OGM : décision cruciale pour l’avenir de l’agriculture européenne

Communiqué de Presse, lundi 4 décembre 2006, France Nature Environnement.

La Commission européenne devrait prochainement décider de la mise sur le marché des colzas génétiquement modifiés Ms8, Rf3 et Ms8xRf3 de la société Bayer CropScience et tolérants à l’herbicide glufosinate ammonium.

A l’issue d’une instruction longue au cours de laquelle nombre de scientifiques (dont la Commission du Génie Biomoléculaire) et d’États membres ont fait état de leurs plus grandes réticences sur la culture et la commercialisation de ces OGM, la décision de la Commission semble déjà prise.

Face aux risques liés à l’impossible maîtrise des flux de pollen et de graines chez les colzas, la Fédération France Nature Environnement s’insurge contre cette vraisemblable autorisation :

– Comment la Commission peut-elle minimiser les phénomènes, pourtant aujourd’hui parfaitement connus, de contamination des semences, de croisement avec d’autres plantes cultivées et sauvages très courantes, avec pour conséquences :
– d’une part, la création d’adventices résistantes à cet herbicide total rendant leur contrôle difficile,
– d’autre part, les graves atteintes portées à l’intégrité et à la spécificité des cultures de colza non OGM, comme le prouvent à leurs dépens les agrobiologistes canadiens et américains ?
– Comment peut-elle dénier toute pertinence aux autres arguments avancés, en premier lieu l’inquiétude des citoyens européens, constamment réaffirmée, face aux OGM ?
– Peut-elle ignorer les importantes conséquences socio-économiques pour l’agriculture européenne du modèle agricole intensif et uniforme conforté par ces colzas OGM ?

France Nature Environnement estime que notre agriculture devrait au contraire chercher à exploiter le marché grandissant des citoyens et des pays qui veulent une nourriture sans OGM. L’Europe a encore l’avantage dans ce domaine et ne devrait pas laisser filer une telle opportunité.

France Nature Environnement souhaite que la Commission pèse tous ces éléments avant de prendre une décision aussi cruciale pour l’avenir de son agriculture. Elle espère une intervention du ministre de l’Agriculture qui a récemment renouvelé le moratoire français sur les colzas OGM déjà autorisés.

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22 commentaires

  1. La commission n’est pas objective car cette autorisation va entrainer un surplus de consommation d’herbicide qui ira polluer les aux, la mer et finalement entrainera maladies et autres nuisances et ce sans compter la dispersion des ces ogm.

    1. L’inquiétude des citoyens français ne peut pas être un argument; c’est un élément à prendre en compte, mais dire que c’est un argument est totalement faux.

      Je ne comprends pas trop où est le problème de dissémination de ces OGM. Les taux d’hybridation du colza ne sont pas élevés (moins de 1% si je me souviens bien) en ce qui concerne les autres espèces SAUF la navette, Brassica rapa, où l’interfertilité est presque complète. Cela peut donc poser un problème dans le cas où il y aurait cohabitation de ces deux cultures (ou bien également cohabitation colza OGM colza non OGM) et surtout pour les régions productrices de semences. Car même si la moutarde (où l’huile) est OGM, je ne vois vraiment pas quel problème sanitaire pourrait poser une tolérance à un herbicide.

      Enfin, il faut bien voir que ce colza serait résistant au glufosinate ammonium, c’est à dire à un herbicide seulement (correspondant à plusieurs spécialitées vendues).Or cet herbicide n’est actuellement pas utilisé (car herbicide total donc flinguant aussi la culture) : on crée donc un nouvel herbicide sélectif.

      Les problèmes environnementaux ne sont à mon avis pas (plus) les plus importants, dans la mesure où l’on va vers une restrictivité de plus en plus importante dans l’emploi des phytos (et c’est bien) avec des contrôles fréquents et des dossiers d’écotoxicologie qui vont être fortement renforcés (notamment par la mise en application de la directive Reach). Je ne dis pas qu’il n’y aura plus de problèmes, mais il y en aura de moins en moins. Les problèmes usuellement cités ont été causés par l’emploi massif de certaines molécules dans les années 60 à une période où l’écotoxicologie des molécules n’était pas étudiée.

