Les Herbiers de l’Université scientifique de Lyon, un outil d’avenir par la Garance Voyageuse

Extrait de la Garance Voyageuse n°68. Malgré de grosses difficultés financières, les herbiers botaniques offrent toujours de grandes ressources pour l'enseignement et différents domaines de la recherche. L'université Claude Bernard de Lyon recèle un herbier majeur au niveau international...

La Garance Voyageuse

La Garance Voyageuse est une revue botanique trimestrielle éditée par une association. L’association La Garance Voyageuse organise également des sorties botaniques.

Cette année, la Garance Voyageuse vous propose de découvrir certains de leurs anciens articles relatifs à l’histoire de la botanique sur Tela Botanica !

Les Herbiers de l'Université scientifique de Lyon, un outil d'avenir

Parmi les riches collections patrimoniales de l’Université Claude Bernard à Lyon, les herbiers représentent la première collection universitaire de France et le deuxième au niveau mondial, après celui de Harvard, aux États-Unis. Avec plus de 4 millions de spécimens, rangés dans un bâtiment spécial affecté à cet effet, construit en 1971 sur le campus de La Doua, les herbiers sont l’objet de recherches classiques mais aussi nouvelles liées à l’évolution des techniques d’étude.
Cataloguées sous le signe LY de l’Index herbariorum, les collections botaniques comportent, parmi divers herbiers, trois composantes majeures, toutes réalisées au XIXe siècle et début du XXe siècle.

Tout d’abord, l’herbier du Prince Roland Bonaparte (petit-neveu de Napoléon I), donné par sa fille en 1924. C’est le plus grand herbier jamais constitué par un particulier. Il comporte 9 132 cartons, soit plus de 2 500 000 échantillons du monde entier. Chaque carton de 0,48 m x 0,32 m x 0,15 m contient jusqu’à 150 parts. Ces cartons, rangés à plat bout à bout, représentent une longueur de 4 383 m !

Ensuite l’herbier Georges Rouy, auteur d’une Flore de France réputée, publiée au début du XXe siècle. Cet herbier est joint à l’herbier Bonaparte car acheté par celui-ci. Il comprend 960 cartons, soit 500 000 spécimens. Enfin, l’herbier de Michel Gandoger, riche de 3 120 cartons, soit 800 000 échantillons. Cet herbier extrêmement riche en raison des nombreuses relations de Gandoger, regroupe des plantes du monde entier.

D’autres herbiers sont également présents appartenant à tous les groupes botaniques. Parmi les principaux, on peut citer l’herbier de Meyran pour les Bryophytes, Choisy, Roumeguère pour les lichens, Lebreton pour les Gymnospermes, Cariot, Chassagne, Nétien, Richard, Roux, Sennen pour les Angiospermes.

L’herbier recèle également des collections de champignons supérieurs, témoins de l’activité du Laboratoire de mycologie de l’Université Claude Bernard. Parmi celles-ci, la collection Boidin regroupe 15 000 exsiccata de Corticies (Basidiomycètes Aphyllophorales) se développant sur le bois mort.

De l’enseignement à la recherche

Les herbiers sont un lieu privilégié pour faire découvrir la botanique systématique aux étudiants. Dans le cadre de l’enseignement de Licence et de Master, des visites commentées sont organisées. Une présentation de la systématique des grands groupes est proposée ainsi qu’une approche historique de l’évolution des concepts au cours des siècles. L’herbier Bonaparte est classé selon l’Index Durand (1888) et ce classement alphabétique par genre est respecté. Cependant, un effort d’informatisation permet aujourd’hui d’avoir rapidement accès aux 135 000 fiches informatisées.

Les herbiers sont régulièrement visités par le grand public à l’occasion de manifestations annuelles régulières comme le Printemps des musées, Les bons plants, La fête de la science. De nombreuses associations et classes du primaire ou secondaire demandent aussi des visites commentées. Un effort pour la vulgarisation a été fait et une salle de 160 m² va bientôt être proposée avec une animation sous forme de vitrines d’exposition.

Chaque année, les herbiers sont utilisés pour des recherches académiques ; systématique, phylogénie, biodiversité, paléobotanique, etc. Le matériel peut être consulté sur place par les chercheurs du monde entier (une centaine de visiteurs par an) ou par l’intermédiaire de prêts. Ces demandes de prêt ont régulièrement augmenté ces dernières années (2 000 parts prêtées en 2001, soit plus de 5 000 échantillons). Le risque de détérioration du matériel lors du transport nous oblige maintenant à un autre mode de prêt : celui des images. Chaque part demandée par un chercheur est numérisée avec réalisation de détails (tige, feuille, fleurs, graines, etc.) ; mille planches ont ainsi été numérisées en 2003. Le chercheur peut aussi consulter le matériel à l’aide d’images puis décider de venir à l’Université pour compléter ses observations.

Ce travail de numérisation est effectué dans le cadre du programme BRAIN (Bibliotèque Rhône-Alpes d’Informations Numériques) en utilisant le plateau technique de l’Université de Lyon II sur la Collection Rouy. Ce plateau est équipé d’un scanner à haute définition. Les fichiers obtenus (600 dpi) permettent un travail de découpage et le grossissement de certains détails de l’image (étiquette, fleur, fruit, etc.). L’étape suivante est l’insertion de ces images dans les fiches descriptives du logiciel File Maker pro, utilisé pour le site www.herbier-lyon.org.

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