Marcel Bournérias vient de nous quitter…
La SBCO (Société Botanique du Centre Ouest), par la plume de Christian BOCK, nous fait parvenir cette dépêche annonçant le décès de Marcel Bournérias. Auteur et co-auteur de nombreux ouvrages concernant la botanique (Le génie des végétaux, Guide des groupements végétaux de la région parisienne, Les orchidées de France, Belgique et Luxembourg, nombreux guides naturalistes…), sa disparition laisse un grand vide…
« Marcel BOURNERIAS nous a quitté le 10 janvier 2010. Lui qui occupait une place de choix dans la communauté botanique, et qui comptait parmi les défenseurs intelligents du patrimoine naturel. Homme de grande culture et de commerce agréable, toujours prêt à apporter son aide, il développait une remarquable compétence dans l’art de décrypter le tapis végétal. Son souci pédagogique exemplaire mettait la connaissance scientifique à la portée du plus grand nombre. Son ouvrage majeur et innovant est sans conteste le « Guide des groupements végétaux de la région parisienne » qui compte pas moins de quatre éditions (1968 -79 -84 et 2001). Dans le même ordre d’idées ce sont les 9 « Guides des côtes de France » qui nous accompagnent pas à pas sur l’ensemble du littoral français. Auteur de nombreuses publications concernant la flore et la végétation du Bassin parisien, du Quercy, des Alpes, du Grand-Nord canadien, de cartes de végétation de la France, de compte-rendus d’excursions, d’ouvrages scolaires et de vulgarisation dont le « Génie des végétaux », il est à la tête d’une œuvre immense au service de la Botanique. L’intérêt qu’il portait aux Orchidées est connu de tous : c’est une affaire de famille. Ses activités dans ce domaine se sont concrétisées entre autres par son active implication dans la réalisation de l’ouvrage de référence « Les Orchidées de France, Belgique et Luxembourg ».
Mais, emboîtant ses pas au cours d’excursions, c’est là qu’on appréciait le mieux l’homme et le savant. Nombreux d’entre nous avaient pu l’apprécié lors de la 20ème session de la SBCO en 1993 sur les marges nord-est de l’île de France. Infatigable investigateur, il fascinait par sa perception aiguë du terrain, son flair sans faille et son enthousiasme communicatif qui – et c’est là l’un de ses grands mérites – a éveillé ou confirmé nombre de vocations.
Christian BOCK »
6 commentaires
Une bien triste nouvelle et une lourde perte pour la botanique francilienne, d’autant plus lourde au vu du déficit quantitatif et qualitatif des spécialistes de la flore et des habitats…
Il faut souligner que Marcel Bournérias a consacré sa carrière à communiquer le goût de la botanique et des sciences naturelles à des élèves et des enseignants de tous niveaux : au Lycée Henri Martin de Saint-Qentin dans l’Aisne, au temps béni des classes de seconde et première C’ et M’, qui offraient un programme optionnel d’initiation à la botanique et à la zoologie, entraînant ses collègues dans ses recherches sur la flore locale ; dans les classes préparatoires aux grandes écoles biologiques du Lycée Chaptal, et à la préparation à l’Agrégation des Sciences naturelles de l’ENS de Saint-Cloud.
Aux futurs enseignants dont il assurait la formation, il a su démontrer que le terrain constitue le cadre idéal pour communiquer sa passion.
Joël Mathez
C’est une grande perte pour tous les amoureux de la nature.
Son approche écologue de la botanique (les plantes dans leur environnement) a vraiment changé l’image de cette science auprès du grand public.
Ses livres ont réactivé chez moi une ancienne passion pour les plantes.
Qu’il repose en paix !
Marcel Bournérias a égalemennt été pendant plus de 10 ans membre du Comité Permanent du Conseil National de la Protection de la Nature et, à ce titre, le « référant » flore du CNPN. Il s’est beaucoup investi dans la création d’un certain nombre de réserves naturelles et l’évaluation de leurs plans de gestion.
J’ai connu M. BOURNERIAS losque je travaillais au ministère de l’environnement au bureau des réserves naturelles entre 1991 et 1996. Moi petit secrétaire administratif j’adorais l’écouter car il était d’une gentillesse et d’une modestie remarquable. Il aimait transmettre son savoir simplement sans mépris de celui qui ne savait pas, lui qui était si savant. Je l’aimais beaucoup et j’ai de très bons souvenirs des moments passés avce lui au ministère.
J’ai le souvenir de ces journées où, modestes étudiants en maitrise à Cessières avec François Morand, nous allions porter des plantes entre des feuilles de journaux à Monsieur Bournérias, afin qu’il les détermine. C’était souvent les mêmes plantes, graminées essentiellement… et à chaque fois, avec la plus grande patience, il nous redonnait leur petit nom. Son « guide des groupements végétaux » était notre Bible, et l’une des premières éditions a toujours sa place dans ma bibliothèque…
Lorsque j’avais eu l’occasion d’aller au Labrador, il m’avait très gentiment indiqué des guides et des flores à consulter.
Je l’ai toujours « senti » comme un maître, par l’étendue de ses connaissances, et aussi par son souci de transmettre et son humanité. Il avait un charisme discret.
Un maitre nous a quittés… je souhaite juste que la relève soit assurée, que les milieux naturels qu’il a contribué à faire connaitre et protéger soient toujours défendus avec le même amour et la même détermination…