      Le seul vrai problème serait d’ordre agronomique : le colza a tendance à se ressemer fortement après récolte. Ces levées post recoltes sont contrôlées par des herbicides ou un travail du sol mais avec un colza résistant (et une utilisation déraisonnée de glufosinate), on risque d’assister à l’envahissement de certaines parcelles par du colza adventice qui risque de poser de réels problèmes de concurrence.

      Cordialement,

    2. Je pense qu’il faut aussi mentionner deux autres problèmes, non spécifiques des OGM, mais bien réels :

      Sur le plan économique le renforcement des monopoles semenciers qui révent de maitriser le monde par les semences (quid du tiers-monde)

      La biodiversité mise à mal par des semences quasi
      monoclonales.

    3. Je suis bien d’accord, mais comme tu le dis, ce sont des problèmes plus généraux et non spécifiques des OGM. Je ne suis pas un inconditionnel des OGM, mais je ne suis pas d’accord pour que cette technologie soit accusée de tous les maux de la Terre, sans aucun discernement. Cela aboutit exactement à l’inverse de ce qu’il faudrait, à savoir qu’on se focalise uniquement sur cette technologie, sans s’attaquer au fond du problème (qui est celui évoqué, en matière de monopoles semenciers)

      Cordialement,

    4. Daniel, encore un effort ! Si le problème principal est d’éviter la constitution de monopoles semenciers (je signale en passant qu’il existe encore 15 firmes semencières sélectionneuses de maïs en France), alors il faut oser affirmer que l’urgence est de démocratiser les technologies OGM, et d’en favoriser l’accès aux PME semencières. Pour cela, il faut demander aux instituts de recherche publics de développer les recherches dans ces domaines, et de rendre accessibles leurs résultats à des conditions favorables.

      Au lieu de cela, les militants OGM empêchent les instituts publics et les PME de travailler, alors qu’ils sont incapables de toucher une multinationale comme Monsanto. Ils favorisent donc directement ce qu’ils prétendent combattre.

    5. « vous ne voyez pas quel problème pourrait poser … »

      de la même façon, « on » ne voyait pas quel problème pouvait poser le fait de donner des protéines animales aux vaches — des protéines, c’est des protéines, n’est-ce-pas ?

      « on » ne voyait pas quel problème pouvait poser l’utilisation de l’amiante — l’amiante, c’est une roche, n’est-ce pas, c’est inerte et sans danger

      et pour parler d’un problème moins grave, mais tout aussi insoluble que l’éventuelle dissémination d’ogm, « on » ne voyait pas quel problème pouvait poser l’importation de lapins en Australie ; mais s’il est encore possible de construire une gigantesque barrière à travers l’Australie pour (essayer d’) empêcher les lapins de passer, aucune barrière n’empêchera jamais de passer les pollens, les abeilles, ou les bactéries du sol.

      juste pour donner un exemple, Ch Vélot, docteur en biologie, qui utilise quotidiennement les ogm (en laboratoire, en milieu confiné) pour ses recherches, ayant rajouté à un champignon le gène qui lui permettrait de dégrader l’alcool, a eu la surprise de voir ce champignon devenir stérile … ceci pour essayer de vous faire comprendre qu’on ne sait RIEN de la façon dont un ogm peut se comporter à terme

    6. Dans ce cas là, il ne faut pas utiliser de médicaments, ne pas utiliser de voiture, de téléphone portable, de télévision… parce qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer… le risque 0 ca n’existe pas, jamais, ca n’a jamais existé et ca n’existera jamais. La notion de progrès même est dangereuse (ceci dit cette notion est tout-à-fait criticable mais pas sous cette approche là à mon avis)

      Et j’espère que vous n’êtes pas diabétique parce que votre insuline est produite par voie transgénique (bactéries modifiées)….

      Je rappellerai juste qu’il y a des TESTS avant chaque mise sur le marché d’un OGM et que les expérimentations par exemple en plein champ ont pour but de vérifier ces dangers EVENTUELS

      Mais bon visiblement, les débats sont absolument impossible quand le sujet est les OGM.

