Collecter des données sur la nivéole de printemps dans la métropole grenobloise pendant les mois de février, mars et avril afin d'améliorer la connaissance sur sa répartition et de faciliter sa protection.
Pour être efficaces, les différentes politiques de préservation de la biodiversité doivent s’appuyer sur une connaissance des enjeux de terrain et s’appuyer sur des observations naturalistes.
La connaissance sur la flore régionale a fait un grand bon grâce au travail associatif mais aussi grâce aux programmes d’inventaires de terrain des conservatoires botaniques nationaux.
Malgré tout, la connaissance sur certaines espèces reste fragmentaire en raison de la surface importante à couvrir.
Impliquer les citoyens dans la connaissance de la flore patrimoniale permet de démultiplier le réseau d’informateurs tout en permettant leur sensibilisation.
Les informations ainsi recueillies permettent :
Nivéole du printemps - Leucojum vernum L.
Famille : Amaryllidacées
10 - 30 cm
Floraison : Février – Mai (en fonction de l’altitude et de la rudesse de l’hiver)
Cette petite plante glabre annonce le printemps. Les feuilles, toutes basales, sont vert foncé, charnues, allongées en ruban, plus courtes que la tige. Cette dernière a une section triangulaire et porte à son extrémité une fleur solitaire (exceptionnellement deux), penchée, en forme de cloche. La corolle est formée de six tépales blancs identiques, ovales, dont l’extrémité, pointue, est épaisse et tachée de vert clair.
La Nivéole d’été (Leucojum aestivum L.) qui est généralement deux fois plus grande et dont l’inflorescence est composée de fleurs semblables à celles de la Nivéole du printemps mais groupées par trois à sept.
Le Perce-neige (Galanthus nivalis L.) qui présente des feuilles d’un vert bleuté et dont les tépales sont dissemblables : les trois extérieurs sont entièrement blancs, plus ou moins écartés, longs d’environ 2 cm ; les trois intérieurs, blancs également mais deux fois plus courts, ont leurs extrémités rapprochées, échancrées et munies d’une tache verte.
La Nivéole du printemps s’installe souvent en grandes populations dans des sous-bois de feuillus (le plus souvent en hêtraies) ou des pâturages en lisière de bois, de la plaine à l’étage montagnard. Elle exige des milieux frais, souvent humides, au sol profond, sur substrat calcaire.
Cette plante d’Europe centrale et méridionale est présente essentiellement dans la moitié est de la France.
Dans le département de l’Isère, sa distribution s’étend aux collines périalpines et aux massifs les plus frais et les plus humides. Elle est relativement abondante sur tous les reliefs calcaires : Chartreuse, Vercors, Monts du Chat et Île Crémieu.
Sur la métropole grenobloise, l’espèce est à rechercher sur les contreforts de Chartreuse, Vercors, et Belledonne. Elle semble très rare en plaine.
C’est une espèce qui fait l’objet d’une cueillette traditionnelle qui peut remettre en cause la pérennité de ses populations et justifie pleinement l’interdiction de cueillette dont elle bénéficie dans le département de l’Isère. Par ailleurs, la récolte de bulbes pour la transplantation dans les jardins de particuliers ou pour la vente contribue à sa raréfaction.
Ses stations en sous-bois peuvent également être mises en danger par des modifications du couvert forestier (déboisement ou enrésinement).
Les géophytes printaniers, à l’instar de cette nivéole, se développent rapidement en fin d’hiver et au printemps grâce aux réserves contenues dans leurs bulbes. En sous-bois, ils profitent ainsi de la lumière avant qu’elle ne soit, en grande partie, interceptée par le feuillage des arbres. Lorsque celui-ci atteint son plein développement, les géophytes entrent en dormance dans la pénombre, tandis que les plantes adaptées à une insolation réduite poursuivent leur cycle.
Consultez également sa fiche descriptive sur l'encyclopédie de la Botanique eFlore et sa version vulgarisée, SmartFlore.
Vous pouvez aussi consulter des photos de la Nivéole de printemps sur la Galerie PictoFlora.
Pour trouver des endroits où la nivéole de printemps a déjà été repérée , vous pouvez vous aider de la cartographie Flora Data.
> Emportez votre fiche de terrain (PDF, 253 ko) et si nécessaire une flore et une loupe pour vous aider à identifier la plante. Pour bien préparer votre sortie vous pouvez consulter cette fiche pratique.
> Prospectez un ou plusieurs site(s) choisi(s), seul, avec des telabotanistes ou avec le soutien de structures botaniques.
> Ne ramassez pas la plante si vous êtes dans une zone où elle est protégée.
> Notez le maximum d'informations sur la fiche de terrain.
> Pensez à prendre des photos de la plante : port et organes de la plante (selon son stade phénologique : boutons, fleurs, fruits et feuilles)... et en plus des conseils habituels du bon naturaliste, n’oubliez pas de prendre des photos en gros plan de la fleur et du calice (ensemble des sépales). Vos clichés doivent être les plus nets et plus précis que possible.
Cartographie dynamique de Leucojum vernum L. issue de Flora Data et INFLORIS