Au Sénégal, les villageois replantent des arbres

Invité d'honneur du festival Si la mer monte, qui s'est tenu à l'Ile-Tudy le week-end dernier, et dont la région invitée était cette année l'Afrique de l'Ouest, Jean Goepp, coordinateur à l'Océanium de Dakar, a ouvert le cycle de conférences scientifiques sur les conséquences du réchauffement climatique. Il a présenté le projet phare de l'Océanium, consistant à replanter, grâce à une méthode participative, 30 millions de palétuviers dans la mangrove sénégalaise pour lutter contre la déforestation.

Invité d’honneur du festival Si la mer monte, qui s’est tenu à l’Ile-Tudy le week-end dernier, et dont la région invitée était cette année l’Afrique de l’Ouest, Jean Goepp, coordinateur à l’Océanium de Dakar, a ouvert le cycle de conférences scientifiques sur les conséquences du réchauffement climatique. Il a présenté le projet phare de l’Océanium, consistant à replanter, grâce à une méthode participative, 30 millions de palétuviers dans la mangrove sénégalaise pour lutter contre la déforestation.

Au Sénégal, en particulier en Casamance et au Saloum, la mangrove est l’écosystème typique de la région. Constituée d’îlots de palétuviers peuplés par une abondante faune, elle constitue un écosystème richement productif indispensable à la vie des communautés côtières. En effet, le palétuvier, principale espèce de cet écosystème, est utilisé comme bois d’œuvre par les populations locales. Par ailleurs, les huîtres, qui poussent naturellement sur les racines échasses, fournissent un apport important de protéines dans l’alimentation. Les forêts de mangrove constituent aussi des habitats naturels pour une grande variété d’espèces animales (crabes, huîtres, mangoustes, loutres, crocodiles, singes, oiseaux…) et un lieu de fraie et de nurserie pour de nombreuses espèces de poissons. En quelques décennies, la superficie des forêts de mangrove a fortement diminué, en raison de sa surexploitation par la population. En 2008, ces forêts ne couvraient plus que 80 000 hectares, soit une réduction de 50% par rapport à 1980. Le reboisement de la mangrove est ainsi devenu une véritable urgence écologique.

« Tout le village s’y est mis ! »
Face à ce constat, l’Océanium, association qui œuvre pour la protection de l’environnement au Sénégal (lire en encadré), décide, en 2006, de planter 65 000 palétuviers sur 3 hectares dans le village de Tobor, en Casamance. « Tout le village s’y est mis ! », raconte Jean Goepp, le coordinateur des actions de l’Océanium. « L’année d’après, dix villages ont planté 500 000 palétuviers, poursuit-il. Cette année, on en a planté 36 millions en trois mois ! ». Autant dire que les objectifs initiaux de l’association ont été largement dépassés. Un film retrace l’évolution de l’opération.
Pour reboiser la mangrove, l’Océanium s’est appuyée sur les villageois. « On cherche avant tout à changer les mentalités pour mieux gérer les ressources naturelles », insiste Haïdar El Ali, à la tête de l’Océanium depuis 1984. L’association organise une campagne de sensibilisation dans les villages à l’aise d’un ciné-débat baptisé « Plante ton arbre ». Ensuite, il s’agit de former deux groupes : un groupe de cueilleurs, majoritairement composé de femmes, pour cueillir les graines de palétuviers – ou propagules -, qui ont la particularité de germer sur l’arbre. Et un autre groupe pour planter les propagules dans la mangrove désertée.

Lire la suite de l’article du 29 mai 2010 par Aurélie Thépaut sur le site Bretagne-Durable.info

En savoir plus :
– voir le site d’Océanium
– voir la page Facebook d’Océanium
– voir l’article Le déclin des mangroves, un malheur de plus pour les pays du sud ? sur Tela Botanica

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Photo d’illustration © National Oceanic and Atmospheric Administration

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