La vie en « roses »

Dans cet article, nous vous proposons un aperçu de la diversité des rosiers, ponctué de quelques faits intéressants sur celle qu’on surnomme la reine des fleurs.

Quand on dit vous dit « roses », à quoi pensez-vous ? À l’amour ? À votre routine beauté ? À ces marchands à la volée, qui vous proposent une rose, en plein rendez-vous galant? Pour beaucoup, la rose inspire de bons souvenirs, la bonne odeur caractéristique du printemps, la  visite d’une roseraie.

Ceci dit, depuis quand les roses sont-elles entrées dans notre quotidien ?

Image a la une - Actu
Rosiers en aquarelle - images libres de droit [1].

Le genre rosa

Le genre Rosa comprend entre 150 et 200 espèces sauvages et est caractérisé par une diversité florale impressionnante. Cela fait plus de 3000 ans que les rosiers domestiques sont cultivés.  Les cultivars, c’est-à-dire les variétés sélectionnées pour la culture, se trouvent donc depuis bien longtemps dans notre environnement quotidien.

La rose dans notre quotidien

Que se soit dans nos jardins, nos aliments, nos bouquets, nos huiles essentielles, nos cosmétiques ou même dans nos produits pharmaceutiques, la rose occupe une grande place. D’où son importance économique.

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Figure 2 - Les roses dans notre quotidien - images libres de droit [1].

Le genre Rosa fait partie de la famille largement cultivée des rosacées. Cette famille comprend d’autres espèces d’intérêt agronomique comme les fraises, pommes, pêches, poires, prunes, amandes, framboises… D’un point de vue scientifique, plusieurs traits font de la rose un des meilleurs modèles pour l’étude des plantes pérennes et ligneuses. Citons son petit génome , sa forte fertilité inter-espèce et les techniques avancées d’horticulture.

La rose dans l’antiquité

Dans la mythologie grecque, la rose est la fleur par excellence de l’amour. Elle est associée à la déesse Aphrodite. C’est elle qui fut à l’origine de la création de la rose rouge, lorsqu’elle se fit piquer par des ronces de rosiers et que son sang recouvra la fleur blanche qui en était issue. Dans la mythologie romaine, c’est la déesse Vénus qui serait à l’origine de la création des variétés de roses rouges. Notons que chez les romains, Venus correspond à Aphrodite , en tant que déesse de l’amour et de la beauté.

Sur le plan archéologique, des bouquets de roses ont été retrouvés dans le tombeau de Toutankhamon. La légende raconte également que Cléopâtre aurait fait recouvrir l’une des salles de son palais d’Alexandrie de pétales de roses, à hauteur de genoux pour séduire le général romain Marc Antoine [2].

Le rôle le plus important de la rose, dans la culture antique était sans doute son étroite association avec la déesse égyptienne de l’amour, Isis. La rose était son symbole et était souvent représentée à ses côtés dans l’art de l’Égypte ancienne, principalement dans ses temples à Thèbes. D’ailleurs la rose nommée Belle Isis lui rend bien hommage. Vous pourrez observer cette variété à la roseraie du Val de Marne, en région parisienne.

Des traits sélectionnés

Lors de la domestication des rosiers, certains traits floraux ont été sélectionnés, tels que la forme des pétales, leur couleur ou leur nombre. Les rosiers sauvages portent généralement des fleurs à cinq pétales dites : « fleurs simples», alors que les variétés modernes de rosiers qui en dérivent possèdent pour la plupart des fleurs dites « doubles », pouvant aller jusqu’à 200 pétales. Une « fleur double » est un terme horticole qui désigne une fleur à dix pétales ou plus et pouvant présenter une nouvelle fleur au sein de la corolle. Ce caractère est apparu spontanément par la culture et la sélection au cours de la domestication, et devient une qualité esthétique fortement recherchée.On retrouve ainsi des roses à fleurs doubles dans les anciennes illustrations en Asie et en Grèce.

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Figure 3 – Évolution des rosiers – images libres de droit [1].

Une autre qualité recherchée chez la rose est son parfum, qui est émis principalement par les pétales et les étamines. Ceci a récemment conduit à d’intéressants articles de recherche scientifique sur la régulation des gènes responsables de la synthèse de terpènes ou l’oxyde de rose [5]. Ces deux molécules sont les principales responsables de l’odeur caractéristique des rosiers. Cette belle odeur fait de la rose de Damas, à l’origine de 90 % des essences produites, l’une des plus recherchées et cultivées par l’industrie du parfum. Certains horticulteurs sélectionnent également la vitesse de croissance, la résistance ou la longueur des tiges, pour obtenir de belles roses coupées.

La composition chimique gagnante

Pendant longtemps, on a attribué des vertus quasi-miraculeuses au rosier. Il était notamment considéré comme un puissant tonifiant, ou utilisé en cas de tuberculose. Ce qui faisait de la confiture de roses un incontournable de la Grande armée napoléonienne [3]. Sous un axe moins glamour, les coussins de rose sont depuis longtemps recommandés pour apaiser les douleurs liées aux hémorroïdes, … parenthèse fermée!

La validation scientifique de la présence de divers composés chimiques a confirmé plusieurs vertus attribuées à la rose au cours de l’histoire. Nous savons maintenant que les rosiers contiennent des composés phénoliques comme des flavonoïdes et des tannins ou encore de la vitamine C et des terpénoïdes.. La plante doit ainsi son activité antiseptique et cicatrisante aux dérivés phénoliques. Ces propriétés adoucissantes viendraient des terpénoïdes. L’eau de rose ou hydrolat de rose, quant à lui, est recommandé en usage interne comme astringent, dans le traitement des diarrhées légères, grâce à la présence de tanins.

En France, le rosier est depuis longtemps utilisé comme ingrédient dans divers produits adoucissants pour la peau, le contour des yeux ou le cuir chevelu. Il est également très apprécié dans les recettes de confitures, de desserts, de liqueurs et se marie bien à la cuisson de certains poissons.

Et maintenant ?

Même si tout le monde n’est pas passionné des roses, j’espère vous avoir convaincu qu’elles n’en restent pas moins intéressantes, quel que soit votre domaine d’étude. En attendant votre prochaine visite à la roseraie d’à côté, voici quelques illustrations au format “carte postale”. À vous de trouver à quel cultivar correspond chacune d’elles et ce qui fait sa particularité. Vous pourrez pour cela, vous aider des liens cités en référence.

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Figure 4 – Variétés de rosiers [4].

Références

Article paru dans le N°28 de Je science donc j’écris – Septembre 2021 – Site web : www.js2-sciences.com

[1] Pixabay : rose illustrations : https://pixabay.com

[2] The Power of Roses in Ancient Egypt.

https://flowerlinkla.com/the-power-of-roses-in-ancient-egypt/

https://gardengoodsdirect.com/blogs/news/the-ancient-history-of-rose-gardens

[3] Le rosier de France.

https://mieux-se-connaitre.com/2010/10/rosier/

[4] Unsplash : The New York Public Library.

https://unsplash.com/@nypl

[5] Magnard, Jean-Louis, et al. « Biosynthesis of monoterpene scent compounds in roses. » Science 349.6243 (2015): 81-83.

En savoir plus

Société Nationale d’Horticulture de France. Acte de colloque, Roses, mettez-vous au parfum, 2015. https://boutique.snhf.org/produit/roses-mettez-vous-au-parfum/.

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