      Cordialement,

    7. Christophe, attention, les risques que tu mentionnes ne sont pas de même nature.

      Il faut distinguer, pour les risques, d’une part leur nature : individuelle (je prends ma voiture ou un médicament) ou collective (je fais encourir un risque aux autres, voir à la société dans son ensemble (je dissémine de l’amiante ou du DDT), et d’autre part leur degré de réversibilité : une fois l’acte posé, peut-on revenir en arrière (je n’utilise plus mon téléphone portable et je range ma voiture au garage) ou bien, tout retour à la situation antérieure est impossible (cas des OGM en milieu ouvert ou des lapins en Australie).

      Il faut également prendre en compte le rapport entre le coût accepté pour un risque (avec les caratéristiques ci-dessus) et le gain social attendu.

      De ce point de vue, pour les OGM on peut faire l’analyse suivante : risque collectif, action non réversible et gain social faible.

      Pas très génial… si on ne prends pas en compte les profits de ceux qui les vendent.

    8. Vous ne voyez pas le problème d’une plante resistante à un herbicide ?

      Alors en voici un, et pas de moindre :
      Quid de l’herbicide accumulé dans une plante qui ne meurt pas et qui va ensuite être consommée…

    9. voici un argument très original :
      « Enfin, il faut bien voir que ce colza serait résistant au glufosinate ammonium, c’est à dire à un herbicide seulement (correspondant à plusieurs spécialitées vendues).Or cet herbicide n’est actuellement pas utilisé (car herbicide total donc flinguant aussi la culture) : on crée donc un nouvel herbicide sélectif. »

      Quel intérêt pour des firmes qui ne sont pas a priori dénuées d’appétit financier, de mettre en culture des OGM dont la principale caractéristique est de résister à des pesticides qui ne seraient pas utilisés ?

      Par ailleurs voici bien un danger :
      « Je rappellerai juste qu’il y a des TESTS avant chaque mise sur le marché d’un OGM et que les expérimentations par exemple en plein champ ont pour but de vérifier ces dangers EVENTUELS »
      Justement à partir du moment où une culture est faite en plein champ pour vérifier qu’il n’y a pas de danger par dissémination, c’est qu’il peut y en avoir et c’est ce type d’accident non réversible qui est à craindre. Si des contaminations ont lieu au travers de la navette, celle-ci devient une autre source de dissémination et nous voici déjà en présence de deux sources. C’est ainsi que les phénomènes se généralisent. N’oublions pas que les raisons ou les mécanismes d’invasion par des « pestes végétales » ne sont pas connus et que les chances pour une espèce introduite de devenir invasive n’est que de 1% mais les dégradations qu’elles produisent alors à la biodiversité sont démeusurées au regard de ce faible pourcentage. Qui prouve qu’il n’en serait pas de même avec une nouvelle variété OGM? Un aléa peut être faible mais ses conséquences extrêmement fortes (voir les grandes catastrophes écologiques dues à des risques technologiques). Alors pas de progrés ? si, mais controlé et la mise en service de dizaines de milliers de molécules nouvelles, après des tests baclés ou inexistants jusqu’ici, est-elle un progrés ou une une course contre la montre pour faire un maximum de profit avant une éventuelle interdiction future ? je crois personnellement qu’on a le droit de faire des erreurs mais pas de reproduire les erreurs du passé.

    10. Bon on va reprendre calmement

      ACTUELLEMENT, le glufosinate n’est pas utilisé car il est total (il bousille les mauvaises herbes et la culture). Si on crée une plante résistante à cet herbicide, on peut monter un dossier d’homologation pour utiliser cette substance dans les cultures de plantes modifiées et disposer ainsi d’un nouvel herbicide, utilisable uniquement dans des cultures OGM précisées (le dossier d’homologation est le même que celui actuellement nécessaire)

      L’explication est suffisamment claire je pense mais s’il y a des points d’ombres, je peux repréciser.

