À la recherche de la Centaurée de Lyon

Dans la perspective de contribuer à la préservation des plantes menacées sur son territoire, le Conservatoire botanique souhaite mobiliser le plus large public à la recherche de la Centaurée de Lyon, une espèce identitaire et remarquable du Massif central et notamment du Lyonnais…
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Endémique de l’est de la France et connue, dans le Massif central, que de la région Lyonnaise, la Centaurée de Lyon – Cyanus lugdunensis (Jord.) Fourr.-, est une plante menacée figurant dans la liste rouge de la flore vasculaire de Rhône-Alpes et parmi les espèces remarquables du Grand Lyon. Malgré d’importants effectifs dans la métropole lyonnaise (Mont d’Or, Plateau lyonnais), l’espèce s’avère effectivement menacée par l’urbanisation et certaines pratiques forestières trop intensives.

Appartenant à la famille des Astéracées, la Centaurée de Lyon fleurit en mai-juin. Des confusions sont possibles avec le Bleuet des montagnes (Cyanus montanus (L.) Hill.) parfois cultivé et échappé des jardins, et la Centaurée semidécurrente (Cyanus semidecurrens (Jord.) Holub.).

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Dans le Rhône, on la rencontre le plus souvent dans les sous-bois de chênaies pubescentes à couvert clair et les ourlets mésophiles, entre 150 et 300m d’altitude, en haut de versants d’exposition sud. Elle se trouve préférentiellement sur des formations marno-calcaires et des argiles présentant des sols mésophiles à xérophiles (secs). Elle est observée occasionnellement dans des milieux ouverts tels que les pelouses et prairies mésophiles à xérophiles calcicoles, lorsque ceux-ci se situent à proximité de chênaies pubescentes.

Dans la perspective de mieux connaître l’espèce et d’assurer sa préservation, le Conservatoire botanique national du Massif central souhaite mobiliser le plus large public dans sa recherche. Il propose, dès cette année, de bien vouloir transmettre toutes observations et données de localisation à l’aide de sa plateforme en ligne. Les personnes souhaitant participer activement à l’inventaire sont invitées à se faire connaître à l’aide d’un questionnaire accessible en cliquant ici.

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Céline SHIGO (stagiaire CBNMC)

Plus d’infos :

Aurélien LABROCHE : 07 52 15 20 33
Antenne de Pélussin : 04 74 59 17 93
Ou grâce à notre formulaire de contact

14 commentaires

  1. IL y a quelques années, j’ai signalé au CREN ( CHRISTELLE CATON) une station ou une dizaine de pieds de gagéa villosa poussaient régulièrement sur un talus de route . helas les travaux d’entretient ont eu raison de cette espèce ,malgré un signalement et la pose d’un panneau pour signaler cette présence . j’ai un peu peur pour une autre station cette fois concernant la centaurée de Lyon dont la détermination a été faite par CHRISTELLE a peu pres en même temps , menacée par un gigantesque tas de ramblai . je ne peu plus me déplacer , mais je peu éventuellement vous apporter les précisions que vous souhaiteriez connaitre,

  2. Une espèce « identitaire » ? Au sens de Bloc identitaire ou de Génération identitaire ?
    Pour un communicant, le mot est bien maladroit !

    Une chose est vérifiable sur les trombinoscopes : la quasi-absence de botanistes issus de la Diversité alors que les gens du terroir (vignerons, agriculteurs) sont sur-représentés (d’après mon expérience) par rapport à leur part dans la population active.

    J’en ai trouvé un parmi les cadres d’un grand bureau d’études qui a son siège en région parisienne. Il est bien le seul.

    Le monde ne change pas tant que cela.

