« Herbiers Bras », lettre des Herbiers Universitaires de Clermont-Ferrand

Gilles THEBAUT, Conservateur des Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand, nous a fait parvenir cette lettre il y a quelques jours pour diffusion dans nos actualités

Chers amis,

Ce petit mot pour souligner quelques faits importants à ne pas oublier
concernant la vente de l’herbier Bras et pour demander que les botanistes,
collectivités et toutes personnes attachées au patrimoine scientifique et à la
biodiversité restent soudés et prêts à se mobiliser pour la suite à donner.

Les conditions générales de cette vente sont à notre avis triplement entâchées (cf. article de la Dépêche du midi, édition de l’Aveyron du 18/11/2008) :

– une expert, madame Gil, incompétente en botanique, et de ce fait incapable
d’apprécier et d’évaluer la qualité réelle de cet herbier, sa dimension
patrimoniale et scientifique ainsi que les précautions à prendre en matière de
communication de l’information ; dans l’avenir si une telle vente se reproduit
il conviendra de nommer un expert qualifié, provenant par exemple d’une
institution universitaire ou d’un Muséum;

– un doute sur l’appartenance de cet herbier au vendeur; l’association des amis
de Villefranche et du Bas Rouergues ainsi que la municipalité de Villefranche font état, témoins et documents à l’appui, de leurs droits sur tout ou partie de cet herbier;

– une irrégularité dans la vente, l’un des acquéreurs dans la salle ayant
manifesté son intention d’acheter en levant la main et oralement, avant
l’adjudication (plusieurs témoins) ;

D’autre part la rapidité avec laquelle cette vente a été menée pour un
patrimoine de cette ampleur et d’un tel intérêt, le commissaire ne laissant pas
à la salle le temps de s’exprimer, ne peut que susciter l’étonnement et le doute. Il ne faut donc pas se tromper de cible : il y a eu une vente douteuse !

Devant la gravité de cette situation, qui se traduit par le départ de France
d’un patrimoine scientifique majeur pour la région, mémoire de la biodiversité
de l’Aveyron, notre Institut s’associera à toute démarche collective
susceptible de contester cette vente et de réintégrer cet herbier en France et
dans le réseau des collectivités et botanistes oeuvrant pour l’étude et le
suivi de la biodiversité du Massif central.

Ne baissons pas les « Bras »

G. Thébaud
Conservateur des Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand

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