      Les plantes résistantes à un herbicide le dégradent dans la vacuole des cellules ou bien dans d’autres organites spécialisés
      Le problème que Guillaume soulève n’est pas spécifique aux OGM, s’il existe (j’en sais rien, j’ai pas fait de recherches là-dessus, mais je n’ai jamais vu de papiers en parlant) :

      une culture non biologique subit actuellement plusieurs passages d’herbicides, donc ceux ci devraient déjà s’accumuler dans les plantes cultivées et consommées (même si elles sont non OGM).

      Comme je l’ai expliqué ci-dessus, un OGM résistant à un herbicide ne fait que permettre l’utilisation d’un herbicide non sélectif dans la culture (en tout cas, à mon avis, c’est le seul cas où il devrait être utilisé et utilisable, en raison de la nécessaire diminution des doses herbicides). De plus, financièrement c’est plus avantageux pour une firme de pouvoir développer un nouvel herbicide, ils sont pas fous..

      A long terme, le problème déjà existant avec les cultures conventionnelles (résistance des mauvaises herbes à certains herbicides) se poseront également, je ne l’ai jamais nié.

      Lorsqu’on crée une plante OGM, le but n’est pas d’augmenter la dose d’herbicide que l’on peut mettre, mais de diversifier la gamme d’herbicides utilisables.

      Je n’ai pas nié non plus les risques de contaminations, mais en France (ce n’est pas vrai ailleurs dans le Monde), les zones de culture du colza et de la navette ne se recoupent pas tellement (d’après ce que j’ai pu trouver, mais si quelqu’un a des données, je suis preneur). Ma phrase sur les tests portait plus sur les risques sanitaires (et sur l’attitude de ceux qui saccagent les champs expérimentaux) et je suis tout à fait conscient que des problèmes vont se poser dans le cas de la coexistence de cultures OGM avec des cultures non OGM. Il y aura là des décisions politiques à prendre, mais qui nécessiteront une analyse objective de la situation. A ce titre, il est très dommageable que l’INRA par exemple ne travaille plus sur la thématique OGM (ou presque plus).

      D’un point de vue agronomique, le risque principal d’un colza resistant aux herbicides est qu’en cas de mauvais contrôle des repousses (le colza se comporte très bien en mauvaise herbe dans les rotations blé-orge-colza) on risque de se retrouver avec du colza résistant « dégénéré » (qui se sera ressemé et aura perdu ses caractéristiques agronomiques) au milieu du colza cultivé. C’est l’une des critiques majeures que je formulerai à l’utilisation des colza herbicides résistants.

      S’il y a d’autres questions/interrogations/points qui ne sont pas clairs, n’hésitez pas

      Cordialement

      C.G.

    11. Les herbicides totaux utilisés dans les culture de colza transgénique ont le pouvoir d’éliminer {{toutes}} les plantes sauf la culture résistante. Cela entraînera donc une diminution de la biodiversité végétale et par la même occasion, une diminution de la biodiversité animale. Une étude récente (2005) réalisée en Angleterre montre que 42% des abeilles et 59% des papillons sont manquants dans les champ de colza transgénique par rapport aux champs de colza traditionnel.
      Le risque de contamination qui n’est pas négligeable n’est pas non plus compatible avec l’agriculture biologique: celle-ci n’est donc pas possible dans une région produisant des PGM.
      les PGM ont été conçues pour favoriser l’agriculture intensive, source de nombreuses nuisances pour l’environnement.

    12. Ok avec l’argument biodiversité. Ceci dit, du point de vue de l’agriculteur, l’intérêt est bien de ne plus avoir d’adventices dans le champ (en Côte d’Or, le bleuet par exemple, cause d’énormes problèmes de compétition dans les champs – très mal contrôlé par les herbicides actuels)! Ceci dit, dans le cas du colza cela peut provoquer des problèmes de rendement (pollinisation).

