Journée de lancement de l’ODS 27 !
L’Observatoire Des Saisons est un projet de sciences participatives initié en 2006 par le CNRS et Tela Botanica, il invite les citoyens à mesurer l’impact du changement climatique sur la flore. Cette année nous avons eu la chance de mettre en place des relais territoriaux afin de renforcer l’ancrage du projet dans ces régions.
Voici le déroulement d’une journée d’accompagnement de notre relais dans le département de l’Eure. C’est le 27 Octobre que le lancement officiel de l’ODS27 a eu lieu; au sein de l’Arboretum du Domaine d’Harcourt, une journée riche en rebondissements météorologiques :
10h – Arrivée sous la neige
Nous arrivons sur le site de l’Arboretum, sous la neige ! Ce qui rend le lieu encore plus magique. Aurélie Grojean (Médiatrice Culturelle à l’Arboretum) qui nous accueille, nous prête gentiment des bottes et une doudoune, car il fait vraiment froid. Nous découvrons également les exposants qui sont venus participer aux Automnales 2012.
11h – Inauguration officielle de l’ODS27
Après un repérage afin de préparer la sortie de terrain l’après-midi, nous nous rendons sous la tente principale pour l’inauguration officielle de l’ODS27 en présence de Gérard Grimault (conseiller général et Maire de Brionne), Catherine Flament (responsable du Domaine d’Harcourt), Jean-Paul Thorez (Directeur adjoint de l’Agence Régionale de l’Environnement de Haute Normandie) et Isabelle Chuine (Directrice du GDR SIP-GECC 2968 et chercheur au Cefe-CNRS), il pleut… Mais la bonne humeur est de rigueur et nous sommes heureux d’assister à l’ouverture de ce nouvel observatoire.
14h30 – La formation de terrain
C’est le début de la formation de terrain pour les courageux observateurs de l’ODS27 (environ 25 personnes). Cette formation est réalisée par Isabelle Chuine. Nous analysons le stade de sénescence de certains arbres : le marronnier d’Inde, le noisetier, le bouleau et le platane. Le soleil fait alors quelques apparitions très appréciées.
1er arrêt : Le marronnier d’Inde
Ses feuilles sont fortement colorées voir même nécrosées sur les extrémités. « Il est visiblement attaqué » précise Jean-Paul Thorez. Le responsable de cette attaque est un papillon : Cameraria ohridella ! Ce parasitisme entrainant la nécrose prématurée de certaines feuilles, il est impossible d’évaluer son stade de sénescence. C’est pourquoi ce stade n’est jamais observé chez le marronnier dans l’ODS.
2ème arrêt : Le noisetier
Nous poursuivons nos observations sur des noisetiers qui sont à des stades différents. « Il existe des différences phénologiques entre deux individus qui cohabitent à quelques centimètres l’un de l‘autre. Deux arbres sont tout aussi différents génétiquement que deux personnes, sauf s’ils ont été clonés. » précise Isabelle.
3ème arrêt : le Bouleau
Nous poursuivons notre cheminement, avec enthousiasme malgré le froid, mais sans la pluie, et nous nous arrêtons devant un magnifique spécimen de bouleau, celui-ci a visiblement déjà entamé sa sénescence mais de nombreuses feuilles restent vertes et en place ; peu de feuilles colorées sont visibles, ce qui rend l’évaluation de son stade assez délicat… Mais grâce à l’œil avertit du Jardinier de l’arboretum, Benoit Evrard qui suit ces arbres toute l’année, nous apprenons que celui-ci était bien plus fourni en feuilles il y a quelques jours. Donc malgré le peu de feuilles colorées, il s’avère que cet arbre est à un stade d’environ 70% de feuilles sénescentes. Isabelle Chuine profite de cet exemple pour nous expliquer que les stades de sénescences sont les plus difficiles à évaluer : « Il faut vraiment avoir vu l’arbre au moment ou il était le plus vert, pour pouvoir évaluer les stades de sénescence ».
4ème arrêt : le platane
Nous poursuivons notre découverte de l’arboretum et nous nous arrêtons devant un splendide spécimen de platane, non taillé, (c’est un arbre superbe quand il ne subit pas la taille annuelle). Isabelle présente une branche de ce platane sur laquelle il reste de nombreuses feuilles vertes, mais en regardant de plus près nous nous rendons compte que toutes les feuilles de cette branche sont déjà entrées en sénescence, il faut donc avoir le souvenir du vert d’origine des feuilles de l’arbre observé. Nous poursuivons notre analyse en tournant autour de l’arbre et nous nous rendons compte que si nous évaluions le stade à un seul endroit, nous pourrions nous tromper car des quatre côtés de l’arbre le stade n’est pas tout à fait le même : certaines parties semble plus sénescentes que d’autres… Il existe donc une différence réelle entre les différentes sections de la couronne de l’arbre. « Il faut donc prendre en compte le spécimen dans sa totalité enfin d’évaluer au mieux le stade ! » conclut Isabelle.
15h30 : Une conférence à deux voix sur le thème « Y’ a plus de saisons ! »
Dans une des salles du château, Isabelle Chuine et Jean-Paul Thorez ont donné une conférence en deux parties :
1. La première partie exposée par Isabelle Chuine présentait le changement climatique et ses différentes causes ainsi que ses conséquences sur la faune et la flore.
2. La deuxième partie menée par Jean-Paul Thorez a consisté en la présentation de ses suivis phénologiques sur de nombreuses espèces du département de l’EURE.
En guise de conclusion nous présentons l’ODS « national ».
Un grand merci à Catherine Flament, Aurélie Grojean et à Aurélie Warin d’avoir mis autant d’énergie à la création de l’ODS27. Nous lui souhaitons longue vie !
Applaudissements et remerciements également aux nouveaux observateurs de l’ODS27 pour avoir suivi la formation malgré les aléas météorologiques !!!
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L’équipe de l’ODS
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Photographie : Jennifer Carré – Licence CC BY SA