À votre avis, comment sensibiliser à la botanique ?

Vous avez récemment partagé votre point de vue sur l'évolution de la botanique en France. Ce constat collectif questionne sur la transmission du savoir. Comment partager sa passion ? Quelles sont les actions à privilégier ?

Vous avez récemment partagé votre point de vue sur l’évolution de la botanique en France. Ce constat collectif questionne sur la transmission du savoir. Comment partager sa passion ? Quelles sont les actions à privilégier ?

Tela Botanica vous convie à une réflexion globale sur l’évolution des usages et des pratiques en botanique. Ce travail nous permettra d’orienter nos actions tout en s’appuyant sur un ressenti partagé.

Participer, mais comment ? Les questions « Philobota » sont pour tous ! Faites-nous part de votre point de vue sur la botanique en postant votre commentaire à la fin de l’article.
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>> Question Philobota du jour

Sensibiliser à la botanique. Oui, mais comment ?

Une réputation « poussiéreuse », un manque d’outils grand public, un enseignement quasi inexistant, des débouchés professionnels incertains… Le constat quant au désintérêt pour le monde du végétal est manifeste. Le désir des botanistes à vouloir transmettre leur passion l’est tout autant.

Face à une population urbanisée, à une société consumériste, comment inverser la tendance ? Comment sensibiliser à l’étude et à la compréhension du milieu naturel ? Et quels moyens d’actions privilégier ?

À vous de réagir !

Pour alimenter le débat :
À votre avis, s’intéresse-t-on encore à la botanique ? – Question Philobota du 15/09/09
À votre avis, où en est le rapport entre l’Homme et les plantes ? – Question Philobota du 14/10/09

16 commentaires

  1. Bien sûr que l’on peut encore (et heureusement) sensibiliser à la botanique ! Les gens s’intéressent, il y a une prise de conscience indéniable même les actes ont encore du mal à suivre. Les conférences grand public font souvent le plein – même en semaine.
    Pour ma part, j’utilise beaucoup la photo – la macro plus particulièrement – car elle permet d’inventer tout un tas de jeu, de devinettes que ce soit pour un gosse de 4 ans ou un adulte. Et ça marche, les gens s’interrogent, débatent, échangent et vous posent des tonnes de questions…
    Au final, vous avez passé une heure à leur parler de botanique, de protection, etc… et je pense vraiment qu’ils regardent ensuite les plantes d’un autre oeil…

  2. Pour sensibiliser les plus jeunes à la botanique je viens de créer une entreprise d’édition de jeu nommée Betula.

    deux titres viennent de paraître fin janvier 2010:
    « Mémo Nature fleurs sauvages »
    et « Mémo Nature feuilles »
    Ces jeux permettent de jouer tout en aiguisant son oeil de botaniste en herbe.Ces jeux grand public s’adressent à tous.Pour en savoir plus ou pour les acheter sachez qu’ils sont déjà référencés sur internet.

  3. Constatations :

    1/ L’homme moderne, citadin, ({Homo civitatis} ?) représente aujourd’hui en France plus de 80% de l’espèce. La relation qu’il a à la plante est essentiellement limitée à l’achat de légumes au supermarché local, à l’arrosage d’un Ficus qui achève de mourir dans un coin du salon et dans le meilleur des cas à l’entretien d’un jardin et à la plantation de variétés horticoles aux noms improbables… Il me semble difficile d’avoir un effet quelconque sur cet état de fait.

    2/ L’homme moderne, toujours lui, est pressé. Naturellement, l’image (fixe ou mobile) devient donc le principal vecteur du transfert de connaissances : elle permet d’éviter de longs discours considérés comme ennuyeux et des textes que l’on n’a pas le temps de lire. Le phénomène est encore accentué si la « cible » est la jeunesse.

    3/ L’homme moderne, enfin, dispose de moins en moins de temps de loisir. C’est peut-être la raison pour laquelle il me semble que ce sont surtout les retraités qui s’intéressent à la botanique (je ne parle pas des professionnels.)

    4/ L’école laisse de moins en moins de place à ce type d’enseignement hélas considéré comme peu utile. Là encore, je ne crois pas qu’il soit possible de faire grand-chose actuellement, sauf à se lancer dans un long combat… Mais pourquoi pas?

    5/ Par contre, la protection de la nature et de la biodiversité est à la mode.