      Je suis intéressé par l’article si vous pouvez me l’envoyer par mail

      Cordialement,

      Christophe

    13. Lorsqu’on crée une plante OGM, le but n’est pas d’augmenter la dose d’herbicide que l’on peut mettre, mais de diversifier la gamme d’herbicides utilisables

      Hélas, les expériences passées (je pense à l’Argentine en particulier) ont bien montrées que la culture d’OGM résistant à un herbicide conduisait à une augmentation de l’utilisation (en fréquance et en quantité) de cet herbicide… Mais pour être propre, les champs étaient propres!

    14. « D’un point de vue agronomique, le risque principal d’un colza résistant aux herbicides est qu’en cas de mauvais contrôle des repousses on risque de se retrouver avec du colza résistant « dégénéré » au milieu du colza cultivé. C’est l’une des critiques majeures que je formulerai à l’utilisation des colza herbicides résistants. »
      Pourquoi serait-ce un problème, n’est-ce pas ? les chercheurs auront de nouveau du pain sur la planche pour créer un nouveau produit, et la machine sera relancée. C’est bien pourquoi, ils ne s’arrêtent pas. Qu’est-ce qui les arrêterait ? Les brevets ne rapportant qu’un certain temps il faut bien inventer toujours du neuf. Pour être cynique jusqu’au bout, la solution existe peut-être déjà mais pour qu’elle rapporte il faut d’abord contaminer le monde.
      Vous voulez nous persuader de ne pas avoir peur, mais vous ne nous dites pas quelle est la modification génétique en question ? Entre les hybridations de plantes entre elles et l’introduction de gènes issus de toutes autres protéines il y a peut-être une différence fondamentale et un risque incalculable pour la santé.
      Le problème des plants transgéniques ? je ne vais pas m’attarder là-dessus on l’a vu par le menu. Mais il y en a un, peu évoqué, c’est qu’on persuade les agriculteurs qu’ils pourront récolter sans plus cultiver la terre avec le moins de travail possible, le moins de temps passé aux champ et le moins de main d’oeuvre . Au point qu’il y a eu une député géniale pour dire que les agriculteurs ne devront plus l’être qu’à mi-temps. Oui, ils ne passeront plus qu’une fois pour répandre leur herbicide, mais ne me dites pas que c’est pour préserver notre santé, vous vous mentiriez à vous même. C’est pour un coût économique moindre. Mais le coût social ?? Que ce soit de passer x fois un herbicide ou de passer x fois le soc de la charrue pour désherber ça a un coût. Tous ceux qui voudraient pouvoir lutter contre les OGM cultivés à grande échelle ( je ne parle pas des modifications faites dans l’espoir de guérir, dont le % est infime et donc le risque aussi parce qu’il touchera une population ciblée et pas la planète entière), ceux là savent bien qu’au bout du bout, tout ça n’aura pour conséquence que d’appauvrir et de rendre dépendant les pays les plus pauvres et d’affamer leur population.
      Et alors ??
      Je ne parle même pas de l’appauvrissement de la biodiversité. Il est quand même étonnant qu’au moment où nos gouvernants signent des chartes de préservation, ils s’emploient plus encore à aller contre la nature en servant les plus voraces et les moins éthiques des industriels.

