Les scientifiques doivent-ils continuer à écrire en français ?
Tela Botanica, au-delà de son action au service de la botanique, s’est engagé à promouvoir le français dans le champ de ses activités, en particulier sur Internet où notre langue est sous-représentée.
Aussi, nous nous permettons de relayer la « lettre ouverte aux responsables de l’évaluation scientifique » en faveur de la publication des travaux de recherche en français. Loin de vouloir nier l’importance de l’anglais comme langue « pivot » de communication à l’échelle planétaire, il nous semble important que chaque citoyen puisse continuer de s’exprimer dans sa langue, y compris pour ses publications scientifiques.
Texte de la lettre
Il est largement admis que la lingua franca de la recherche scientifique est aujourd’hui l’anglais. Pourtant, il existe au moins trois bonnes raisons de penser qu’il est indispensable que les scientifiques continuent d’écrire en français.
– puisque la recherche repose essentiellement sur des financements publics, une considération élémentaire voudrait que les contribuables aient un accès en français à ce qu’ils ont soutenu par le biais de leurs impôts ;
– la deuxième raison concerne l’enseignement. La production de livres de synthèse et de manuels en français est une tâche extrêmement honorable et même nécessaire pour compléter un enseignement dispensé en français. Comment faire aimer une discipline en n’offrant que des livres en anglais qui ne sont en général pas adaptés, ni au niveau, ni aux habitudes que nous avons de structurer nos enseignements ?
– la troisième raison relève de l’apprentissage. Il faut un grand entraînement pour pouvoir s’exprimer dans une autre langue que sa langue maternelle avec le même sens de la nuance, avec la même richesse. Quel meilleur moyen d’accéder à la pensée d’un auteur que de discuter avec lui dans sa propre langue ?
La publication en français apparaît donc comme une nécessité. Pour que cette production continue, il est urgent de valoriser notre activité de recherche dans notre langue. En effet, les systèmes de référencement des publications (dont le principal est une filiale d’un éditeur privé) reconnaissent prioritairement les publications en anglais ! Soit notre système national valorise cette production, soit cette dernière disparaîtra.
Reconnaître à leur juste valeur les publications en français, suppose que les sections du comité national du CNRS, du CNU et de l’AERES prennent en compte, en fonction de leurs exigences de qualité, les revues en français mais aussi les livres et les manuels. Il n’est pas normal qu’à l’heure actuelle, un bon livre écrit en français ne soit pas considéré dans l’évaluation d’un chercheur.
L’objectif de cette pétition adressée à L’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES) est de montrer que notre communauté scientifique française ou francophone a encore la capacité de penser par elle-même et qu’il ne faut pas rejeter, comme insignifiant, tout ce qui s’écrit en français.
Pour signer la pétition qui accompagne cette lettre aller sur le site http://petition.hermespublishing.com/
Daniel Mathieu
2 commentaires
« Tela Botanica, au delà de son action au service de la botanique, c’est engagé à promouvoir le français dans le champ de ses activités, en particulier sur Internet où notre langue est sous représentée. »
Bien, alors on se la refait tranquillement : « Tela Botanica, {{au-delà}} de son action au service de la botanique, {{s’}}est engagé à promouvoir le français dans le champ de ses activités, en particulier sur Internet où notre langue est {{sous-représentée}}. »
Une phrase, trois fautes.
Si l’homme est capable d’envoyer des fusées sur la lune, de casser des atomes, de greffer des coeurs… aucune raison technique ne devrait l’empêcher de s’exprimer dans sa langue natale. Nous passons déjà suffisamment de temps sur notre discipline. Je ne souhaite pas le réduire au profit de langues étrangères pour de toute façon jamais atteindre un niveau suffisant pour m’exprimer le plus précisement possible.
Il est à noter que lors des réunions internationales sont souvent envoyés non pas les meilleurs spécialistes de la question mais les meilleurs praticiens de l’anglais. C’est dire la réduction d’efficacité.