Libre propos sur la pratique de la botanique sur le terrain
Sur le site « Les journées de Coste« , parmi les nombreux documents disponibles, figure un petit article fort intéressant rédigé par Christian Bernard (auteur de la remarquable Flore des Causses publiée par la SBCO en 1996) dont je vous recommande la lecture…
Près de quarante années de participation à diverses et nombreuses sessions extraordinaires
(Soc. bot. de France, Soc. bot du Centre-Ouest,…) me permettent aujourd’hui de constater et
de vivre l’évolution de la pratique de la botanique lors des sorties sur le terrain.
Ma première session extraordinaire – et c’est pour moi un souvenir inoubliable – fut celle de
la Société botanique de France, à Font-Romeu, en juillet 1970, conduite magistralement dans les milieux supra-forestiers, par notre ami André Baudière.
Débutant tout frais émoulu, je me trouvais parachuté, ainsi que quelques autres débutants
comme moi, au sein d’un groupe de botanistes généralement bien plus âgés que nous, mais au demeurant généralement sympathiques et bien disposés à nous aider. Plusieurs de ces
vénérables congressistes arboraient un équipement à peu près conforme aux recommandations du Verlot (1879) dans « le Guide du botaniste herborisant » (1).
Dans l’équipement type figuraient bien entendu la presse et la bonne vieille boîte de ferblanc
: la boîte à herborisation qui permettait d’entasser les plantes récoltées dans l’ordre
chronologique de leur prélèvement…
Je fis donc l’acquisition d’une boîte, chez Boubée à Paris, qui fut un temps ma fidèle
compagne de terrain à mes débuts, mais que j’abandonnais quelques années plus tard, car
passée de mode ! Aujourd’hui, suspendue à un clou au fond de mon garage, couverte
d’éraflures et de cabosses, elle me rappelle -non sans quelque nostalgie- mes premières
courses folles et mémorables dans les canolles caussenardes ou dans quelques couloirs
d’éboulis des Alpes ou des Pyrénées, en compagnie de Gabriel Fabre, mon beau-père…
La boîte à herboriser disparut donc définitivement de l’équipement des botanistes dans les
années 80 et fut remplacée par des sacs, souvent en plastique -modernité oblige-, dans
lesquels étaient fourrées pêle-mêle les plantes prélevées…
Lire la suite de cet article dans le fichier .pdf en téléchargement.
Voir également le site Les journées de Coste
Daniel Mathieu
Tela Botanica
1 commentaire
Un article plein de bon sens, qui met le doigt sur une pratique de la botanique s’éloignant du bonheur de la recherche, et du temps de « prise de tête » devant ses flores et son échantillon, les yeux dans la binoculaire;
J’aime particulièrement cette phrase :
« Allons-nous donc vers une botanique exclusivement photographique, pouvant mener à la
plante pour la plante, et à laquelle on accède grâce à des coordonnées GPS ultra précises et
sans approche de connaissance du terrain ou de l’habitat ? ».
Rien de tel que : « Tiens, je verrais bien Euphorbia dulcis par ici », et de la croiser quelques 100 aines de mètres plus tard ! ou à l’inverse, d’être étonné de la présence d’une espèce dans une station !
Bref, vive la botanique de terrain, qui n’exclut pas une belle photo de temps en temps !