Pourquoi le chardon « Centaurea benedicta » est il béni ?

Il y a deux semaines a été lancé la mission « A la découverte du Chardon béni ». Durant cette mission nous vous invitons à découvrir et observer ce petit chardon, du genre Centaurea, que l'on retrouve, ça et là, dans le sud de la France. ([Retrouver la page de la mission pour en savoir plus et participer->http://www.tela-botanica.org/mission/centaureabenedicta/]). Aujourd'hui nous essayerons de découvrir ce qui lui vaut son nom de béni.

Il y a deux semaines a été lancé la mission « A la découverte du Chardon béni ». Durant cette mission nous vous invitons à découvrir et observer ce petit chardon, du genre Centaurea, que l’on retrouve, ça et là, dans le sud de la France. (Retrouver la page de la mission pour en savoir plus et participer). Aujourd’hui nous essayerons de découvrir ce qui lui vaut son nom de béni.

Cette petite centaurée à fleur jaune a été très utilisée dans les différentes pharmacopées traditionnelles au point de louer de nombreuses vertus et de lui attribuer le nom de chardon béni.
Depuis quelques années plusieurs études ont analysé la composition chimique de cette espèce et des propriétés qu’on pouvait en tirer. Nous essayerons de voir dans cet article quelques molécules présentes dans cette espèce et les applications qui en sont faites en médecine.

C.benedicta par Liliane Roubaudi CC by SA
C.benedicta par Liliane Roubaudi CC by SA

Parmi l’ensemble des composés contenus par la plante, le principe actif principal est un principe amer, appelé « Cnicine » de la famille des Lactones sesquiterpéniques. On retrouve la cnicine dans toutes les parties de la plante. Il est fort possible que ce nom de Cnicine vous paraissent familier. Rappelez vous, Centaurea benedicta (L.)L. Porte également le nom de Cnicus benedictus L. Le terme Cnicine provient directement du nom de genre synonyme du chardon béni « Cnicus ».

La cnicine posséderait différentes propriétés parmi lesquelles on retrouve : une facilitation de la digestion, des propriétés antitumorales, des propriétés cytotoxiques (toxique pour les cellules), antimicrobiennes, antibiotiques et phytotoxiques (toxique pour des plantes).

C.benedicta par Paul Fabre CC by SA
C.benedicta par Paul Fabre CC by SA

Globalement la cnicine, permettrait une augmentation des sécrétions gastriques, de l’acide biliaire, de la salive et plus généralement des muqueuses ce qui lui donnerait des applications dans le traitement des troubles gastriques et digestifs.

Par ailleurs le fruit du Chardon béni contient plusieurs lignanes (composés phénoliques). Ces lignanes ont des caractéristiques structurales similaires à des hormones de mammifères, ce qui leur permet de se lier à des récepteurs d’œstrogènes. On parle de Phytoestrogènes : structures moléculaires d’origine végétales ayant la capacité d’augmenter ou diminuer la production d’oestrogène.
Certaines lignanes (identiques à celle trouvé dans la bardane commune : Arctium lappa L.) présentent des activités anticancéreuse.

Le Chardon béni possède également des huiles essentielles qui auraient des propriétés antibiotiques (comme la cnicine).

C.benedicta par L. Roubaudi CC by SA
C.benedicta par L. Roubaudi CC by SA

On pourrait continuer encore cette liste de propriétés pour cette petite plante aux capitules jaunes. Mais il est bon de rappeler que l’utilisation de cette plante doit être réalisée et prescrite par des professionnels. Centaurea benedicta (L.) L. a des tendances allergènes et un surdosage lors de son utilisation peut engendrer une toxicité.

L’utilisation médicale de cette plante a permis un développement de sa production agricole dans des pays de l’Est de l’Europe comme la Roumanie, l’Estonie ou encore l’Ukraine.

En France, cette espèce est présente naturellement dans le sud de la France, mais sa répartition clairsemée et le manque de données d’observations récentes et précises nous incitent à vous inviter à participer à la mission « A la découverte du Chardon béni ».

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