En bref : une plante hybride pour limiter le réchauffement climatique ?
La culture massive de biocarburants pose de multiples problèmes, dont bien sûr son impact sur le réchauffement climatique. Selon des simulations faisant intervenir des cultures énergétiques basées sur le Miscanthus x giganteus, sa dette en carbone du fait du remplacement des autres végétaux serait remboursée en quelques dizaines d’années au lieu des centaines parfois évoquées pour, par exemple, l’éthanol tiré du maïs.
Le monde est de plus en plus confronté à la nécessité de disposer de nouvelles sources d’énergie, durables, et à celle de réduire les émissions de CO2. L’une des voies étudiées est celles des biocarburants, en particulier la production de bioéthanol à partir du blé ou du maïs (des algues comme l’ulve sont aussi envisagées). Mais cette voie est étroite. Lorsque l’on calcule la quantité de plantes nécessaire pour remplacer complètement le pétrole et les coûts environnementaux et énergétiques liés à l’emploi de pesticides, d’engrais et à la taille des cultures, on peut légitimement se demander si le remède n’est pas pire que le mal.
Depuis plusieurs années cependant, des laboratoires sur la planète, dont l’Inra en France, se penchent sur le cas d’une plante hybride pérenne de la famille des poacées (autrefois appelées graminées) : le Miscanthus géant (Miscanthus × giganteus). Elle présente un remarquable potentiel en tant que puits de carbone et agrocarburant mais aussi comme source de fibres, pour la pâte à papier en particulier.
– Lire la suite de l’article de Laurent Sacco du 27 Mai 2010 sur Futura-Sciences.com
—–
Photo d’illustration par « Sebastian Krebs » / www.youthmedia.eu, CC-License(by-nc-nd)
1 commentaire
La réponse à la crise énergétique actuelle passera t elle par une monoculture ? Chaque année une nouvelle plante est proposée, hier le mais, le palmier à huile, aujourd’hui autre chose… C’est oublier que c’est surtout le mode cultural qu’il faut remettre en question. Que ce soit du mais, du soja ou n’importe quelle monoculture, le bilan carbone pourra certe varier, mais les bienfaits pour les hommes ne seront jamais à la hauteur de ses besoins croissants et démesurés… C’est plus dans la polyculture ou les systèmes agro-pastoraux que nous trouverons des réponses à nos problèmes. La réduction de nos besoins en énergie ne sera pas nécessaire, mais inéluctable de toute façon.
Arretons de nous égarer en cherchant quelques « plantes miracles ». Le miracle existe déjà, il réside dans la diversité des végétaux.
Romain Dufayard, agronome