Les plantes les plus hautes du monde
Pour comprendre la vie à l’extrême et comment les plantes survivent dans les conditions les plus rudes et à haute altitude, le programme « Écologie verticale » élargit son champ géographique de recherche.
Dans le cadre des travaux menés sur les plantes d’altitude, le botaniste du Parc national des Écrins, s’est plongé dans les herbiers du Muséum de Londres et du Conservatoire botanique de la ville de Genève où « dormaient » des échantillons de plantes ramenés par des alpinistes lors d’anciennes expéditions vers le toit du monde. Trois spécimens n’avaient jamais été identifiés, dont une nouvelle espèce pour la science. Au-delà de la taxonomie, ces données historiques sont potentiellement intéressantes pour évaluer comment les plantes d’altitude font face aux changements globaux.
Il existe toute une littérature sur les raisons de grimper les montagnes. L’une d’elles est assurément la fascination.
Car hormis l’incommensurable beauté des hauteurs, tout concourt à rester au pied des géants : parois vertigineuses, hauteurs démesurées, adversité des conditions…
Horace-Bénédicte de Saussure, en exposant clairement et publiquement sa volonté d’accéder au sommet du Mont Blanc, a le premier fait voler en éclat les croyances craintives entourant les hautes montagnes. Démons, diables et esprits peuplaient ces lieux, jusqu’à ce qu’à l’aune des Lumières, il décrète la raison philosophique et scientifique comme son seul guide pour les pénétrer.
Que de chemins parcourus depuis. Que de fascinations reconduites de générations en générations d’alpinistes. L’apogée a sans doute eu lieu en 1953, lorsque le sommet le plus élevé à la surface du globe fut atteint : l’Everest (8 848 m). On n’irait plus au-dessus. Du moins, sur Terre…
Ce point culminant fit aussi découvrir aux humains la « zone de la mort », au-delà de 7 000 m d’altitude, où le corps humain se dégrade très vite. Au-delà de 6 000 m, il ne se régénère déjà plus…
Mais alors que cette fascination faisait découvrir un peu plus les limites biologiques de l’espèce humaine, certains explorateurs découvrirent des êtres capables de vivre là où eux ne faisaient que survivre.
Dans les Alpes, ce ne fut qu’en 2010 que fut trouvée la plus haute plante connue du massif : la saxifrage à feuilles opposées (Saxifraga oppositifolia). Elle fut observée à 4 504 m, en face sud du Dom des Michabels (Suisse). En France, c’est dans le Parc national des Écrins, à 4 070 m, que cette même espèce fut trouvée. La seule au-delà des 4 000 m.
6 commentaires
Bonjour. On trouve dans les ouvrages que « la plante la plus haute d’Europe » est Ranunculus glacialis. Je vois qu’une autre lui a ravi ce record! Merci pour l’info.
Petite coquille mon cher Cédric : la légende photo et le lien indiquent « PNR » pour les Ecrins.
Belles découvertes tout ça !
Merci pour votre vigilance , ceci est de ma faute 🙂
Je corrige de suite !
Véronique – Tela
La saxifrage à feuilles opposées est la fleur emblème du Nunavut, territoire au nord du Canada. Elle s’y retrouve sur des rochers pas très haut, là-bas. On peut la voir à Iqaluit en fleur autour du 20 juin au 1er juillet, selon l’avancée de la saison. Je suis de Montréal, mon frère travaille là-bas et j’y suis allée.
On trouve même le saxifrage à feuilles opposées sur le mont Ventoux, une belle station à 1800 m d’altitude
le saxifrage à fleurs opposée on le trouve au Tessin (Suisse italienne) à basse altitude, c-a-d- 1600 m