Description

Générale

Description de Maurice Reille
(issue de l'ouvrage "IMAGES
DE QUELQUES ARBRES ET ARBUSTES
COMMUNS EN LOZÈRE et ailleurs,
Connaissance et reconnaissances")

Le chêne pubescent
Chêne blanc, chêne noir
Quercus pubescent Willd. ( = Q. lanuginosa Thuill.)
Famille des Fagacées

Ce Chêne est un arbre des régions chaudes et calcaires où il voisine avec l'alisier
blanc, l'érable champêtre, le cornouiller mâle, le nerprun purgatif. C'est un arbre
à tronc court et tortueux à cime arrondie (1). On n'en connaît guère de beaux
individus en Lozère où les plus grands dépassent rarement 15 m. Le chêne pubescent
peut croitre jusqu'à 1 500 m dans le sud de son aire européenne. En Lozère
il est présent jusque sur les causses.
Les feuilles, simples à contour lobé sont de formes et des découpures très variables
(2). Elles sont glabres en-dessus et poilues, au moins le long des nervures
en-dessous (3). Les jeunes rameaux et les feuilles juvéniles sont tomenteux
(4) d'où le nom de chêne blanc, en Provence.
Les fleurs apparaissent en mai, en même temps, ou peu après les feuilles (5, 6).
Les chatons mâles, pendants, en grappes, portent des paquets discontinus de
fleurs. Les fleurs femelles sont solitaires ou groupées en bouquets presque
sessiles à l'extrémité des pousses de l'année (7).
Les glands sont eux aussi très variables, parfois presque sphériques (8) d'autre
fois plus allongés (9), enchâssés dans une cupule tomenteuse aux écailles appliquées,
brièvement pédonculée.
L'écorce du chêne pubescent est craquelée, noirâtre (10) d'où le nom de chêne
noir en Périgord. Le bois est le moins recherché de celui des chênes, sauf pour
le feu. Localement on donne souvent de nom de blache ou blachère à un boisement
de chênes pubescents.
Les galles causées par différents insectes sont nombreuses sur le chêne pubescent.
Les plus communes (11, 12) sont causées par des Hyménoptère du genre
Cynips.

Ecologie
Le chêne pubescent est un complexe taxinomique qui comprend beaucoup d?écotypes. Certains vont même jusqu?à inclure le chêne sessile dans la variabilité du chêne pubescent. Il faut comprendre que cette espèce est originaire des zones sub-supraméditerranéennes et occupe donc originellement une position géographique intermédiaire entre la zone des feuillus caducifoliés (tempérée modale) et la zone des feuillus sempervirents sclérophylles (tempérée chaude = méditerranéenne). C?est la même situation pour Quercus faginea et Quercus canariensis qui sont des sortes de pubescents à feuilles persistantes. Dans la zone tempérée modale les arbres perdent leurs feuilles à l?automne, car en hiver le gel et la baisse de température, les journées plus courtes, rendent l?entretien d?une feuille molle de bonne taille trop coûteux. Et la période estivale est suffisante pour boucler le bilan énergétique annuel de l?arbre. Pour les jeunes arbres c?est par contre souvent un peu court car ils ont peu de feuilles, donc ils gardent leurs feuilles vertes plus longtemps et elles deviennent parfois marcescentes, comme une marque génétique vers la sempervirence. Pour les arbres méditerranéens (les vrais), la photosynthèse peut fonctionner toute l?année, car les basses températures sont rares. Il n?y a donc pas lieu de devenir caducifolié. Là, par contre, la saison délicate est l?été très sec, d?où la taille plus petite des feuilles, leur cuticule épaisse pour limiter la transpiration, la pilosité (tiens tiens çà rappelle le pubescent?) et la sclérification globale de l?arbre (petite taille, écorce épaisse résistante au feu, système souterrain particulier, etc.).
Philippe Julve

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