Bilan de l’actualisation de l’inventaire de la flore du Limousin
L’inventaire de la flore du Limousin, 4 ans après son lancement : plus de 2 000 espèces dont une quarantaine jusqu’alors inconnues !
Pour comprendre et suivre l’érosion de la biodiversité, mais aussi identifier et préserver les plantes les plus menacées, le Conservatoire botanique national du Massif central mène depuis 10 ans, sur les 57 000 km2 de son territoire d’agrément, un inventaire précis et homogène de la flore vasculaire. Après avoir passé au peigne fin les départements d’Auvergne et de l’Ouest rhônalpin, ce sont sur les trois départements du Limousin (environ 17 000 km2) que les botanistes se sont penchés au cours des quatre dernières années…
2014 est une date clé dans l’histoire régionale de la Botanique : cette année, le Conservatoire botanique national du Massif central clôt l’inventaire de la flore vasculaire du Limousin et termine, à cette occasion, celui de la flore du Massif central débuté plus de 10 ans auparavant. Le Limousin n’en constituait pas pour autant et jusqu’alors une terra incognita : en 2001, le Conservatoire régional des espaces naturels du Limousin avait déjà publié l’Atlas de la flore vasculaire du Limousin, fruit d’un travail conséquent de recueil de données bibliographiques et d’inventaires menés, durant les années 1990, par des botanistes passionnés. Néanmoins, le vieillissement de ces informations (la moitié étaient antérieures à 1995) et l’évolution des activités humaines sur le territoire rendaient nécessaire le lancement d’un vaste chantier d’actualisation ; les trois quarts du territoire limousin nécessitaient d’être à nouveau visités.
Bien évidemment, c’est sur la base de cet héritage floristique et des compétences botaniques essentielles à mobiliser que le Conservatoire botanique du Massif central a souhaité mettre en œuvre l’actualisation de l’inventaire dans un cadre partenarial associant l’Amicale Charles Le Gendre des botanistes limousins (ALBL) et le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) du Limousin. En outre, ce travail colossal n’aurait pu être engagé sans le soutien de l’Europe, de l’État, de la DATAR Massif central, de la Région Limousin et des Départements de la Creuse et de la Corrèze.
Ainsi, de 2010 à 2013, une grande partie de la région a été parcourue par 60 à 180 botanistes du Conservatoire botanique national du Massif central, de l’ALBL, du CEN Limousin et par quelques amateurs éclairés. Quelques secteurs négligés par les botanistes (est de la Creuse, nord-ouest de la Corrèze,…) ont particulièrement été prospectés. Différents milieux ont été sondés, plus particulièrement les zones rudérales, souvent méconnues, et les zones exondées des étangs. Parallèlement aux inventaires de terrain, le Conservatoire a informatisé et exploité les données contenues dans les herbiers, les manuscrits et la bibliographie ancienne, rassemblant ainsi un corpus de près de 213 000 informations.
Tandis qu’ils espéraient recueillir près d’un million d’informations floristiques en fin de programme, le CBN et les botanistes ont finalement dépassé toutes espérances en capitalisant près de 1 250 000 infos botaniques !
Désormais, le Conservatoire botanique est en mesure de dresser un bilan global de l’état de conservation de la flore du Limousin mais aussi à l’échelle du Massif central. Les applications sont nombreuses mais les informations recueillies permettront, d’ores et déjà, aux pouvoirs publics de prendre en compte la flore dans les politiques d’aménagement et d’obtenir une réponse plus pertinente face aux évolutions de notre environnement en fournissant un cadre étayé à toute action de préservation de la flore rare, menacée ou présentant un fort intérêt patrimonial…
Enfin, dans le cadre de sa politique d’information et de diffusion de la connaissance, le CBN Massif central met à disposition l’ensemble des données recueillies sur son site internet www.cbnmc.fr.