Des plantes et des noms

À télécharger / Le mémoire bibliographique de Mélisse Durécu, stagiaire "noms normalisés français" au sein de l'association Tela Botanica.

À télécharger / Le mémoire bibliographique de Mélisse Durécu, stagiaire « noms normalisés français » au sein de l’association Tela Botanica.

Dès l’aube de l’humanité, les plantes ont été utilisées comme médicaments, aliments, objets de décoration, poisons, matériaux, fétiches, symboles… Mais pendant des siècles, leur fonctionnement resta une notion imperceptible et mystérieuse. Ainsi, les hommes apprirent vite à les reconnaître, à échanger entre eux des informations à leur propos, et donc, à les nommer.

Les premiers ouvrages décrivant les plantes et leurs vertus firent leur apparition en Grèce
avec Théophraste (vers 314 avant J.-C.) et Dioscoride (60 apr. J.-C.) et en Italie avec Pline
(23-76 apr. J.-C.). Dioscoride dans son ouvrage en grec connu sous le nom de Materia medica,
désigne les plantes médicinales en grec, latin, perse, syrien, égyptien et espagnol (ALLORGE,
2008). Les ouvrages de Pline et Dioscoride resteront jusqu’à la fin de la Renaissance les seuls
ouvrages de base, copiés, recopiés et modifiés maintes fois, avec l’apport des sources arabes.
Mais la méconnaissance des plantes d’où provenaient la matière médicale, les substitutions
entre plantes pour un même usage et les confusions engendrées par les traductions ont abouti
à un chaos de la nomenclature. En effet, les traducteurs, les commentateurs ou encore les
praticiens s’accordaient rarement ; « on donnait ainsi facilement vingt noms à la même plante
et à vingt plantes le même nom » (ROUSSEAU, 1802).

C’est au 16ème siècle que l’on vit apparaître de « vrais » botanistes (Charles de L’Écluse
(1526-1609), Mathias De Lobel (1538-1616), Andrea Cesalpino (1519-1603)…). Ces auteurs
qui commençaient à réunir les espèces et à séparer les genres prirent conscience de la
difficulté de s’accorder sur un nom. On vit ainsi de nombreux noms apparaître sous forme de
longues phrases descriptives et embarrassantes appelées polynômes. Tous ces auteurs
publiaient en latin, qui était la langue scientifique de l’époque, et qui est resté la langue de la
nomenclature biologique.

C’est aux frères Bauhin (surtout à Gaspard Bauhin), fin 17ème siècle, que l’on doit l’établissement d’une synonymie entre … Lire la suite

Mélisse Durécu

– Consulter l’intégralité de l’article « Des plantes et des noms » de Mélisse Durécu, mars 2011, dans la rubrique Publication de Tela Botanica.
– Télécharger l’article au format PDF (5 pages, 293 Ko).

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Image d’illustration : lusi, sanja gjenero, on SXC.hu

3 commentaires

    1. C’est en effet une remarque très intéressante. Cela m’avais déjà été signalé comme « étrange ». C’est une information que je tire d’un article de L.Allorge dans le tome 2 de « Aux Origines des plantes ». Je n’ai pas encore infirmer ou confirmer cette information.

    2. J’avais fait effectivement cette remarque à Mélisse. J’ai des éditions de Dioscoride en plusieurs langues, mais elles ne s’intéressent guère à cette question. J’ai simplement une liste des noms grecs des langues concernées, qui demande à être traduite correctement. Pour l’Espagne, il doit s’agir d’une forme d’ibère.

      Je crois savoir que l’identification de ces langues n’est pas simple, car les noms donnés par Dioscoride (qui était originaire de Cilicie et écrivait en grec) ne correspondent pas toujours à quelque chose de connu, et peuvent se référer à des langues dont on ne connaît rien !

      A creuser donc. Pour le mémoire de Mélisse, je pense qu’il vaut mieux écrire que Dioscoride a donné des noms dans plusieurs langues de l’antiquité. C’est tout !

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