Liste rouge de la flore vasculaire d’Auvergne

Désirant mieux cibler, à l'avenir, les priorités d'action concernant la flore locale sur la base des connaissances actuelles, la DREAL Auvergne a confié la révision de la Liste rouge de la flore vasculaire d'Auvergne au Conservatoire botanique national du Massif central (CBN Massif central).

Désirant mieux cibler, à l’avenir, les priorités d’action concernant la flore locale sur la base des connaissances actuelles, la DREAL Auvergne a confié la révision de la Liste rouge de la flore vasculaire d’Auvergne au Conservatoire botanique national du Massif central (CBN Massif central).
Adoptant la démarche élaborée par la Fédération des conservatoires botaniques nationaux, validée par le Conseil national de protection de la nature (CNPN) et présentée pour avis aux différents Conseils scientifiques régionaux du patrimoine naturel (CSRPN), le CBN Massif central a effectué ce fastidieux travail d’évaluation pendant deux ans (2011 et 2012). Ainsi, sur la base d’environ 2 150 000 observations floristiques disponibles (dont plus de 85 % postérieures à 1990) et d’un catalogue floristique régional argumenté indiquant notamment la rareté régionale et les critères d’indigénat, le Conservatoire botanique national du Massif central a entrepris cette cotation, entouré d’un groupe régional d’experts réunis au sein d’un Comité régional d’évaluation de la Liste rouge régionale, selon la méthode et les critères de l’UICN. Ces experts ont examiné, pour chaque plante, différents facteurs biologiques associés au risque d’extinction, comme la taille de la population de l’espèce, son taux de déclin, sa répartition géographique, sa régression, son degré de fragmentation, les menaces qui pèsent sur elles…

Ainsi, sur les 1 972 plantes indigènes recensées en Auvergne, 21 % (soit 419 taxons) se montrent menacées à différents degrés. Cette proportion s’élargit à 28 % (soit 552 taxons) si on ajoute les taxons quasi menacés. Parmi ces espèces menacées, on retiendra la Marsilée à quatre feuilles en danger critique d’extinction en raison de l’eutrophisation des eaux et de la concurrence d’espèces exotiques envahissantes ou encore le Glaïeul imbriqué dont la population est réduite à moins de vingt individus connus à ce jour. D’autres comme la Malaxide des marais ont totalement disparu d’Auvergne, reflétant l’évolution des zones humides qui concentrent, avec les milieux agro-pastoraux, l’essentiel des enjeux de préservation de la flore régionale…

Si 86 % des taxons actuellement protégés sont bel et bien menacés (CR, EN, VU), quasi menacés (NT) ou disparus (RE), on peut s’inquiéter du sort de plus de 413 taxons menacés ou quasi menacés pointés par la Liste rouge régionale qui ne sont pas encore protégés règlementairement à ce jour, dont 80 sont en danger critique d’extinction régionale !

Ainsi, cette Liste rouge régionale, qui s’inscrit dans le cadre d’une politique régionale de conservation menée par les acteurs locaux, constitue à ce jour un inventaire complet du risque d’extinction des espèces en Auvergne et des menaces auxquelles elles sont confrontées. Elle permet d’identifier les espèces ayant le besoin le plus urgent de mesures de conservation et fournit une base scientifique cohérente pour guider les politiques publiques à venir portant sur les espèces (réglementations, plans nationaux et régionaux d’action, conventions internationales…).

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