ENDURE, un réseau d’excellence européen pour le développement d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement
Le réseau ENDURE (European network for the durable exploitation of crop protection strategies) a pour objectif de mettre au point des stratégies de protection des cultures plus respectueuses de l’environnement, plus proches des attentes des consommateurs et compatibles avec une agriculture rentable. Il a été lancé le 21 février 2007 à Sophia-Antipolis en présence de Timothy Hall, directeur de l’unité « Agriculture, forêt, pêche, aquaculture » de la Commission européenne. ENDURE, coordonné par l’INRA, est doté d’un financement européen de 11,2 millions d’Euros et va mobiliser à cette fin plus de 130 chercheurs de 18 institutions européennes pendant quatre ans.
Le réseau ENDURE était présenté aux journalistes lors d’une conférence de presse au SIA, de11 h à 13 h, le vendredi 9 mars sur le stand de l’INRA.
Une démarche d’intégration
ENDURE (European Network for the Durable Exploitation of Crop Protection strategies) vise à réaliser une meilleure structuration des forces de la recherche européenne fondamentale et appliquée pour le développement d’une protection des cultures compatible avec le développement durable.
Le réseau va investir dans la biologie des agents pathogènes, des insectes et des mauvaises herbes pour progresser notamment dans l’obtention de variétés à résistance durable, l’utilisation de la lutte biologique, la diversification spatiale des agro-écosystèmes, la gestion des espèces envahissantes, la gestion intégrée des adventices. Il mobilisera les méthodes, outils et expériences permettant de mettre en œuvre une protection intégrée des cultures moins exigeante en intrants phytosanitaires. L’accent sera mis en particulier sur la conception de systèmes de protection innovants, évalués en prenant en compte leur efficacité agronomique, leurs impacts environnementaux, leurs conséquences économiques, mais aussi la perception des consommateurs, les stratégies de commercialisation, les freins et moteurs à l’adoption des innovations, et les politiques réglementaires en matière phytosanitaire.
En mutualisant les connaissances, équipements et moyens humains des meilleures équipes européennes, ce réseau a également pour objectif de créer une culture de recherche conjointe multidisciplinaire et transnationale. Il regroupe des chercheurs de disciplines diverses (agronomie, génétique, phytopathologie, entomologie, écologie, économie, sociologie), pour produire de nouvelles connaissances, aider au développement de nouvelles technologies et proposer des stratégies de protection des cultures innovantes, essentielles au développement d’alternatives durables et économiquement viables.
Les travaux d’ENDURE visent à promouvoir des solutions applicables à une diversité de cultures et de systèmes de production à l’échelle de l’Europe et à assurer l’accompagnement des acteurs pour leur mise en pratique.
En lien avec les parties prenantes
Le réseau souhaite créer et entretenir des liens de travail avec les mondes scientifique, industriel, associatif et politique. Il leur fournira des informations, identifiera leurs attentes et répondra aux besoins de connaissances et d’expertise afin de faire émerger du dialogue entre ces groupes, des solutions économiquement, culturellement et socialement acceptables.
Pour Pierre Ricci, coordinateur du projet, » Avec une mise en commun des compétences et connaissances disponibles en Europe, ENDURE se propose de devenir un leader mondial dans le domaine de l’élaboration et de la mise en œuvre de stratégies de lutte durables. Il a pour objectif de devenir le premier point de référence en Europe en matière de protection des cultures, non seulement pour les acteurs des filières mais aussi pour les décideurs publics. »
Le Cirad est impliqué à plusieurs titres dans ce réseau
Trois unités de recherches participent directement aux travaux scientifiques. L’UMR PVBMT, Peuplements végétaux et bioagresseurs en milieu tropical, à la Réunion, apporte son expertise sur les bioagresseurs émergents avec deux modèles : le complexe Bemisia tabaci TYLCV (insecte vecteur / virus) sur la tomate, et les mouches des fruits. L’UR Systèmes de culture bananes, plantains et ananas, en Guadeloupe et à la Martinique, apporte sa contribution sur l’écologie des populations d’organismes du sol et l’étude de systèmes innovants permettant la réduction de l’utilisation de pesticides. L’UMR BGPI, Biologie et génétique des interactions plantes-parasites, à Montpellier, mobilise ses compétences sur la diversité génétique d’un champignon pathogène du bananier (Mycosphaerella fijiensis) et sur la résistance des bananiers à ce champignon. Cette unité travaillera également en interaction étroite avec l’UMR PVBMT sur le complexe /Bemisia tabaci TYLCV.
Par ailleurs le Cirad coordonnera les relations du réseau avec les pays extra-européens, et particulièrement ses partenaires du Sud.
Il a également en charge la communication externe (identité graphique, site web, plaquettes etc…) et l’organisation d’un colloque international à Montpellier en Octobre 2008.
Contacts
– Contact scientifique : Jean Louis Sarah, Tél. : 04 67 61 58 70, jean-louis.sarah@cirad.fr
– Contact communication : Christine Nouaille, Tél : 04 67 61 65 89, christine.nouaille@cirad.fr
En savoir plus
– Sur Endure : ENDURE, Network of Excellence (European Network for the Durable Exploitation of crop protection strategies) (en anglais)
– Sur les travaux du Cirad : Les bégomovirus, un fléau des cultures maraîchères , Mouches des fruits, une expertise réunionnaise utile à l’Afrique
(Information transmise par Florence Vigier, Cirad, Direction de l’innovation et de la communication)
1 commentaire
Bonjour
Etant moi-même viticulteur en Champagne, cette démarche m’intéresse fortement. Les agriculteurs seront-ils partie prenante de ce projet, par exemple dans le cadre d’essais ? Cela me semble primordial pour sa réussite et son acceptation par les professionnels…
Cordialement