Beaux, d’ailleurs ? Les espèces exotiques ne le sont qu’un temps

Les espèces exotiques ont une longue histoire au point qu'on en oublie que ce qui est "bien de chez nous" ne l'a pas toujours été, loin s'en faut.

Notre ressenti vis-à-vis des espèces exotiques est souvent instinctif et subjectif, faisant appel à nos biais de raisonnement, sans s’en rendre vraiment compte. Il oublie surtout la notion d’individus sensibles et la longue histoire mouvementée de nos environnements où ne subsiste plus un endroit sans notre influence.

Ce que vous allez apprendre

  • Se questionner de façon plus objective autour du concept d’espèces exotiques
  • Accentuer notre éthique et nos approches philosophiques vis-à-vis du vivant
  • Nous méfier de nos biais cognitifs dits de raisonnement

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Mais… Mais qui es-tu petit animal exotique ? Exotique ? Manges-tu des plantes exotiques ? © Cyril Ruoso

« L’archéologie nous a montré que les Homo sapiens maîtrisent le vivant depuis longtemps, par la chasse comme par la maîtrise des végétaux, y compris des forêts du monde entier. »

François Lasserre

11 commentaires

  1. « la longue histoire mouvementée de nos environnements où ne subsiste plus un endroit sans notre influence »
    Que penser des « plantes sauvages médicinales » et des « pelouses sauvages de l’Anjou ».
    L’Anjou sauvage … Pour des sensations fortes, rien de comparable à un safari au pays du Râle des genêts dans les Basses Vallées Angevines …

  2. On peut se demander pourquoi aujourd’hui l’adjectif « sauvage » fleurit à tout bout de champs sur les forum.
    Cet usage est récent :
    Paul FOURNIER 1947 1948 Le livre des plantes médicinales et vénéneuses de France
    A Milly la Forêt on a bien un Conservatoire national des plantes à parfum, aromatiques et médicinales.

    Est-ce en écho avec ce qui tourne en boucle toute la journée sur certaines chaines d’infos en continu « l’ensauvagement de notre société ».
    C’est comme les « plantes identitaires » de nos lointains cousins les Australopithèques.

    La base scientifique de ce discours parait très faible et contribue au déclassement de la science en France.

  3. A part de mauvaises traductions, il semble que le terme « flore sauvage » soit employé pour la première fois dans le titre du livre suivant « LA PLANTE COMPAGNE. Pratique et imaginaire de la flore sauvage en Europe occidentale, édition 1998 » de Pierre LIEUTAGHI.

    Où trouve t’on des plantes sauvages ? principalement dans le bassin parisien et dans le Lyonnais
    Plantes et végétation en Limousin 2002
    Atlas de la flore sauvage de l’Essonne 2004
    Atlas de la flore sauvage de Seine Saint Denis 2006
    Atlas de la flore sauvage de Bourgogne 2008
    Atlas de la flore sauvage du Loiret 2008
    Atlas de la flore sauvage de la Sarthe 2009
    Atlas de la flore sauvage d’Eure et Loir 2009
    Atlas de la flore sauvage de Seine et Marne 2010
    Atlas de la flore sauvage du Val de Marne 2010
    Plantes sauvages de la Loire et du Rhone 2014
    la Vigne sauvage dans le Bassin parisien 2020

    Et partout ailleurs, la flore est moins sauvage …
    Atlas de la flore de Loire atlantique et de Vendée 2001
    Atlas de la flore d’Ille et Vilaine 2005
    Atlas de la flore d’Auvergne 2006
    Atlas de la flore des Cotes d’Armor 2006
    Atlas de la flore du Morbihan 2007
    Atlas de la flore du Finistère 2009
    Atlas de la flore de la Mayenne 2009
    Atlas de la flore de Maine et Loire 2017
    Atlas de la flore du territoire de Belfort 2019
    Atlas biogéographique de la flore de Corse 2020

    On nage en plein dans l’idéologie …

    1. Le « Cuisine sauvage » de F. Couplan date de 1984.

      Le terme « flore sauvage » dans les ouvrages que vous citez est selon moi plutôt un choix de vulgarisation. Il rend plus facile la compréhension que le terme « flore spontanée », à peu près synonyme mais moins intuitif pour le grand public.

      J’imagine que l’utilisation du terme sauvage pour les ouvrages traitant de la flore de la région parisienne est une précision pour annoncer que la flore non spontanée, très importante dans cette région, n’est pas abordée.

  4. Une réponse de jardinier botaniste ( autre nouveau terme) à ce thème : « Beaux, d’ailleurs ? Les espèces exotiques ne le sont qu’un temps » sera présentée dans l’ouvrage :  » Les plantes indigènes pour un jardin nature » à sortir mi-mars aux éditions de Terran.
    Opportunément ?

    1. Il y avait déjà des jardiniers botanistes dans la Société d’échanges de plantes du Monde des Plantes. J’ai trouvé en particulier deux jardiniers botanistes qui ont successivement pris soin du jardin des Nymphea de Claude MONNET à Giverny. Le premier est cité dans la Revue bryologique, l’autre était membre de la Société Botanique de France. Je ne crois pas qu’il y ait une étude consacrée à ces jardiniers botanistes, par exemple en Indre et Loire où il y en a eu un fameux, on ne retiend aujourd’hui que le pharmacien TOURLET qui a compilé ses données avec celles des botanistes de son temps pour écrire une flore départementale. Les jardiniers botanistes font partie des botanistes « oubliés » dont on ne connait bien souvent qu’un nom de famille sur des étiquettes d’herbier.

  5. Arguments pas tous très puissants.
    J’ai voulu partager l’article sur le groupe FB « Botanistes amateurs », mais ils n’ont pas voulu, car ça parle… d’entomologie… ! Et puis un de leurs administrateurs traite Jacques Tassin de grand fou, alors..
    Cqfd

  6. Ce qui serait bien, c’est que Marc-André Sélosse fasse une petite communication sur ce thème..
    Tela botanica a mobilisé tellement d’énergie pour communiquer au grand public sur la thématique des invasives.. qu’à mon sens, elle y a perdu beaucoup de crédibilité.
    Aujourd’hui on voit des botanistes conservateurs prôner l’arrachage de plantes avant même qu’elles soient protocolairement cataloguées invasives, c’est plus qu’absurde.

  7. Bonjour,

    J’ai trouvé d’où vient l’usage irraisonné du terme « flore sauvage » qui parait récent en France. Vous étiez sur la piste quand vous parliez de vulgarisation. En effet, les petits guides de détermination visuelle en botanique, bien utiles aux débutants, ont un titre générique « wild flowers » dans leur version originale. Je préfère les termes plus authentiques comme les « bonnes herbes » de Gérard DUCERF plutot que les « plantes sauvages médicinales ».

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