      Combien de gens affamés, combien de bidons ville dans les grandes métropoles parce qu’on leur a ôté leur soc et leur charrue ? Combien de pays endettés et ne pouvant suffire à leur subsistance parce qu’on leur a fait croire que la panacée c’est l’agriculture intensive sans bras mais avec des machines énormes et coûteuses, des graines infertiles et gourmandes de tous les poisons que l’agrochimie peut produire ? Plus d’assolement, plus d’apport nourricier que chimique. Et, oui, horreur ! dans le fumier et le compost il y a des bactéries, des virus, des champignons toutes sortes de choses vivantes et grouillantes, incontrôlables qui vont à l’encontre d’une agriculture « sécuritaire ». C’est très étonnant cette idée que la sécurité viendrait du tout chimique et que tout ce qui est vivant serait à bannir.
      La pyrale du maïs ne serait pas un fléau si l’on voulait bien abandonner la culture intensive et hors sol (oui, on ne peut plus appeler le substrat sur lequel il pousse, un sol), si l’on voulait bien revenir à l’assolement, si l’on voulait bien ne pas interdire aussi aux agriculteurs d’avoir plus de prairie que leur quota. Si, si, si. Et plus besoin d’OGM alors. Si on voulait bien revenir à la pâture pour nourrir nos vaches, moins besoin de maïs et de colza aux OGM. Les protéines des plantes à fleurs, si on ne fauche pas le pré 6 fois l’an, sont au moins aussi riches (et je ne parle pas du parfum qu’elles donnent à nos laitages) que les « bouchons » de maïs et de colza dont on les nourrit . Ce ne sont pas seulement nos agriculteurs qui perdent leur libre arbitre mais le pays.
      D’autre part du maïs on en « bouffe » dans presque chaque aliment préparé, même les laitages. Alors ? Alors si nous devions être « empoisonnés » par des molécules incontrôlées ce sera à bien plus grande échelle que la vache folle.
      Et la rémanence ? qu’en faite vous ? Le fameux R…P glyphosate censé l’être au point de l’avoir distribué à grande échelle dans toutes les jardineries n’est finalement plus aussi inoffensif qu’on a bien voulu le faire croire. Et l’insecticide que vous défendez n’est pas blanc-bleu : http://www.cbgnetwork.org/202.html

      J’ai l’air fantasque, mais votre objectivité à vous m’affole.
      La vache folle, le sang contaminé, l’amiante, et aujourd’hui le virus H5N1 ???
      Et ce ne sont pas des oiseaux sauvages (encore l’affolante nature mise en cause) que vient le danger mais bien de l’élevage intensif encore et encore.
      Les pauvres volailles sélectionnés « hybridés » créées par le génie génétique pour qu’elles produisent vite et à moindre coût. Si on pouvait les faire carrées pour qu’elles rentrent dans les petites boîte ce serait fait. Et que mangent ces pauvres bêtes : des plantes génétiquement modifiées. Qui peut nous prouver aujourd’hui qu’il n’y a pas de cause à effet ?

      Nous ne sommes pas contre la science quand elle n’est pas au seul service des capitaux et nous ne sommes pas non plus de doux rêveurs parce que nous craignons pour l’avenir de la planète.

      C.Sutter

    15. ne pas tenir compte de l’avis des citoyens ça s’appelle la dictature… Le gluphosinate est très employé contraitrement à ce qu’écrit le monsieur. Les cultures ogm ne présentent aucun intérêt ni pour le consommateur ni pour le paysan. Seul gagnent les firment. Une plante qui résiste à un herbicide en accumule qui va être consommé. Graves atteintes aux fonctionnement des écosystèmes (agrosystèmes) sans possibilité aucune d’entrevoir les effets… On peut continuer. La transgénèse est un moyen d’étude du vivant remarquable …en confinement. Idem pour produire des substances genre insuline… en confinement avec destruction totale des organismes modifié à la sortie.

    16. Le glufosinate n’est pas employé en agriculture pendant la culture (en revanche il est employé en jardinerie, pour les jardins et pour la destruction totale des résidus en post récolte – et également en arboriculture parce que les arbres le supportent mais ce n’est plus vraiment le sujet). Vous pouvez vérifier sur e-phy si vous voulez http://e-phy.agriculture.gouv.fr/mata/9923.htm

      Tenir des comptes des préoccupations des citoyens je n’ai jamais dit qu’il ne fallait pas le faire mais ca ne peut pas être un argument (un argument c’est du style de ce qu’a écrit Christine Dabonneville, c’est quelque chose de sérieux qui a été étudié). Et de très nombreuses personnes (je le constate tous les jours) sont opposées aux OGM sans savoir ce que c’est réellement.

      Ce n’est pas parce que tout le monde dit que c’est mal que ça l’est vraiment (et l’inverse est également vrai)

      Cordialement,

    17. Bonjour,

      Je vois souvent répété que les PGM sont inutiles pour les paysans. Je ne sais pas d’où vient cette opinion, peut-être du fait que les seuls à s’exprimer sont les porte-parole de la Confédération paysanne, alors que ceux de la FNSEA semblent tétanisés par tout ce qui leur tombe dessus…

      En effet, partout où les PGM sont accessibles, ils sont plébiscités par les paysans. Et quand on ne peut pas les acheter légalement, des réseaux de contrebande s’organisent.

