Les agriculteurs devront faire plus de place à la biodiversité

Le Monde du 18 octobre : des exploitations agricoles avec davantage de haies, bosquets, mares ou bandes enherbées le long des cours d'eau... L'an prochain, les agriculteurs français devront consacrer 4 % de leurs terrains au maintien de surfaces naturelles, au nom de la protection de l'environnement. Une mesure discrètement prise par le gouvernement à la rentrée, qui suscite une levée de boucliers dans le monde agricole

Le Monde du 18 octobre : des exploitations agricoles avec davantage de haies, bosquets, mares ou bandes enherbées le long des cours d’eau… L’an prochain, les agriculteurs français devront consacrer 4 % de leurs terrains au maintien de surfaces naturelles, au nom de la protection de l’environnement. Une mesure discrètement prise par le gouvernement à la rentrée, qui suscite une levée de boucliers dans le monde agricole

« C’est une décision strictement administrative, totalement déconnectée des contraintes de gestion des exploitations, déplore Christiane Lambert, vice-présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Certains agriculteurs, notamment des céréaliers ou des viticulteurs qui sont installés sur des terrains rocailleux, vont devoir engager des frais pour replanter des haies et les entretenir. Dans certains cas, leur surface de production sera même amputée. »

MESURE INDOLORE

En réalité, la mesure ne change pas grand chose. Depuis l’an dernier, les agriculteurs étaient en effet déjà soumis à l’obligation de consacrer 3 % de leur exploitation à ces surfaces équivalentes topographiques, comme on les appelle dans le jargon, en vertu des bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE) adoptées par le ministère de l’agriculture. Le respect de ces 7 contraintes nationales, qui complètent un arsenal de 18 directives et règlements européens, sont les conditions sine qua non au versement d’aides par Bruxelles.

« L’augmentation d’un point de la part de ces surfaces sera indolore pour une grande majorité des agriculteurs, qui se situent déjà au-delà des 3 % et ne verront donc pas leur surface de production amputée. Elle n’affectera en réalité que certaines zones de grandes cultures, notamment les bassins céréaliers du nord de la France, où il ne reste presque plus d’arbres« , assure Samuel Féret, coordinateur du groupe PAC 2013, qui fédère 25 organisations agro-environnementales dont WWF et la Confédération paysanne.

Lire la suite sur le site du journal Le Monde

« Les moissons du futur, un film à ne pas manquer…

Par ailleurs, nous souhaitons vous faire partager l’excellent film qui est passé sur ARTE le 16 octobre intitulé « Les moissons du futur » ou « comment nourrir les 9 milliards d’habitants annoncés en 2050 ? » Président de l’Association nationale de l’industrie agro-alimentaire, Jean-René Buisson affirmait qu’aucune alternative aux pesticides n’était possible et qu’une agriculture bio entraînerait une baisse de la production de 40 % pour une hausse des prix de 50 %. Rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation des Nations unies, Olivier de Schutter, lui, prétend exactement le contraire. Qui croire ? Enquêtant aux quatre coins du globe, la journaliste a rencontré des paysans qui ont renoncé à ces insecticides et pesticides dont les coûts indirects colossaux – pollution, énergie et santé publique – ne sont jamais pris en compte.

A voir absolument avant qu’elle ne disparaisse du site d’Arte.

Voir le film

Daniel Mathieu

3 commentaires

  1. Laissez-moi rire, je suis dans une région où j’ai vu disparaître les mares sous des gravats de vieilles maisons, avec leur contenu (bidons de produits « phytosanitaires », sacs d’engrais, pneus, batteries…), où chemins et bords de ruisseaux sont passés au défoliant, souvent en période de couvaison des oiseaux, ou des sources ou ruisseaux ont été asséchés par des travaux de drainage et de curage…
    Croyez-vous que partout dans les campagnes, tout cela revienne un jour à l’état d’origine?

    1. Revenir à l’état originel est peut-être en effet une utopie. Néanmoins, si l’on ne fait rien pour limiter notre impact au quotidien et réparer nos dégâts, nous courrons rapidement à notre perte… Le problème, c’est nous sommes trop peu nombreux encore à avoir cette prise de conscience. Sensibilisons autour de nous !

  2. Le « monde agricole » doit uniquement se préoccuper de fabriquer une nourriture saine et non invasive, ils ne doivent pas tenir compte du surpeuplement. Les humains ne doivent pas faire d’enfants si la nourriture n’est pas disponible. La procréation n’est pas un droit, c’est un pouvoir qui doit être contrôlé. La mise en danger de la vie d’autrui est un délit puni par la loi. La mise au monde est une mise en danger…

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