Un million d’espèces menacées d’extinction : le rapport de l’IPBES

Ce lundi, l'IPBES a publié son rapport d’évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques. Premier rapport intergouvernemental de ce type mais aussi le plus exhaustif réalisé à ce jour, découvrez le communiqué de presse de l'IPBES sur le sujet.

Un rapport alarmant

« La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine – et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier », alerte le nouveau et historique rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), dont le résumé a été approuvé lors de la 7ème session plénière de l’IPBES, qui s’est réunie la semaine dernière (du 29 Avril au 4 mai) à Paris.

Élaboré par 145 experts issus de 50 pays au cours des trois dernières années, avec des contributions additionnelles apportées par 310 autres experts, le rapport évalue les changements au cours des cinq dernières décennies et fournit un aperçu complet de la relation entre les trajectoires de développement économique et leurs impacts sur la nature. Le document propose également un éventail de scénarios possibles pour les décennies à venir.

Basé sur une revue systématique d’environ 15 000 références scientifiques et sources gouvernementales, le rapport s’appuie aussi (et pour la première fois à une telle échelle) sur les savoirs autochtones et locaux, et aborde en particulier les questions concernant les peuples autochtones et les communautés locales.

Un million d'espèces menacées

Le rapport estime qu’environ 1 million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction, notamment au cours des prochaines décennies, ce qui n’a jamais eu lieu auparavant dans l’histoire de l’humanité.

Depuis 1900, l’abondance moyenne des espèces locales dans la plupart des grands habitats terrestres a diminué d’au moins 20 % en moyenne. Plus de 40 % des espèces d’amphibiens, près de 33 % des récifs coralliens et plus d’un tiers de tous les mammifères marins sont menacés. La situation est moins claire pour les espèces d’insectes, mais les données disponibles conduisent à une estimation provisoire de 10 % d’espèces menacées. Au moins 680 espèces de vertébrés ont disparu depuis le 16ème siècle et plus de 9 % de toutes les races domestiquées de mammifères utilisées pour l’alimentation et l’agriculture avaient disparu en 2016, et 1 000 races de plus sont menacées.

« Les écosystèmes, les espèces, les populations sauvages, les variétés locales de plantes et les races locales d’animaux domestiques diminuent, se réduisent ou disparaissent. Le tissu vivant de la Terre, essentiel et interconnecté, se réduit et s’effiloche de plus en plus », a déclaré le professeur Settele. « Cette perte est la conséquence directe de l’activité humaine et constitue une menace directe pour le bien-être de l’humanité dans toutes les régions du monde. »

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Les autres résultats majeurs

D’autres résultats majeurs du rapport sont à prendre aussi en compte :

  • Les trois quarts de l’environnement terrestre et environ 66 % du milieu marin ont été significativement modifiés par l’action humaine. En moyenne, ces tendances ont été moins graves ou évitées dans les zones qui appartiennent à ou sont gérées par des peuples autochtones et des communautés locales.
  • Plus d’un tiers de la surface terrestre du monde et près de 75 % des ressources en eau douce sont maintenant destinées à l’agriculture ou à l’élevage.
  • La valeur de la production agricole a augmenté d’environ 300 % depuis 1970, la récolte de bois brut a augmenté de 45 % et environ 60 milliards de tonnes de ressources renouvelables et non renouvelables sont maintenant extraites chaque année dans le monde  – quantité qui a presque doublé depuis 1980.
  • La dégradation des sols a réduit de 23 % la productivité de l’ensemble de la  surface terrestre mondiale ; une partie de la production agricole annuelle mondiale, d’une valeur marchande pouvant atteindre 577 milliards de dollars US, est confrontée au risque de disparition des pollinisateurs et de 100 à 300 millions de personnes sont exposées à un risque accru d’inondations et d’ouragans en raison de la perte d’habitats côtiers et de leur protection.

8 commentaires

  1. je suppose que dans ce million d’espèces menacées, les virus du sida, ebola etc, les microbes de la peste et du choléra, les vecteurs de maladies graves comme la mouche tsé-tsé sont comptabilisés ?

    1. Stupide! Aucun rapport! La lutte contre les virus continue. l
      Les scientifiques sont à l’oeuvre sans le crier sur les toits s et pour des salaires plus que modeste vu leur s études et leurs recherches…
      Le premier frangia a trouver le virus du sida passait 8 heures dans une pièce minuscule à la lumière électrique et pour un salaire qui ne dépassait pas celui d’un professeur certifié en fin de carrière..

  2. J’ai beaucoup de reproches à faire au rapport de l’IPBES: pourquoi ne remonter qu’au XVI° siècle pour l’accélération des extinctions alors que les ‘peuples premiers’ sont la cause de disparition centaines d’oiseaux, plantes dans le Pacifique, au fur et à mesure de leur installation sur des îles vierges (Madagascar, Pâques, Nouvelle-Zélande et autres petites îles.
    Les grands mammifères ont été éliminés en Amérique du sud par les ancêtres des Amérindiens.
    Actuellement, le braconnage en Afrique (pour le profit ou la viande de brousse) fait des ravages. Mais il est politiquement incorrect de mettre en cause les habitants du Sud.

  3. Cher monsieur, on peut faire le constat que, comme l’IPBES, vous admettez que l’homme avant le 16eme siècle a pu être responsable de dégâts sur la faune et sur la flore. Il vous reste à le prouver. Un chercheur n’affirme rien sans preuve. Il peut émettre des hypothèses. La recherche peut être contes et légendes mais dans une autre discipline. Ceci dit si vous comparez les dégâts de populations autochtones, qui pourraient être efficace dans la chasse de mammifères, aux dégâts des industries et agricultures de l’occident depuis la fin du 19 siècle et qui aura essaimé sur toute la planète…. Je doute de votre capacité d’analyse. Bonne journée et salutation. Un simple amateur de nature.

    1. bibliographie (très sommaire) pour l’l’apicolteur

      J DIAMOND : Effondrement, 854 pages 2005, éditions Gallimard Folio Essais n°513

      F RAMADE, Eléments d’écologie, 792 pages, 2005, 7° édition, édition DUNOD
      B. LOMBERG, L’Ecologiste sceptique, 744 pages, édition Le Cherche Midi, 2004

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