Biodiversité des vignobles : il vaut mieux qu’ils soient en pente !
Les vignobles figurent parmi les formes d’agriculture les plus intensives, ce qui conduit le plus souvent à la mise en place de paysages simplifiés dans lesquels une végétation semi naturelle se retrouve uniquement sur de petites plaques éparses.
On s’oriente toutefois vers une stratégie de gestion plus durable et la recherche sur la biodiversité de ces agro-ecosystèmes jusqu’à présents peu étudiés s’en trouve stimulée.
L’objectif de cette étude était de tester l’impact de l’intensité de la gestion et de la topographie sur des vignobles situés dans un paysage vallonné où s’applique de façon homogène la culture intensive.
Plus précisément, cette étude a permis d’évaluer l’influence exercée sur la diversité végétale et sur les caractéristiques biologiques, par l’inclinaison de la pente, la fréquence de la fauche et les traitements aux herbicides, ainsi que les apports en azote.
L’étude a été conduite dans 25 vignobles situés dans la région AOC de Conegliano-Valdobbiadene [Vénétie, région nord est de l’Italie].
Dans chaque vignoble, on a délimité dix parcelles et on a fait le bilan de toute la végétation vasculaire présente sur chaque parcelle.
La régression linéaire multiple a été utilisée pour tester les effets de la gestion et de la topographie sur la diversité végétale.
L’intensité de la gestion et la topographie se sont avérés être des facteurs déterminants dans l’élaboration des profils de diversité des espèces végétales.
Les deux facteurs les plus significatifs ont été l’inclinaison de la pente et la fréquence des épisodes de fauchage qui ont respectivement entraîné des effets positifs et des effets négatifs sur la diversité végétale.
Les chercheurs ont également mis en évidence une interaction significative entre ces deux facteurs, ce qui les a conduit à émettre une alerte sur les effets délétères de l’augmentation des épisodes de fauchage sur de fortes pentes où les communautés végétales sont plus diversifiées.
La réaction des communautés végétales à la fréquence des épisodes de fauchages s’explique par un processus de sélection des formes résistantes à la croissance, comme chez les rosacées et les rampantes.
Les deux autres facteurs corrélés à la gestion qui ont été testés dans cette étude, à savoir le nombre de traitements d’herbicides et d’apports d’azote, se sont avérés moins significatifs.
Globalement, cette étude confirme que certaines modifications simples des activités agricoles, de surcroît tout à fait compatibles avec la production du raisin, devraient être encouragées afin d’améliorer la valeur naturelle et culturelle des paysages grâce à la conservation et à l’amélioration de la très grande diversité des plantes sauvages.
Voir l’article complet (en anglais) sur Plos One
Citation : Nascimbene J, Marini L, Ivan D, Zottini M (2013) Management Intensity and Topography Determined Plant Diversity in Vineyards. PLoS ONE 8(10): e76167.doi:10.1371/journal.pone.0076167
Traduction réalisée par M. Adamo, dans le cadre du projet Traduction de Tela Botanica.
Rejoignez nous pour participer aux traductions !