    Si l’on accepte ces constatations, les conséquences à en tirer sont peu nombreuses et deviennent (presque) évidentes : profiter de l’effet de mode concernant la nature et la biodiversité ; faire du « sensationnalisme » à base de documents en images et de films ; jouer sur les {media} « efficaces » : télé et Internet.

    Enfin, les « outils grand public » font en effet cruellement défaut en ce qui concerne la botanique. On m’a toujours dit : « Si ce que tu cherches n’existe pas, crée-le ! »
    Créons donc !

    Bonjour à tous.

    1. Celui qui est toujours pressé et qui n’aime pas lire une description botanique aura bien du mal à passer le cap de la simple curiosité (à la mode) et à atteindre le domaine de la connaissance botanique. En ce domaine, comme en tout art, rien de valable ne peut se faire sans persévérance. L’image ne résoudra pas le problème : elle peut éveiller l’intérêt et le goût de l’effort continue qui seul peut conduire au progrès. Quelques rares autodidactes y parviennent seuls. Le plus grand nombre n’y arrive qu’avec l’appui des associations où se trouvent des connaisseurs, des animateurs, des passionnés, des acharnés, et pas trop d’enragés …

  4. La vie en zone rurale permet plus de contacts avec la nature, cependant la population ne vit pas vraiment de manière naturelle mis à part quelques amateurs de produits bio et autres connaisseurs.

    Pour intéresser le public à la botanique, l’utilisation de plantes sans produits toxiques en cuisine et en phytothérapie est une bonne entrée en matière. Les sorties nature ont aussi un attrait pour les amateurs de plein air et permettent de comprendre l’importance des plantes dans les écosystèmes. Une approche ludique facilite l’apprentissage, j’aimerais créer un sentier botanique.

  5. En tant qu’animateur j’aborde les plantes par leurs particularités : comment elles se défendent, comment elles sont utilisées, comment on peut s’en servir dans la vie de tous les jours. Comme l’animateur « anime », c’est surtout dans la façon de présenter les choses que l’on retient l’attention des enfants (et des adultes aussi je pense). Il faut être un peu comédien, raconter des histoires, être convaincu et passionné par ce qu’on raconte. C’est juste un sujet comme un autre en fait, sauf que comme les enfants préfèrent en général les insectes, il faut être encore plus convaincant!
    Personnellement, je fait pas mal de scans, des belles images pour montrer qu’une plante, eh ben c’est joli.

  6. La Catananche « Société botanique et mycologique du Nyonsais » organise des sorties botaniques sur différents thèmes : plantes de jardin,salades sauvages, détermination des arbres en hiver, orchidées, à la recherche d’une espèce ou des plantes d’un lieu donné, des espèces aquatiques, géologie, etc. Cette diversité attire différents adhérents et les sensilibise aux beautés et à la protection de la nature.

  7. Bonjour,

    Nous sommes de plus en plus urbains, c’est un fait mais ceci ne veut absolument pas dire que nous sommes déconnectés et insensibles à la nature.

    Il y a un vrai désir aujourd’hui de vivre de façon plus saine et souvent plus naturelle. Je crois qu’une bonne approche est de commencer par l’assiette. Qu’avons nous dans nos assiettes, si c’est une plante quelle histoire a t elle, si c’est de la viande, qu’a mangé cet animal et de là élargir sur les besoins alimentaires, les médicaments sans oublier bien entendu les plantes décoratives.

  8. Bonjour,

    Pour ma part j’aime naturellement la nature et aimerais m’intéresser à la botanique pour devenir botaniste amateur, et pouvoir à mon tour transmettre mon savoir à mes enfants.

    Mon constat, c’est qu’il est difficile de connaître des botanistes ou même des associations de botanistes. J’adorerais trouver un passionné qui m’emmènerais en ballade (avec d’autre, tant qu’à faire) et m’apprendrais sur le terrain le nom des plantes et éventuellement leurs vertus, mais je n’en trouve pas.

    J’avais lancé un appel à des membres de Tela Botanica habitant dans mon coin (grâce à l’annuaire) afin de faire des sorties d’apprentissage, mais personne n’a répondu présent.

    Je pense qu’avant de penser à faire découvrir la botanique, il faudrait avoir des réseaux bien identifiés avec des passionnés prêts à accompagner sur le terrain des débutants qui ont soif d’apprendre. Ils pourraient alors vivre leur passion, en parler autour d’eux et, de fait, sensibiliser à la botanique.

    Ensuite, de fil en aiguille, ça viendra naturellement.

