Nelly Olin prête à revoir le tracé du parc amazonien de Guyane
Dépêche AFP du 12 mars 2007.
Nelly Olin, ministre de l’Ecologie, pourrait revoir le tracé du parc amazonien de Guyane en raison du mécontententement exprimé par les Amérindiens du Haut Maroni concernant le classement de leur région au sein de ce parc, a-t-elle déclaré lors d’une visite en Guyane. En octobre, lors de l’enquête publique préalable à la création du parc, les Amérindiens Wayanas et Emérillons du sud de Maripasoula avaient demandé que les zones de forêt et de rivières proches de leurs villages soient classées en « coeur de parc », zone interdite aux activités minières.
« La procédure était lancée et il était difficile de l’arrêter sauf à retarder le parc ou à le faire à nouveau capoter », a déclaré Nelly Olin à l’AFP à son arrivée à Cayenne. Mais, « dès l’instant où tout le monde le veut, le gouvernement soutient cette démarche de revoir la zone coeur du parc », a précisé la ministre, en visite en Guyane jusqu’à jeudi, à l’occasion de la création du Parc. Lors de l’arrivée de la ministre à l’aéroport de Cayenne, dimanche, une manifestation du collectif de soutien aux Amérindiens du Haut Maroni rassemblant 80 personnes, dont des chefs coutumiers ainsi que Brigitte Wingarde, une Amérindienne de Saint-Laurent du Maroni, chef de file des Verts de Guyane, a eu lieu devant la préfecture.
Le parc amazonien de Guyane, dont le décret de création a été publié au journal officiel le 28 février, couvre 34.000 km©˜ soit plus de 40% de la Guyane. Il se compose d’une zone de libre adhésion et d’une zone « coeur » d’environ 20.000 km©˜ interdite aux activités industrielles. Lundi, Mme Olin a également annoncé à Cayenne un programme d’accompagnement du Parc amazonien de Guyane de 49,9 millions d’euros sur 7 ans. Cette somme permettra de participer d’ici 2013 à un programme global de 64,7 millions d’euros pour les cinq communes du parc, a-t-elle déclaré. Sur cette somme, 28,4 millions d’euros seront alloués au désenclavement des cinq communes, Saül, Camopi, Saint-Elie, Maripasoula et Papaïchton, actuellement sans voie terrestre vers le littoral. Enfin, 33,4 millions d’euros financeront des équipements en eau potable, assainissement et électrification. Enfin, un million d’euros sera alloué à la gestion des déchets.
Les cinq maires concernés ont paraphé avec le Préfet lundi un protocole acceptant ce plan d’accompagnement, ce que n’ont fait ni le Président de la Région Guyane Antoine Karam, ni celui du département Pierre Désert. L’installation du conseil d’administration de l’établissement public chargé de gérer le parc a été remise « à une date ultérieure », selon la Préfecture, Région et Département n’ayant pas encore délibéré pour y nommer leurs représentants.