sTREEts, l’arche de Noé des plantes sauvages
Depuis quelques années, la nature refait surface dans les villes. Dans les microfissures des murs, les interstices des trottoirs : partout où le béton et l’asphalte s’ébrèchent, la végétation s’engouffre et prend possession de son milieu. Cependant cet espace souvent restreint oblige les plantes sauvages à trouver de nouveaux endroits. Depuis l’interdiction des produits phytosanitaires dans les espaces publics en 2017, les pieds d’arbres ne sont plus de simples réceptacles de terre arides et désertes mais sont devenus un véritable refuge pour la flore sauvage. On y retrouve souvent des plantes qui n’ont pas la capacité de prendre racine à même les trottoirs.
Les espèces de plantes sauvages que l’on retrouve fréquemment dans les villes fortement urbanisées sont celles utilisant la dissémination par anémochorie (dispersion par le vent) tel que le pissenlit, le laiteron maraîcher etc. Ils possèdent des pappus ou aigrettes (structure plumée sur l’akène) leur permettant de s’envoler avec un simple coup de vent quand le fruit est mûr. Cette dispersion spatiale par le vent permet aux communautés de plantes sauvages de créer de nouvelles populations, en colonisant de nouveaux milieux et d’être ainsi moins dépendantes vis-à-vis des pollinisateurs.
Cependant, dans le cas de la flore aux pieds des arbres, “les analyses montrent que paradoxalement, ce ne sont pas la forme des fruits ou graines ni leur poids qui ont une incidence sur la répartition des espèces, mais plutôt leur capacité à rester dans le sol sous forme de graines dormantes, qui les aide à coloniser l’espace. Dans ces milieux très perturbés, les espèces capables de germer sur plusieurs saisons et d’attendre des conditions favorables sont plus à même de se maintenir dans le temps” (Programme de recherche écoville, synthèse opérationnelle Coordination scientifique)
Le programme de science participative sTREEts s’adresse aux citoyens pour inventorier les plantes qui poussent aux pieds des arbres en ville et en faire le suivi chaque printemps (entre avril et juin). Il a été lancé ce printemps 2019 et il est animé par Tela Botanica.
Objectif : Observer la flore aux pieds de 5 à 10 arbres alignés sur un trottoir. Les inventaires doivent être réalisés entre avril et juin. Retrouvez tous les outils de participation dans l’espace projet sTREEts sur le site de Tela Botanica.
En participant à ce programme, vous contribuez donc à mieux comprendre le fonctionnement de la biodiversité en ville ainsi que l’influence de l’abandon de l’utilisation des herbicides chimiques sur la voie publique et par conséquent, sur la flore urbaine.
Vous travaillez dans une structure en lien avec l’environnement ? Cela vous intéresse de relayer ce programme dans votre ville ou sur votre territoire ?
Rejoignez la communauté des relais de sTREEts ! Pour cela, vous devez lire la charte des relais et la signer. Vous pourrez ensuite ajouter votre point sur la carte des relais disponibles dans le wiki de l’espace projet de ce programme.
Afin de mieux comprendre l’importance des plantes sauvages dans nos rues, voici un article de vulgarisation sur le lien entre réchauffement climatique, urbanisation et flore spontanée.
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Dans le cadre du projet "Auprès de mon arbre", Tela Botanica vous propose de vous emparer de 2 programmes de sciences participatives autour des arbres en ville : sTREEts et …