    Concrètement cela pourrait prendre l’aspect d’un unique annuaire « officiel » en ligne par région et zones géographiques, annuaire de botanistes ou d’associations de découverte des végétaux.

    1. salut, pour moi je soutiens l’idée que la sensibilisation commence par les enfants et les jeunes en créant des sociétés, des associations au sein des structures (écoles)mais les personnes qui prennent cette responsabilité doivent étre spécialisée du domaine( il faudrait apprendre la botanique par des botanistes).il faudra commencé par leur montrer les parties des espèces et de leurs expliqué son role dans la nature car il n’ya pas mieux que le concret(voir la forme de l’espèce)après cela vient les réactions de ces enfants et chacun commence à s’exprimer.

  9. J’aime naturellement la nature… Rien de plus naturel Ludovic 🙂

    Pour intervenir couramment sur des manifestations florales, je confirme les conclusions de Francois. L’influence du visuel, simple et rapide, notamment à travers la télévision est prépondérant dans notre manière d’appréhender le monde.
    Cependant de plus en plus d’associations nous proposent de sortir de ce carcan et veulent faire découvrir la botanique et le monde des plantes aux enfants et aux adultes.
    Depuis 3ans je propose des animations enfants pour découvrir la botanique à travers le monde des graines et des fruits (projet Terre de graines ). Les demandes croissantes me font penser que la volonté d’avancer est là, même si nous sommes encore loin de certains pays comme l’Allemagne…

    @La catananche : Serez vous présent pour la foire bio de Nyons ? Au plaisir de vous rencontrer là-bas.

  10. Pour moi, il y a 2 problématiques à gérer :
    1- l’évolution de l’accès à l’information ;
    2- l’éducation.

    1- La première me parait en bonne voie : si je compare au temps ou j’ai débuté la botanique avant les années 2000 et aujourd’hui, l’accès à l’information à fait un bon de géant. Quand on avait accès à une ‘Bonnier’ ou une ‘Fournier’ en promo on était plutôt content. Maintenant les associations botaniques fleurissent dans tous les coins, internet devient un support d’information incontournable à travers des sites botaniques comme telabotanica ou d’autres qui deviennent des mines d’or de renseignement (en surfant, on trouve aussi des itinéraires bota, des localisation de taxons…). Les anciennes flores restant des références sont en libre téléchargement, de nouvelles flores de France sont en cours de finition. Il reste à gérer les problèmes de diffusion de connaissance et de rétention d’information de certains professionnels, mais dans l’ensemble on a fait un bond en avant…

    2- le seul frein à la « production » de botanistes et la « sensibilisation » à mon avis vient de l’éducation. Si de nombreux stages ou sorties sont organisés chaque année pour le grand public, si une personne motivée peut facilement participer à des manifestations, la disparition totale de la botanique des enseignement au lycée, à la fac, dans les écoles d’ingé et le faible niveau à mon avis dans les bts ou écoles particulières est un réel problème. On ne suscite plus de vocation chez les jeunes et on ne forme plus les botanistes. J’ai pour ma part vécu, au début des années 2000, probablement les dernières années d’enseignement à la fac de la botanique de terrain et son remplacement par la botanique de labo !

    Pour travailler pas mal avec les professionnels de l’environnement, public ou privé, je m’aperçois que le niveau global est étrangement faible et si l’engouement est bien réel, les bases sont souvent absentes faute d’éducation…

    A mon humble avis, seule la réhabilitation de l’enseignement de la botanique peut être le vrai moteur de la sensibilisation et susciter des vocations. La poursuite du travail sur la diffusion des connaissances est ultra nécessaire comme catalyseur, mais il faut un moteur !!

  11. Bonjour à tous,

    Je suis sceptique quant à deux points de vue développés dans cette discussion : d’une part je ne crois pas que la mode « vert/bio » conduise si souvent que ça à la botanique -je perçois ce mouvement comme majoritairement bobo, j’ai souvenir d’avoir souri en entendant une fois une responsable locale des verts demander « où on pouvait trouver des graines de cette jolie fleur jaune que tu fais pousser devant chez toi » – il s’agissait d’Onagre bisannuelle, elle n’avait jamais remarqué cette plante archi-commune ici, et pas spécialement discrète : pour quelqu’un qui se pique d’écologie…. De même, pour ce qui est de la phytothérapie, en ce qu’elle considère les plantes avant tout en fonction de leurs usage, je doute qu’elle oriente vers une connaissance systématique. Un autre point qui me fait réagir : l’usage de la l’image : elle est insdispensable… mais je me souviens avoir randonné dans un groupe qui utilisait des flores « avec des photos » : les erreurs d’identification étaient ahurissantes, car en comparant la photo à la plante qu’ils avaient sous les yeux, ils ne savaient pas à quoi attacher de l’importance.

