiques et culturelles.

Le livre résulte de la collaboration fructueuse entre une archéobotaniste allemande, Maria Hopf, et un généticien-botaniste israélien, Daniel Zohary. La quatrième édition a été menée à bien par un archéobotaniste israélien, Ehud Weiss. Daniel Zohary ne verra pas ce livre, car il est décédé le 16 décembre 2016 à Jérusalem. J’en suis désolé, car j’ai entrepris cette traduction comme un hommage à cette personne si attachante. Je garde le souvenir d’excursions de terrain passionnantes sur les hauteurs de Jérusalem, à la découverte des plantes progénitrices de nos plantes cultivées. J’ai aussi le souvenir de discussions animées sur le même sujet lors d’une série d’ateliers du Conseil de l’Europe.

Aucune autre région du monde ne bénéficie à ce jour d’une telle synthèse. C’est en bonne partie le résultat de l’histoire, car depuis des siècles, les chercheurs ont surtout été des Européens ou des personnes pétries de culture européenne, qui ont vu dans la « Terre sainte » l’origine de leur civilisation, dont les plantes cultivées font intégralement partie. La science s’internationalise heureusement peu à peu, mais on est encore loin de disposer de corpus de données aussi représentatives pour les autres régions du monde que pour l’Asie du Sud-Ouest et l’Europe. Les Amériques bénéficient de l’attention des chercheurs étatsuniens, mais d’autres régions sont bien délaissées ; il est difficile aujourd’hui de retracer l’histoire des relations entre l’Afrique et l’Inde, par exemple.

L'auteur

Le livre résulte de la collaboration fructueuse entre une archéobotaniste allemande, Maria Hopf, et un généticien-botaniste israélien, Daniel Zohary. La quatrième édition a été menée à bien par un archéobotaniste israélien, Ehud Weiss. Le traducteur et éditeur français, Michel Chauvet, est agronome et ethnobotaniste.

Informations pratiques

Titre de l'ouvrage : La domestication des plantes. Traduction, introduction et compléments par Michel Chauvet
Auteur(s) ; Zohary, Daniel ; Hopf, Maria & Weiss, Ehud
Éditions, date de publication : septembre 2018
Nombre de pages : 330 p.
ISBN 978-2-330-06643-7
Prix indicatif : 32 €

Comment se procurer l'ouvrage ?

Errance / Actes Sud

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