Mauvaises les herbes folles ?

Dans le cadre de notre appel à rédaction d’articles sur le thème des herbes folles, Dany Neveu nous propose une réflexion générale pour un autre regard sur les plantes sauvages.
Euphorbia helioscopia
Euphorbia helioscopia L. par Barbara Mai CC BY-SA, Tela Botanica

Tout jardinier est un jour confronté à ce problème : des plantes parfois tenaces s’invitent dans son jardin, voire dans ses pots de fleurs, on les a surnommées les « mauvaises herbes », pourquoi mauvaises ? A qui font-elles du mal ?

Elles existent depuis la nuit des temps, elles ont nourri, soigné et habillé nos ancêtres, les animaux sauvages y puisent leur nourriture et leurs remèdes. Au naturaliste avisé, elles révèlent la nature des sols que parfois elles contribuent à améliorer. Au fil des siècles, domestiquées et améliorées par l’homme, certaines ont acquis le droit de citée dans les jardins et leurs congénères restées sauvages font le bonheur des promeneurs. D’autres enfin n’ont rien à envier aux fleurs originaires de pays lointains acquises à grand frais pour décorer les jardins domestiques et qui bien souvent, sont elles mêmes sauvages dans leur pays d’origine.

Leur grand tort, s’installer où bon leur semble au mépris des plates-bandes tirées au cordeau et des massifs soignés, la moindre parcelle de terre nue les attire irrésistiblement, parfois en si grand nombre, la nature est généreuse, qu’il faut bien en éliminer quelques unes.

Elles ne sont pas mauvaises en elles-mêmes, seulement libres et c’est peut être ce qui les fait haïr des prisonniers que nous sommes, prisonniers des institutions et des convenances, prisonniers du regard des autres. Qui oserait ne faire un jardin que de plantes sauvages perdrait sans aucun doute son droit au nom de jardinier, même si la mode est aux jardins naturels, car ces jardins n’ont de naturel que le nom, les plantes y sont distribuées selon l’ordre établi par l’homme. La nature, elle, distribue ses plantes au hasard des biotopes adaptés et c’est ce qui en fait tout le charme. Les acclimater dans son propre jardin n’est pas chose facile, car ne restent que celles qui le veulent bien et, si l’endroit leur plaît, elles ne se gênent pas pour tout envahir tout en respectant cependant la place de leurs consœurs sauvages car contrairement aux plantes introduites artificiellement, elles savent toutes défendre leur territoire.

Proposez votre article !

Cet article a été rédigé par Dany Neveu suite à l’appel à articles sur le thème “Les herbes folles du milieu urbain au monde rural”

Si le thème vous intéresse, nous vous invitons à consulter les conditions de participation en cliquant sur le lien ci-dessous et à nous transmettre vos articles à l’adresse suivante : appel_article@tela-botanica.org ! Au plaisir de vous lire !

2 commentaires

  1. Je pratique le  » jardinage soustractif », basé sur le fait que sous nos latitudes (encore) tempérées, dorment entre 3000 et 4000 graines par mètre carré. Elles peuvent attendre des années les nano-conditions qui les feront germer, et je ne fais donc qu’enlever/soustraire ce qui devient envahissant / ou ne me plait pas. En plein centre de grand ville, sur 200 mètres carrés, j’ai répertorié l’an dernier 155 plantes à fleurs, toutes spontanées ou subspontanées, du gaillet gratteron à la belle de nuit. Je ne vais jamais en jardinerie, et mon jardin est toujours fleuri, grâce aux adventices. Et tous les ans, il y a des partantes et de nouvelles arrivantes.

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