Menace sur les acteurs de la Biodiversité en Camargue

La Réserve Nationale de Camargue a maille à partir avec les sangliers, disons plutôt les "cochongliers", et ceux qui les nourrissent. Avec le soutien de la Société Nationale de Protection de la Nature nous sommes invités à signer la pétition ci-dessous en réaction à un procès injuste qui leur est fait par la fédération des chasseurs des Bouches du Rhône et qui menace la biodiversité en Camargue.

La Réserve Nationale de Camargue a maille à partir avec les sangliers, disons plutôt les « cochongliers », et ceux qui les nourrissent. Avec le soutien de la Société Nationale de Protection de la Nature nous sommes invités à signer la pétition ci-dessous en réaction à un procès injuste qui leur est fait par la fédération des chasseurs des Bouches du Rhône et qui menace la biodiversité en Camargue.

Face à la raréfaction du « petit gibier », le sanglier est devenu le favori des chasseurs qui, entre 1970 et 1990, ont lâché des dizaines de milliers d’animaux d’élevage et les ont croisés avec des porcs pour doubler la fécondité, d’où le nom de « cochongliers ». Il y a eu pollution génétique, car il est maintenant difficile de trouver dans la nature des sangliers qui ne soient pas mâtinés de cochon. Le futur gibier est nourri en hiver, ce qu’on appelle l’agrainage, qui permet deux reproductions par an. Nous sommes ainsi passés de 50 000 sangliers abattus en 1975 à environ 700 000 aujourd’hui…

Câlinés par ces apprentis-sorciers, les cochongliers sont en pleine explosion démographique, envahissant les zones urbanisées alors que les effectifs de chasseurs se réduisent d’année en année. Les fédérations, devant rembourser les dégâts aux agriculteurs, sont de moins en moins prêtes à payer et elles cherchent un bouc-émissaire. Leurs réserves de chasse sont régulées, disent-elles, alors que les réserves naturelles, où les sangliers ont appris à se réfugier, sont abandonnées à leur triste sort et constituent des réservoirs d’animaux nuisibles.

Notre pays vit en ce moment une période de régression pour la nature et les animaux alors que la crise écologique démontre que notre vision de rapports harmonieux entre l’homme et son milieu a pour elle la morale, la science et l’avenir. Ces derniers mois, les chasseurs ont obtenu du gouvernement des avantages sans précédent. C’est dans ce cadre nouveau que les gestionnaires des espaces naturels camarguais viennent d’être assignés en justice par la Fédération de chasse des Bouches-du-Rhône.

La Réserve nationale de Camargue, créée depuis 1927 par la Société nationale de protection de la nature, en est le principal acteur avec 13 000 ha. Elle est mise en demeure soit de « limiter » les populations de sangliers, soit de payer les dégâts, car un récent arrêté préfectoral autorise leur abattage, du moins ceux susceptibles de s’attaquer aux cultures, à l’homme ou de provoquer des collisions… Comme c’est impossible à savoir, on ouvre la porte à des battues dans les zones supposées critiques comme les réserves naturelles !

Or la FDC13 a déposé plainte devant la justice tout en continuant de laisser agrainer ses sangliers à proximité et en sachant qu’ils sont capables de grands déplacements. Elle ne veille pas non plus à la mise en place et à l’entretien des mesures de protections des cultures, préalable dont elle a la charge avant le paiement des indemnités pour dégâts aux cultures. Les riziculteurs, qui touchent les plus grandes compensations, sont pour la plupart les mêmes qui agrainent et organisent des battues sur leur terrain, source de revenus supplémentaires…

Les amoureux de la nature et des animaux sont des gens pacifiques, mais il est difficile de ne pas être « indigné » quand la gestion de la faune est assurée par ces pompiers pyromanes. Ils « régulent » les cochongliers qu’ils ont multipliés en jouant du double statut de « gibier » et de « nuisible ».

Comment se fait-il que l’agrainage ne soit pas interdit alors qu’il accroît les dégâts aux cultures en favorisant la prolifération des sangliers ?

Comment cette fédération, qui autorise l’agrainage, ose-t-elle assigner en justice les protecteurs de la nature pour les dégâts de toute la Camargue ?
Qui sont les irresponsables ?

La SNPN demande justice pour les protecteurs de la nature, ceux qui veillent sur patrimoine de tous.

Merci de faire circuler et de signer cette pétition si vous êtes convaincu. C’est urgent !

Menace sur les acteurs de la Biodiversité en Camargue

Société Nationale de Protection de la Nature
Réserve Nationale de Camargue

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Photo d’illustration : par Kris *V*, Krista van der Voorden on Flickr, licence CC (by-nd-nc).

4 commentaires

  1. Juste un petit mot, mais pas sur le fond.
    Vous utilisez le terme de cochonglier.
    Pourquoi ne pas prendre plutôt le mot de « sanglochon » qui est, je crois, déjà usité par nos amis Belges. je le trouve beaucoup plus poétique et évocateur; cf. « les sanglochons des violons de l’automne … ».
    Qu’en pensez-vous ?

    1. Chez nous on parle de {{cochanglier}}… comme quoi tant que l’Académie ne statue pas, tous les termes sont permis….
      Cordialement

    2. Si je me souviens bien, on appelle cochonglier le résultat du croisement d’un verrat et d’une laie et sanglochon celui du croisement d’un sanglier et d’une truie.
      Je me souviens d’un article du Canard Enchaîné qui parlait de ces animaux et de leurs rapports avec les chassuers et intitulé :
      Les sanglochons des violents de l’automne.

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