    Dans le lycée où j’enseigne, avec un collègue de SVT, nous avons lancé une initiation à la botanique – initiation facultative s’adressant à des élèves motivés en 1ere et Terminale. En insistant sur le fait que la perte de biodiversité ne se limitait pas aux gorilles et aux panthères, mais était évidente même sur le bord des chemlins pour qui savait voir, nous avons motivé 13 élèves sur environ 600 que compte l’établissement – dans l’ensemble, plutôt des scientifiques. Seuls 8 sont venus et viennent encore, a priori ils sont… contents.

    Plutôt que de leur présenter des espèces courantes, on a choisi de les faire plancher sur les familles : ainsi, même s’ils n’identifient pas complètement une plante, ils reconnaîtront au premier coup d’œil si c’est une liliale, et au deuxième s’il s’agit d’une liliacée, d’une amaryllidacée ou d’une iridacée – l’important, c’est qu’ils aient clairement la notion d’une structure, quitte à approfondir s’ils le souhaitent. Nous avons donc choisi une dizaine de familles de plantes à fleurs, et l’idée était de leur faire observer, pendant l’hiver, une orchidée tropicale achetée chez un fleuriste, par exemple ; puis de leur montrer, lors d’une sortie de fin d’année, que la même structure se retrouvait chez certaines plantes indigènes. Comme support, nous avons choisi la petite flore de Bonnier, qui tout en adoptant une détermination « taxonomique » (famille puis genre puis espèce), reste très simple – et tant pis si la nomenclature date.

    Les familles choisies nous ont semblé à la fois fréquentes et intéressantes du point de vue des mécanismes de fécondation : ainsi des labiées (étamines en balancier des fleurs de sauge), des scrofulariacées (fleurs personnées des linaires et des mufliers), des aracées (piégeage des pollinisateurs dans les fleurs d’Arum), des fabacées (étamines « à ressort » du genêt, qui jaillissent dès que la carène s’entrouvre) ; nous avons laissé de côté d’autres familles peut-être plus fréquentes mais moins motivantes (crucifères, graminées)

    Voici le contenu des 3 premières séances d’1 heure (nous n’en sommes que là, n’ayant commencé qu’en janvier)

    1ere séance : présentation des grandes divisions du règne végétal : Cryptogames / Phanérogames (observation de feuilles de fougère et de mousses) ; Gymnospermes / Angiospermes (et qui peut me suggérer la mise en évidence la plus manifeste possible de cette distinction ?) ; Monocotylédones / Dicotylédones ( observation de graines germées)

    2eme séance : retour sur monocotylédones et dicotylédones : rappels de la nomenclature des différentes pièces florales, comparaison des fleurs de tulipe et de primevère, tracé des diagrammes floraux ; observation de l’hétérostylie des primevères, interprétation en relation avec la pollinisation croisée

    3eme séance : sur l’exemple d’un iris, d’une tulipe et d’un perce neige, création d’une grille de classification basée sur la position de l’ovaire (infère/supère) et le nombre d’étamines (3/6). Application : à quelle famille appartient une jacinthe ? observation de la fleur d’Iris en lien avec le mécanisme de pollinisation. 1eres utilisation de la flore de Bonnier.

    Voilà… les suggestions sont bienvenues !

  12. Bonjour à tous !

    A mon humble avis, léducation commence par les enfants. Comment faire ? Comme on fait pour les jeux électroniques. Créez des supports de jeux tout simplement niveau première année de maternelle à troisième année de maternelle. A cette période de la vie, les enfants ont la capacité de tout enmagasiner avec facilité incomensurable.

  13. Il faut enseigner la botanique à l’école. J’ai eu quelques cours en seconde ou première, et cela avait éveillé en moi un début d’intérêt. Plus tard, au début de mes études de pharmacie, on m’a reparlé de botanique et mon intérêt s’est réveillé pour de bon. Une chose ressort de mon propos: sans l’enseignement de la botanique que j’ai eu au cours de mes études, jamais jamais je ne me serais intéressé à ce domaine.

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