Vu sur la toile #60

À la une : "Le labelle et la bête, ou comment les orchidées trompent les insectes" par La Salamandre.
« Dans la prairie florissante, les orchidées sont passées maîtres dans la tromperie, l’objectif : attirer les insectes pour être pollinisées.
Au fil du sentier, la chênaie ponctuée de pins laisse filtrer la lumière. Quelques pas supplémentaires et s’ouvre enfin une rayonnante lisière. Gardée par un bataillon de genévriers piquants, une pelouse escarpée déroule son tapis de graminées et de corolles vers la vallée.
Le soleil de mai réjouit les habitants de ce havre bien exposé. Flambés, demi-deuils et argus bleus papillonnent à hauteur de genoux, telle une invitation à visiter la canopée de la prairie. Prenez le temps de vous pencher. Parmi les sobres épis de bromes, brizes et autres laîches, la palette du printemps s’expose : sauges, ornithogales, lotiers, euphorbes… L’envie de vous asseoir un instant devient irrésistible ? Délogez la soyeuse zygène et tâchez d’écraser le moins de trésors possible. Comme cet orchis brûlé coiffé d’une pyramide de frêles lutins blancs, maculés et casqués de pourpre. En arrière-plan, une splendeur émerge entre deux polygales : trois fleurs d’une orchidée tout à fait extraordinaire enguirlandent leur tige vert tendre. Et si vous vous allongiez ici pour la matinée ?
La lèvre de la fleur
Bien qu’on le trouve aussi chez quelques autres familles de plantes, le labelle est une marque de fabrique des orchidées. Généralement tourné vers le bas comme une lèvre inférieure, ce pétale présente souvent une couleur et une forme différentes de celles des deux autres. Sa fonction est d’attirer les pollinisateurs en leur offrant une piste d’atterrissage. Pour optimiser les chances de réussite, le labelle peut imiter le corps d’une femelle d’insecte, diffuser des odeurs attractives ou guider le visiteur vers une offrande de nectar.
Admirez ces figurines de princesses accrochées dans l’herbe avec leur toque couleur chair et leur robe opulente et sophistiquée. Leurs bras grands ouverts, rose persan, incitent à s’approcher encore…
La fleur de l’ophrys bourdon révèle finalement la subtilité de ses formes et de ses teintes. Les trois sépales rose bonbon sont identiques entre eux mais le médian, en haut, est arqué.
Regardez ! Leur disposition étoilée dessine une petite éolienne. Par-dessus, des pétales très différents : les deux supérieurs sont réduits et fins comme des antennes, alors que le troisième semble avoir disparu au profit d’une protubérance spectaculaire. C’est là que s’incarne le secret des orchidées. A l’instar de toutes ses cousines, cet ophrys bourdon a transformé son pétale inférieur au cours de l’évolution. Ce labelle, offert comme une lèvre charnue, n’a nulle autre fonction que de jouer les pièges d’amour. Sa victime, totalement manipulée, a six pattes et bourdonne. Vous avez compris ?
Contrairement à ce qui se pratique généralement sur le marché de la pollinisation, les farceuses du genre ophrys ne proposent pas un deal monnayé en nectar. Produire cette gâterie coûterait trop cher en énergie. Pour échanger ses semences, cet Ophrys fuciflora, comme ses congénères insectifera, scolopax et autre sphegodes, a inventé le leurre sexuel. Vous languissez d’en savoir plus ? Examinez bien ce labelle dodu avec ses motifs luisants en son centre qui ressemblent à des ailes membraneuses. Voici une parfaite imitation du corps de madame abeille sauvage ou de miss mouche. Pas encore convaincu ? Ajoutez-y une dose de parfum envoûtant tel que celui porté par la belle insecte et ce mimétisme olfactif achèvera le piège. Le mâle courtisan y plongera tête baissée sans rien gagner en retour, si ce n’est l’expérience. »
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