    1. A t’écouter, il faudrait interdire le mot « national » alors si on suit ta logique implacable ? Interdisons le mot « front » et aussi le mot « rassemblement » et pourquoi pas le mot « marine » aussi…
      Tu saisis jusqu’où peut aller ta logique et surtout ton syllogisme ?
      Remballe donc ta mentalité de cancel culture et évite de mettre tes idéologies dans un sujet comme la nature…
      C’est évident que t’es unE extrémiste de gauche à voir toute l’énergie que tu dépense pour faire changer un mot français…
      Tu as un peu trop écoutée la télé ma pauvre…

      Déjà le simple fait d’avoir choisi de mettre « gilet jaune » dans ton nom montre que t’as un vrai problème. C’est ni le lieu ni le sujet ici.
      Les gens comme toi font tout ce qu’il faut pour installer un véritable chaos dans la société et vous divisez les gens sur tous les sujets. Surtout continuez comme ça, c’est exactement ce qu’il faut faire pour qu’on finisse par tous se taper dessus…

  3. Je propose « emblématique » au lieu « d’identitaire ».

    Exemple de dicton « identitaire » recueilli dans la plaine du Forez dans la Loire :

    « De Haute-Loire il ne vient rien de bon, ni bon vent ni bonnes gens »

  4. Le recrutement dans le domaine des sciences est endogamique.

    Dans les sciences naturelles, les gens du terroir (issus de vignerons et agriculteurs, propriétaires cela va de soi) ainsi que les fonctionnaires (enseignants en premi titre) sont sur-représentés.

    En France, les statistiques ethniques et sociales sont interdites, cela permet de cacher les choses sous le tapis.

    Quand on est issus d’autres milieux socio-professionnels, on a beaucoup de mal à percer et ceux qui défendent leur « pré-carré » nous qualifient de candidats « atypiques ».

    J’ai eu ce problème et mon cousin, dont les deux parents sont infirmiers, l’un en HP et l’autre en libéral, a eu beaucoup de mal à s’intégrer dans un milieu bien homogène. C’est apparemment général aux sciences en France, puisque son domaine de recherche concerne la biodégradation des polluants.

  5. Diplômé d’une formation sélective en écologie (promotion de 8 étudiants) il y a 20 ans, d’ex-collègues me qualifient encore « d’amateur » dans les synthèses réutilisant mes observations floristiques et on me demande encore avant d’inclure une donnée dans une base si je ne confond pas une annuelle avec une vivace.

  6. A ceux qui répondront que c’est en raison de la spécialisation du savoir que la Diversité est si faiblement représentée, je leur conseille de regarder une retransmission d’un office célébré dans une communauté religieuse. Loin d’être refermée sur une classe sociale traditionnaliste, elle s’enrichit de la diversité de ses membres venus de tous les continents. Le recrutement de la communauté religieuse est visiblement ouvert à la différence.

  7. Pour que vous compreniez le degré d’ouverture aux autres de ceux qui nous proposent aujourd’hui le concept fécond de « plantes identitaires », je terminerai par une citation recueillie dans une structure analogue.

    « La ville, je n’y vais jamais, c’est moche et ça pue »

    La ville à laquelle ce grand penseur faisait allusion, c’était en l’occurence Tarbes, Pau ou peut-être même Toulouse

  8. Une plante a été appelée « de Lyon » comme elle aurait pu être appelée « de Montpellier ».

    Cela signifie simplement qu’elle a été envoyée au scientifique descripteur, basé dans une institution conservant un herbier de référence, par un correspondant habitant Lyon ou Montpellier.

    A l’époque, ces correspondants étaient dans la très grande majorité des cas des médecins ou pharmaciens qui s’intéressaient aux plantes avant tout pour leurs propriétés médecinales.

    Ces propriétés étaient connues de temps immémoriaux par les populations des campagnes.
    Dans chaque région, les plantes médicinales avaient reçu des noms différents.

    Le latin botanique a permis la diffusion dans les herboristeries d’échantillons nommés et étiquetés. Egalement la circulation des graines entre jardins botaniques des facultés de pharmacie en Europe.

    Pour les descripteurs, nommer une plante « de Lyon » ou « de Montpellier » constitue une dédicace à leurs correspondants, il aurait été cocace de gratifier chaque plante du patronyme du correspondant qui l’a envoyé.

    Le fait d’avoir beaucoup de plantes dénommées « de Montpellier » contribuait à la renommée du jardin botanique de la ville et de son école des plantes.

