Mobilisation pour défendre une forêt ancestrale au Canada

VANCOUVER (AFP) – 05/08/2006 09h41 – Des groupes environnementalistes
tentent de convaincre les autochtones, les industriels et les autorités
politiques de protéger l’une des plus anciennes forêts du Canada,
certains menaçant même d’une nouvelle « guerre des bois ».

La controverse survient à la suite de la publication d’un plan des
autorités en Colombie-Britannique, province située sur la côte ouest
canadienne, autorisant l’abattage d’arbres dans une forêt pluviale tempérée de 90.000 hectares jouxtant un lieu qualifié de « Réserve de
Biosphère » par l’Unesco.

Le plan prévoit la protection d’une partie de cette forêt de la région
de Clayoquot Sound, sur l’île de Vancouver, mais aussi l’abattage de
plusieurs arbres moyennant l’utilisation d’une technique spéciale de
coupe.

« La question n’est pas de savoir comment tronçonner ces arbres, mais
s’il faut ou non les couper »
, estime Ken Wu, du Comité de l’ouest
canadien pour la protection de la faune.

Un plan initial autorisant les coupes sur le territoire de Clayoquot
Sound avait déclenché d’importantes actions de désobéissance civile en
1993, plus de 10.000 personnes avaient bloqué une route en forêt et 850
manifestants avaient été arrêtés.

Des organisations écologistes avaient aussi organisé une campagne
internationale de boycott des produits de la province dont l’un des
dirigeants avait qualifié l’ONG Greenpeace d’« ennemi de la
Colombie-Britannique »
.

« Nous espérons cette fois en arriver à une solution négociée. Nous ne
voulons pas d’une +guerre des bois+ ou d’un boycott. Je crois que la
tension est assez élevée pour l’instant
« , explique Stephanie Goodwin,
de Greenpeace.

Certains groupes écologiques souhaitent un accord avec les tribus
Nuu-chah-nulth (nom qui signifie « tout au long des montagnes et de la
mer »), un regroupement de peuples autochtones établis sur l’île de
Vancouver.

Les précédents dirigeants du Conseil de Bande Nuu-chah-nulth avaient
signé un accord pour protéger le territoire forestier, mais les
nouveaux élus compliquent les choses puisque le conseil local est
copropriétaire d’une compagnie forestière, affirment les écologistes.

« Les Nuu-chah-nulth font la preuve qu’ils ne sont pas différents des
bûcherons blancs. Une scie mécanique est une scie mécanique peu importe
qui la tient entre ses mains
« , a affirmé dans un communiqué Paul
Watson, le controversé directeur de l’ONG écologiste « Sea Shepherd
Conservation Society ».

Le nouveau plan pour Clayoquot Sound est « notre pire cauchemar« , a
déclaré une coalition d’organisations écologistes incluant l’influent
Sierra Club, soulignant du même souffle que les autorités « sapaient des
années d’actions militantes ».

Les environnementalistes « s’insurgent trop facilement », estime Jim
Lonie du conseil régional de Clayoquot Sound qui espère éviter une
nouvelle confrontation avec les écologistes.

« Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour s’assurer que
les arbres sur ce territoire ne seront pas tronçonnés
« , promet
toutefois Valérie Langer de l’organisation des Amis de Clayoquot Sound.

« Nous n’avons pas brandi notre sabre, mais nous avons fait la preuve
par le passé que nous sommes en mesure d’organiser une campagne de
boycott (…) et moi je suis prête à me faire arrêter
« , assure-t-elle.

Source
Article extrait du site TV5MONDE

2 commentaires

  1. Une « forêt tropicale » en Colombie-Britannique !!! C’est sûr que c’est suffisament rare pour être protégé…

    Encore une mauvaise traduction à l’oeuvre. « Forêt pluviale tempérée », ça vous irait mieux ?

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