      Il faut bien ignorer tout de la production agricole pour ne pas se rendre compte que les mauvaises herbes, les maladies et les parasites sont les plus gros problèmes que rencontrent les paysans. Les firmes ont donc raison de leur proposer des solutions. Que ces solutions soient bonnes ou mauvaises, qu’elles soient durables ou non est un autre problème. Mais dire que les PGM n’ont pas d’intérêt est strictement faux.

    18. Mr Chauvet, sauf votre respect, les « réseaux de contrebande », comme vous le dites, sont savamment orchestrés par les vendeurs de semences eux mêmes, c’est-à-dire, les multinationales qui détiennnent, les brevets.

      Pourquoi feraient elles çà me direz-vous ?
      Tout simplement parce que faute de pas n’avoir pu avoir d’autorisation de culture dans un pays, elle contourne la législation en vigueur en organisant la contrebande, ensuiite elle vendra au moins ses herbicides…

      Est-ce-que çà s’est passé d’une manière différente en Amérique du Sud ?

  2. Je ne suis pas fondamentalement contre la recherche concernant les OGM, c’est une piste à ne pas négliger pour l’avenir.
    Là où je suis beaucoup plus pessimiste, c’est sur la capacité de réaction de ces organismes modifiés sur leur environnement direct.
    La bio-diversité fait appel à des mécanismes interactifs extêmement complexes dont nous ne mesurons toujours pas la réelle importance.
    L’introduction d’OGM revient à introduire dans la nature des mutants qui auront évidemment un impact sur toutes les autres formes de vie.
    Le seul problème, c’est qu’à ce jour nous ne savons pas si cet impact sera bénéfique ou non, car nous sommes incapables de modéliser l’ensemble des interactions que ces organismes vont provoquer autour d’eux.
    Certainement qu’un gène de résistance à un insecticide donné peut paraître anodin.
    Peut-être l’est-il, peut-être pas. A-t-on idée de l’ensemble de croisements existant dans la nature chez toutes les crucifères ?
    Un gène de résistance peut-il être transmis de manière interspécifique ou intergénérique ?
    Si oui, quelles en seront les conséquences dans l’organisation de l’ADN des nouveaux hybrides ?
    Je ne suis personnellement pas contre le progrès, à condition que cela soit un vrai progrès… pour l’humanité et pas seulement pour l’économie !
    J’ai bien peur qu’aujourd’hui, on ne tienne plus compte que du facteur économique au dépend de celui de l’humanité !
    Ce ne sont pas les « petits soldats » OGM que me tarabustent l’esprit, mais plutôt les grands généraux de campagne qui sont derrière et qui sont tout, sauf des humanistes.
    Aujourd’hui, pour nourrir l’humanité nous n’avons absolument pas besoin d’OGM, des tas d’études ont démontré l’efficacité de méthodes simples, adaptées aux terroirs et respectueuses de l’environnement.
    Pourquoi chercher à tout prix à faire compliqué quand on peut faire simple.
    Est-ce parce que la simplicité ne rapporte pas assez ?
    Nous vivons dans une société de plus en plus productiviste, où la seule croissance fait loi, qui produit donc de plus en plus, partout dans le monde et en même temps…
    au rytme de la croissance…
    la pauvreté n’a cessé d’augmenter, partout dans le Monde.

  3. Juste une réaction sur le fond à l’article…

    La production agricole européenne permet déjà de nourrir sa population…. Meme de surnourrir sa population!!! Basiquement, pourquoi chercher à produire plus, avec un cout supérieur, et une consommation énergétique supérieure (les produits phytosanitaires représentent un cout énergétique non négligeable)? La réponse a déjà été donnée plusieurs fois, mais il est dommage de voir l’Union Européenne autant inféodée à des intérêts privés et financiers…

    Lorsque le bon sens et le pragmatisme seront reconnus en politique, les poules auront des dents (et sans modifications génétiques si possible!!! ;-))

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