  9. Ainsi, ceux qui étaient désireux de connaitre l’usage des plantes devaient voyager de ville en ville, l’itinéraire de Rabelais en est un exemple célèbre. Jusqu’à une époque pas si lointaine, dans les villes coexistaient géographiquement habitations et industries. Les populations étaient incommodées et parfois intoxiquées par les fumées, odeurs, eaux usées industrielles.
    Ainsi, l’acquisition du savoir botanique nécessitait des compromis par rapport aux aspirations en terme de qualité de vie.

    Aujourd’hui, on peut nommer les plantes sans quitter sa vallée ou son alpage, avec une bonne bibliothèque et internet.
    Est-ce un progrès ?
    Pas forcément, si l’isolement géographique ne produit rien de mieux que le concept hors-sol de « plante identitaire ».

    1. Bonjour,

      Nous avons pris connaissance de vos nombreux commentaires ; dans notre langage, ces plantes « identitaires » désignent des plantes « caractéristiques » ou « emblématiques » d’un terroir au sens d’une « région naturelle ». Elles participent à « l’identité d’un territoire », à ses paysages, son patrimoine. Ainsi la flore des sommets du Forez est totalement différente de celle des garrigues ardéchoises. En l’occurence, pour la Centaurée de Lyon, l’aire de répartition est très centrée sur la région lyonnaise même si d’autres isolats géographiques peuvent être observés dans les Alpes ou dans le sud-ouest du Massif central.

      Désolé que ce mot ait pu vous contrarier, il est pourtant couramment utilisé. Nous serons plus vigilants à l’occasion de nos prochaines publications. Cdlt.

  10. Pour ceux que cela intéresse,
    je conseille une exposition qui tourne en ce moment :
    « Infinités plurielles » de la photographe Marie Hélène LE NY
    portraits de 145 femmes scientifiques

    Je vous remercie pour votre réponse, Monsieur PERERA.

    Vous proposez une piste intéressante.

    Tous les bulletins de la Société Botanique de France ont été numérisés sur CD Rom.

    Il est ainsi possible de faire une recherche plein texte, comme on pourrait le faire sur les sites gallica et retronews de la Bibliothèque Nationale de France.

    Si le terme « identitaire » a bien été utilisé par les botanistes « historiques » (COSTE, ALLORGE, etc) à propos d’une plante ou de la flore d’un territoire, il est aisément possible d’en relever toutes les occurences et de déterminer quel sens donner alors à ce terme « identitaire » en fonction du contexte dans lequel il est employé.

    C’est la méthode que j’emploierai.

    J’ai fait pas mal de bibliographie, je suis assez sûr de ma mémoire, je crois bien ne jamais avoir rencontré ce terme « identitaire » dans une flore ou un article traitant d’une unité phytosociologique.

  11. L’épreuve des faits :

    le mot « identitaire » que vous employez est utilisé pour la première fois en 1959 (source : gallica, Bibliothèque Nationale de France)

    identitaire est un adjectif qualificatif qu’on trouve à côté d’un nom

    voici les premières occurences qu’on trouve sur gallica :

    Pensée identitaire
    affirmation identitaire
    thème identitaire
    quête ou recherche identitaire
    processus identitaires
    terreau identitaire
    logique identitaire
    pureté identitaire
    repli identitaire
    crise identitaire
    référence identitaire
    lien identitaire
    construction ou parcours identitaire d’un individu
    marque identitaire
    fragmentation identitaire des sociétés
    socle identitaire
    réaction identitaire
    réflexe identitaire
    conscience identitaire
    ordre identitaire
    réveil identitaire
    reconquête identitaire
    revendication identitaire
    discours identitaire
    clichés identitaires
    crispation identitaire
    ancrage identitaire
    sentiment identitaire
    perte identitaire
    signification identitaire
    mythe ou phantasme ou mirage identitaire
    marqueur identitaire
    appartenance identitaire
    verrou identitaire
    peur identitaire
    assimilation identitaire

  12. « identitaire »

    un mot apparu en contexte historique de décolonisation et de migrations de population

    autre mot dont la connotation s’est modifiée à cette époque, « rapatriés »

    Jadis, il était employé pour les blessés ou les prisonniers ; on le trouve régulièrement dans les fiches matricules des soldats de la Grande guerre « rapatrié du front » « rapatrié d’Allemagne »

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