Du colza OGM dans la nature !

Les plantes génétiquement modifiées sont d'ores et déjà dans nos assiettes, qu'on le veuille ou non. Elles seraient aussi désormais au bord des routes, au moins aux Etats-Unis, par manque de contrôle de leur dissémination. Une mauvaise nouvelle pour les protecteurs de l'environnement.

Les plantes génétiquement modifiées sont d’ores et déjà dans nos assiettes, qu’on le veuille ou non. Elles seraient aussi désormais au bord des routes, au moins aux Etats-Unis, par manque de contrôle de leur dissémination. Une mauvaise nouvelle pour les protecteurs de l’environnement.

Les organismes génétiquement modifiés, ou OGM, sont aujourd’hui couramment cultivés pour l’industrie agro-alimentaire. Depuis le milieu des années 1990, où les premières plantes OGM ont été commercialisées, les scientifiques n’ont cessé d’essayer d’améliorer le patrimoine génétique des plantes agronomiques. Résistance aux insectes, aux herbicides, à la sécheresse… beaucoup de gènes d’origine bactérienne ou autre ont ainsi été transférés au maïs, au soja ou encore au colza.

Pourtant, les OGM n’ont pas que des avantages. En effet, les transgènes introduits dans les plantes expriment des protéines a priori inoffensives pour notre organisme, mais la modification d’un seul gène peut entraîner une modification globale de l’expression des gènes de la plante. Un tel processus peut mener à des conséquences inattendues, potentiellement dangereuses. Les anti-OGM mettent le doigt sur une trop faible recherche de ces risques potentiels, et surtout sur le manque de recul des scientifiques et des producteurs. De plus, les gènes de résistance pourraient être transmis aux bactéries, accentuant le phénomène de résistance aux antibiotiques, déjà problématique.

Dans ces conditions, les cultures devraient être contrôlées pour éviter toute dissémination vers des champs non-OGM. La propagation des graines dans des zones sauvages pourrait avoir des conséquences néfastes sur la biodiversité de ces régions car les OGM plus résistants pourraient prendre le dessus. Mais il semble vain d’éviter la dissémination des cultures lorsque des champs entiers de plantes OGM sont soumis aux vents et aux insectes et que les semences sont transportées par camions à travers le pays.

Lire la suite de l’article du 6 août 2010 par Claire Peltier,sur le site Futura-Sciences.com

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Image d’illustration : Franz Eugen Köhler, Köhler’s Medizinal-Pflanzenfrom, 1887, licence GFDL-DD.

7 commentaires

  1. La résonnance médiatique à cette nouvelle est sans mesure avec la banalité de la « découverte ». Tout d’abord, le titre est quasi mensonger. Qui peut vraiment assimiler des bords de route à « la nature » ? Les graines de colza tombent parfois des camions, oui et après ? Le seul élément « nouveau » de l’étude est qu’il y aurait eu dans un cas une seconde génération de colza féral combinant deux transgènes. Mais le colza peut au pire devenir une adventice dans les champs cultivés. Il n’a aucun avantage compétitif dans la « vraie » nature. De plus, les transgènes responsables d’une résistance à un herbicide n’ont des chances de se maintenir que si l’on traite le milieu où ils poussent avec cet herbicide !

    Le reste de l’article n’a rien à voir avec le sujet, mais constitue une piqûre de rappel de la profession de foi anti-OGM. Que viennent faire là les antibiotiques et les bactéries ? Bizarre pour un site comme Futura-Science qui est censé s’occuper de science.

    1. Je suis bien d’accord sur le fait que l’on ne peut assimiler les bords de route à la « vrai » nature. Mais où est la limite ?
      Si cet article n’est pas tout à fait conforme au titre, il a au moins le mérite de nous montrer, preuve à l’appui, que la dispersion des OGM dans la nature existe réellement. Ce n’est pas être d’un mouvement anti-OGM que de révéler cela. Même si c’est contraire aux dires des pro-OGM. Et puis colza et moutarde sont de la même famille il me semble et les moutardes « sauvages » ça existe …
      Alain.

    2. En fait, vous ne répondez pas à mes arguments. Le choix des mots est en tout cas essentiel. « La nature » a bon dos. Il est exact qu’il y a plusieurs Crucifères proches du colza, mais ce sont pour la plupart des plantes pionnières, qui ont donc vocation à devenir des adventices. Or un caractère de résistance à un herbicide n’a de chances de se répandre que là où l’on applique cet herbicide. C’est là le risque majeur, mais il concerne les agriculteurs. S’ils traitent trop souvent avec du glyphosate, ils vont immanquablement favoriser l’apparition d’adventices résultantes au glyphosate, qu’elles soient d’ailleurs transgéniques ou non.

  2. Tous ces problemes parraissent etre lie au fait que les plantes transgeniques peuvent se reproduire sexuellement avec les plantes sauvages….la technologie existe pour bloquer cela …pourquoi les firmes privees ne l’utilise t’elle pas??????….J’aurais apprecie lire ce genre de commentaire dans cet article plutot que d’avoir un autre reformatage de quelque chose que l’on sait deja!!!!!

    1. {« les plantes transgeniques peuvent se reproduire sexuellement avec les plantes sauvages….la technologie existe pour bloquer cela …pourquoi les firmes privees ne l’utilise t’elle pas ?????? »}

      N’était-ce pas le but de ce qui a été surnommé « Terminator », et qui a été tant décrié ?

    2. Eh oui ! Surnommées « Terminator » par Pat Mooney, ces technologies de restriction de l’usage génétique (Genetic use restriction technology, GURT) ont fait l’objet d’une violente campagne de la part de ceux qui pensent que les plantes ont un droit intrinsèque à se reproduire. Elles ont en fait été abandonnées (pour l’instant) parce qu’elles sont techniquement difficiles à mettre en œuvre. Mais elles seraient bien utiles pour éviter le dispersion involontaire des transgènes. Ce n’est qu’une contradiction de plus.

    3. euh… sauf si ce transgène terminatorise les plantes sauvages… franchement, je ne me vois pas passer le reste de ma vie à faire du bouturage pour que l’ensemble des êtres vivants de la Terre puisse se nourrir.
      « Terminator » en plein champ, vous n’avez pas plus débile comme idée ?
      Le plus simple ne serait-il pas d’arrêter de jouer aux apprentis sorciers ? Où est l’urgence de produire des OGM ? Vivons-nous mieux avec les OGM ? (je parle des cultures, pas des bactéries « usines » de l’industrie pharmaceutique)

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